Le 2 décembre 1851, le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte dirige un coup d'État destiné à rétablir l'empire. Dans les villes républicaines, des milliers d'habitants se soulèvent ; à Béziers, environ 6000 personnes, menées par l'ancien maire Casimir Péret, se rassemblent sur cette place. L'armée, obéissant aux ordres, tire sur la foule, provoquant la mort de 70 insurgés et faisant de nombreux blessés.
Tous les citoyens suspectés d'avoir participé à la manifestation sont arrêtés et déportés en Guyane ou en Algérie. Casimir Péret est envoyé au bagne de Cayenne, où il meurt lors d'une tentative d'évasion. En 1884, un monument dédié à Casimir Péret ainsi qu'aux déportés du Second Empire est érigé au centre de la place. Réalisé par le sculpteur biterrois Jean-Antoine Injalbert, il est composé d'une Marianne sur une colonne, d'un médaillon figurant Casimir Péret et d'une statue en bronze, allégorie de la ville, tenant une épée républicaine brisée. Fondue lors de la seconde guerre mondiale, cette partie en bronze a été recréée en 2016 grâce à une souscription publique lancée par la ville en partenariat avec la Fondation du Patrimoine.
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Musée Taurin à Béziers.
Les Dominicains font construire ici, au XVIe siècle, sur les terrains d'un ancien hôpital, un couvent ainsi qu'une église aux vastes proportions.
Le couvent est en partie détruit à la Révolution et remplacé par des habitations, au milieu desquelles subsiste une partie de l'ancienne église qui abritera par la suite les collections archéologiques et ethnographiques du Musée du Vieux Biterrois.
En 1991, ce lieu devient un lieu d'expositions d'art contemporain baptisé « Espace Riquet »,
Depuis 2015, il abrite le Musée Taurin et les collections de l'Union Taurine Biterroise, dont les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya.
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Musée Taurin à Béziers.
Le Musée Taurin de Béziers est installé dans les salles qui subsistent de l’église du couvent des Frères Dominicains (XVIème siècle).
Au XIXème, les salles (cœur et transept) ont été transformées par la création d’un étage. Les collections de l’Union Taurine Biterroise y sont présentées depuis juin 2015.
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Reproduction d'un cheval de picador équipé du matelas protecteur : caparaçon ou peto.
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Nicanor Villalta.
Matador de toros, alternative 1922. 599 corridas — 1236 toros. Torero fameux de Madrid et Zaragoza. Feria à Béziers : 1915-1927 -1932. Dépôt de la Famille Pujol-Perez.
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Corrida de la ré-inauguration des arènes de Béziers 29 mai 1921. Luis Freg, Saleri II, Limeño, Toros de Veragua.
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Peinture du XVIIème siècle « La vie de Saint-Dominique ».
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Peinture du XVIIème siècle « La vie de Saint-Dominique ».
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Peinture du XVIIème siècle « La vie de Saint-Dominique ».
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Peinture du XVIIème siècle « La vie de Saint-Dominique ».
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Epées de matadors célèbres : Luis Miguel Dominguin (1926-1969), Juan Bautista (1981), Descabello.
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Piques de picadors.
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Peintures de l’artiste biterrois Jean de Label. Le costume des toreros a connu très peu de modifications depuis la fin du XVIIIème siècle. L’Habit de Lumières du Matador (traje de laces), est appelé ainsi pour les dorures, ornements et paillettes qui le recouvrent, suivant des dessins qui varient avec le choix des toreros et des ateliers de couture spécialisés qui les réalisent.
Cet habit, de couleurs très variables en fonction du goût de chacun, est très pesant (10 kg environ), ce qui ne facilite pas la gestuelle et les déplacements parfois brusques que sont amenés à faire les toreros. Il se décompose en plusieurs parties et peut coûter plus de 5 000 € !
Sur une chemise blanche brodée et une cravate de couleur vive, le gilet (chaleco) de soie court et apprêté au buste du torero, est orné et brodé sur le devant ;
la culotte (taleguilla) : très moulante, brodée sur les parties latérales. Les jambes se terminent par un lacet orné de glands (machos) et se prolongent par des bas roses ;
le boléro (chaquetilla) : surchargé de broderies, glands et épaulettes ornées de cabochons (lourd et encombrant) ;
la montera, couvre-chef typique, noir, à l'origine en astrakan ;
la coleta petit chignon postiche est l'insigne de la profession en souvenir des catogans du XVIIIe siècle. Quand le torero arrête sa carrière, il coupe sa coleta publiquement.
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Musée Taurin à Béziers.
Présentation d’une chapelle symbolique présente dans toutes les arènes. Petit cadre représentant la Vierge « Macarena » Coll. U.T.B.
Vierge en bois doré XVIIe. Coll. Musée du Biterrois
Crucifix XIXe s.
Coll. Musée du Biterrois Don de M. Brunel.
Prie-Dieu XIXe s.
Coll. Musée du Biterrois.
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Petit cadre représentant la Vierge « Macarena » Coll. U.T.B.
Crucifix XIXe s.
Coll. Musée du Biterrois Don de M. Brunel.
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Vierge en bois doré XVIIe. Coll. Musée du Biterrois
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Terre cuite de Juan Martinez Lax (Murcia).
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Habit du picador français Michel Bouix.
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Costume goyesque offert à la Ville de Béziers par le matador biterrois Sébastien Castella le 15 juin 2015. La soie qui fait partie de sa composition le rend brillant, attirant, tissu noble cousu sur du jersey permettant les multiples mouvements du torero, c'est son costume qui se dévoile sous nos yeux. Sa veste (chaquetilla), moderne, respirant les heures de travail qui lui avait été dédié ., avait un côté glorieux et courageux. Le pantalon (taleguilla) avait de somptueuses broderies. Elles attiraient l'œil, et formaient des cœurs plus délicats les uns que les autres.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Antiguos espanoles van a caballo a la caza de toros salvajes.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya.
Los mismos espanoles cazan los toros a pie.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Haciendo caso omiso de las supersticiones del Coran, los moros asentados en Fspana, hacen suya esta caza.
Estando el toro en un cercado los moros le torean de capa.
El valiente moro Gazul fue el primero que toreo siguiendo ciertas réglas.
En una plaza de toros, los moros utilizan sus capas arabes a modo de capote.
Origen de las banderillas.
Un moro es victima de una cornada.
Un caballero espanol, habiendo perdido su caballo durante la lucha, mata al toro con su espada.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Origen de las banderillas.
Un moro es victima de una cornada.
Un caballero espanol, habiendo perdido su caballo durante la lucha, mata al toro con su espada.
Carlos V toréa a caballo en la plaza de Valladolid.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Un caballero espanol, habiendo perdido su caballo durante la lucha, mata al toro con su espada.
Carlos V toréa a caballo en la plaza de Valladolid.
El Cid Campeador hace lo mismo.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Un caballero espanol coloca los venablos sin ayuda.
El estudiante de Falces, un habil esgrimidor, évita la embesdda del toro con un simple quiebro.
El famoso Martincho coloca las banderillas al quiebro.
El mismo Martincho toreando un toro en la plaza de Madrid.
Para defenderse del toro, los moros utilizaban burros en forma de barrera.
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Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Audacia y temeridad de Martincho en la plaza de Zaragoza.
Otra loca extravagancia de Martincho en la misma plaza.
Salto de garrocha de Juanito Apinani en la plaza de Madrid.
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Musée Taurin à Béziers.
Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Desafortunado accidente en la plaza de Madrid y muerte del Akalde deTorrejon.
Demostracion de arrojo y valor de Pajuelera en la Plaza de Zaragoza
Mariano Ceballos apodado "El Indio" mata un toro desde lo aho de su caballo.
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Musée Taurin à Béziers.
Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. En la plaza de Madrid, Ceballos se monta en un toro, atacando a otro con venablos.
Los perros son lanzados contra el toro.
Un picador cæ de su caballo debajo del toro.
El célébré picador Fernando del Toro, espera con su puya la embes- tida del toro.
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Musée Taurin à Béziers.
Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. El vigoroso picador Rendon picando al toro que le costo la vida en la plaza de Madrid.
Pepe-Hillo recortando un toro.
Pedro Romero matando un tort) parado.
Banderillas de fuego.
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Musée Taurin à Béziers.
Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Dos cuadrillas de picadores acosan a un solo toro.
Muerte de Pepe-Hillo en la plaza de Madrid.
Un «caballero en plaza» pone una jabalina con la ayuda de sus sirvientes.
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Musée Taurin à Béziers.
Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Un «caballero en plaza» pone una jabalina con la ayuda de sus sirvientes.
Peligroso ataque de un toro corpulento.
Unos perros atacan a un toro.
Un picador, a lomos de un hombre, pica al toro.
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Musée Taurin à Béziers.
Les 40 eaux fortes de la série La Tauromaquia de Goya. Muerte de Pepe-Hillo (primera variante).
Muerte de Pepe-Hill Hillo (segunda variante).
Solemne mascarada.
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Musée Taurin à Béziers.
"Sus Manos". Elles pleurent de douleur
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Musée Taurin à Béziers.
NIMENO II (Christian Montcouquiol)
Né à Spire (Allemagne) le 10 mars 1954 Mort à Caveirac (30) le 25 novembre 1991 Alternative à Nîmes 28 mai 1977 : Angel Teruel — José Maria Manzanares Confirmation à Mexico 28 janvier 1979 : Manolo Martinez — Damaso Gonzalez Confirmation à Madrid 21 mai 1979 : Rafael de Paula — Angel Teruel
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Musée Taurin à Béziers.
Richard MILIAN Né à Canohès (66) le 31 mars 1960 Alternative à Dax 5 juillet 1981 : Paco Camino — El Cordobès Confirmation à Madrid 24 juillet 1984 : J. A. Espla — Luis Reina Confirmation à Mexico 16 novembre 1997 : H. Flores - Denis Loré - El Conde
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Musée Taurin à Béziers.
Victor MENDES
Né à Santarem (Portugal) le 14 février 1959 Alternative à Barcelone 13 septembre 1981 : Palomo Linares — JM. Manzanares Confirmation à Madrid 16 mai 1982 : L.F. Espla — Morenito de Maracay Confirmation à Mexico 27 avril 1986 : Mariano Ramos — Manolo Mejia.
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Musée Taurin à Béziers.
Sébastien CASTELLA
Né à Béziers le 31 janvier 1983
Alternative à Béziers 12 août 2000 : Enrique Ponce - José Tomas Confirmation à Mexico 18 février 2001 : Rafaël Ortega - El Tato Confirmation à Madrid 28 mai 2004 : Enrique Ponce — Mafias Tejela En 2020, a décidé d’interrompre sa carrière.
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Musée Taurin à Béziers.
Francisco Rivera Pérez dit « Paquirri » était un matador espagnol
né à Zahara de los Atunes (Espagne, province de Cadix) le 5 mars 1948, blessé mortellement à Pozoblanco le 26 septembre 1984.
Enfant chéri de Béziers où il toréa de nombreuses fois.
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Musée Taurin à Béziers.
Costume de lumières offert par le torero Mexicain FERMIN RIVERA à Jules DURAND président du Club (Oncle de Jean Cavallés (le peintre Jean de Label, ” PERDIGON " pour son nom de plume) frère de sa mère) et décédé en 1956 ou 1958).
Il assistait avec des amis (M. et Mme Campano) à une corrida avec RIVERA au cartel. Celui-ci fait son brindis à MM. Durand et Campano et offre son costume au cours du dîner chez Meur Durand.
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Musée Taurin à Béziers.
Manuel RODRIGUEZ, dit MANOLETE (1917 - 1947) Baigné dès le plus jeune âge dans la tauromachie, sa situation de famille très précaire le poussa à accompagner une troupe de toreros comiques afin d’assurer la partie sérieuse du spectacle. Il revêtit le costume de lumière pour la toute première fois en Arles, en 1933, mais par la suite il ne toréa plus jamais en France. Bien qu’ayant un répertoire plutôt limité ( corto), il insufflait à ses prestations une émotion presque unique provenant de son admirable courage. Il poussait jusqu’à la limite du possible l’attente qui précède la charge de la bête. Il trouva la mort dans l’arène le 28 août 1947 face à un Miura.
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Musée Taurin à Béziers.
Portrait de Manolete. peint par Harry Rolnick, artiste anglais offert à Marie-Clotilde Grimai, présidente de 1TJTB de 2008 à 2012 et secrétaire pendant plus de 20 ans. Déposé au Musée le 11 janvier 2000 Offert par Mme Grimai au Musée en décembre 2021.
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Musée Taurin à Béziers.
Christian MONTCOUQUIOL dit NIMENO II 1954-1991
Premier français à s’être réellement imposé dans le milieu taurin. Il a rivalisé avec les plus grands toreros espagnols. Catalogué banderillero de talent puis grand estoqueador, il s’est peu à peu forgé une réputation de Maestro. Il triompha à Nîmes, sa ville natale, en 1989 devant des Guardiola très dangereux. Sa carrière fut stoppée par un terrible accident, quelques mois plus tard à Arles, devant un Miura.
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Musée Taurin à Béziers.
Cape de paseo du Matador de Toros Roberto DOMINGUEZ, né à Valladolid en 1951 Alternative le 28 août 1972 Toréa 7 corridas à Béziers de 1978 à 1992 100 corridas en 1990 — Triomphateur à Séville et Madrid Dernière corrida à Béziers le 11 août 1990 : 2 oreilles Cape offerte par Maître Michel MARCHERON au Club Taurin Perdigon en 1987 Remise le 15 décembre 2020 au Musée Taurin
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Musée Taurin à Béziers.
MEJORCITO II - Agustin FEREZ ORTEGA
(1936)
Picador historique — Alternative en 1962. Il se retire en 1995 après une carrière importante aux ordres des Maestros Curro «ROMERO, ESPARTACO, ORTEGA CANO, NIMENOII, • Victor MENUES... 1988 : Meilleur picador San Isidro —
1989 : Prix « Agujetas » à Nîmes —1995 : Trophée de la Peña Taurina « El Puyazo » de Madrid pour l’ensemble de sa carrière.
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Musée Taurin à Béziers.
Costume de lumières de Luis Mazzantini Y Eguia (1882)
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Abbaye de Fontfroide.
L’abbaye de Fontfroide voit le jour en 1093, sur les terres données à quelques moines bénédictins par le Vicomte de Narbonne. L’abbaye tire son nom de la source se trouvant à proximité, la Fons Frigidus, la Fontaine Froide. Outre l’eau, les religieux pouvaient trouver dans le massif le bois et la pierre pour la construction du monastère. Mais Fontfroide ne se développe réellement qu’après 1145 et son rattachement à l’Ordre de Cîteaux, s'affiliant ainsi à un ordre réformateur qui propose une organisation de la vie monastique originelle et une pensée nouvelle qui se traduisent dans l’architecture. La communauté de l’abbaye sera constituée de 80 moines et environ 250 frères convers. Grâce aux nombreuses donations et rachat de terres, l’abbaye deviendra une des plus riches en Chrétienté, possédant plus de 20 000 hectares de terre. A la demande du roi d’Aragon, Fontfroide essaimera dans l’actuelle Catalogne en fondant le monastère de Poblet.
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Abbaye de Fontfroide.
Au XIIème siècle se développe dans le sud de la France une religion chrétienne différente du catholicisme : le catharisme. Les moines de Fontfroide ne parvenant pas à convaincre les Cathares d’abandonner leurs croyances par le seul usage de la prédication, la papauté décide en 1209 de déclencher contre les Cathares du Midi. L’assassinat de Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide devenu légat du Pape sera l’acte déclencheur de la Croisade contre les Albigeois. En 1311, Jacques Fournier, succède à son oncle Arnaud Novel sur le siège abbatial de Fontfroide. Nommé évêque de Pamiers en 1317, il dirige lui-même le tribunal d’inquisition contre les derniers cathares. Il est élu pape en décembre 1334, succédant à Jean XXII sous le nom de Benoît XII. À peine élu, il révoque toutes les commendes et entreprend la réforme des ordres monastiques.
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Abbaye de Fontfroide.
Le Char d’Apollon.
Cet ensemble en terre cuite, représentant Apollon et Diane, a été réalisé au XIXème siècle par les frères Gossin pour le château de Vaux-le-Vicomte. Gustave Fayet l'a acheté en 1908 et placé à l’entrée de l’abbaye dans le jardin dit « d’Apollon ». Classé Monument Historique, il a certainement inspiré Odilon Redon pour sa toile « Le jour » de la Bibliothèque de l’abbaye de Fontfroide. Mais les intempéries et le lierre ont causé de nombreux dégâts : au début du XXIème siècle le char d’Apollon est brisé en centaines de morceaux. En 2011, il est restauré.
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Abbaye de Fontfroide.
Juste avant d'entrer dans la Cour d'Honneur, se trouve une sculpture d'Apollon menant son char.
A l'antiquité, il évoque le lever du soleil, une lumière divinisée. A Versailles, ce thème prend une place centrale dans les somptueux jardins de Louis XIV, le roi-soleil. Placée ici par Gustave Fayet, elle semble annoncer le style de la Cour d'Honneur et au-delà, l'amour des jardins, l'esprit, la spiritualité, et l'œuvre d'Odilon Redon dont c'était un des thèmes favoris.
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Abbaye de Fontfroide.
À partir du XVème siècle, l’abbaye tombe en Commende : le Roi de France impose ses abbés, des nobles la plupart du temps, peu soucieux des considérations monastiques. De nouvelles constructions voient le jour donnant un air de château à Fontfroide : cour d’Honneur, frontons, jardins en terrasses… Les moines, peu nombreux, oublient à leur tour la rigueur de la règle et mangent viande et chocolat, certains jouent même au billard ! La Révolution Française met fin à toute vie monastique. Fontfroide sera donnée aux Hospices de Narbonne en 1791.
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Abbaye de Fontfroide.
La cour d’honneur est aménagée entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Ce mur immense cache, au rez-de-chaussée, le réfectoire des convers, puis, après la porte romane, le cellier, et à l'étage leur dortoir. Ces bâtiments sont situés à l'Ouest, c'est-à-dire du côté où le soleil se couche. Dans la symbolique chrétienne, l'Ouest est le côté des affaires terrestres, l'Est, celui de la lumière du Christ. Fontfroide se développe très vite. Dès la première moitié du XIIIe siècle, l'abbaye a essaimé : elle a 2 "filles" qui sont des abbayes d'hommes ; 3 abbayes de moniales sont placées sous sa houlette, 24 granges et 30 000 hectares de terre assurent sa prospérité. Puis viennent la peste noire, les guerres de religion, des systèmes économiques différents... La main d'œuvre se fait rare et les moines sont moins nombreux.
Au XVe siècle, l'abbaye est placée sous le régime de la commende : l'abbé n'est plus un moine élu par ses pairs mais un noble à qui le roi offre un poste lucratif. L'un des abbés de Fontfroide a 4 ans lors de sa nomination.
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Abbaye de Fontfroide.
Cour d’honneur. En 1908, Gustave Fayet et Madeleine d'Andoque acquièrent Fontfroide. Ils en font un lieu artistique vivant, et se montrent précurseurs en mêlant ici création et patrimoine. Gustave Fayet est un artiste et un collectionneur : la peinture avec Gauguin, Manet, Picasso, Degas, Monet... et aussi les objets décoratifs, les sculptures... Gustave et son épouse, Madeleine d'Andoque, achètent une abbaye à l’abandon depuis 1901, lorsque les derniers moines l'ont quittée. Le couple entreprend des restaurations pendant plus de 10 ans, et la sauve de la ruine. Ils s'installent avec leur famille dans ce lieu qu'ils aiment et partagent avec leurs amis : Odilon Redon, Aristide Maillol, Ricardo Vines, Richard Burgsthal... Leurs talents s'y expriment en liberté, enrichissant Fontfroide d'œuvres originales.
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Abbaye de Fontfroide.
Cour d’honneur. Le porche et l’arcature à trois baies « classiques » sont installés au XVIIIe siècle. Les Frégose font probablement aménager des Jardins à l’italienne derrière le mur ouest (XVIe / XVIIe siècle). La baie du milieu, fermée par une grille de fer forgé, s’orne d’un fronton triangulaire classique. Cet ensemble se colore de l’ocre, rose et incarnat de grès, du vert des feuillages, de l’azur du ciel.
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Abbaye de Fontfroide.
Cour d’honneur. Le lion.
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Cour d’honneur. A gauche, la Porte Romane est l'unique entrée de l'abbaye au Moyen Âge. Malgré la modeste apparence de cette porte, elle est un très bel exemple d’architecture romane dans sa rude et pure simplicité. La lionne.
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Cour d’honneur. Le fronton.
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Cour d’honneur. Au premier étage, des logis abbatiaux remplacent les deux tiers d’un ancien dortoir. Les fenêtres à meneaux de style Renaissance montre la vie de château que menaient les moines au XVe-XVIIe siècles, après que le dortoir des convers ait été divisé, 2/3 pour les logements des abbés commendataires, 1/3 pour le dortoir des convers (à l'autre bout du bâtiment).
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Cour d’honneur. En bas, la partie romane, le réfectoire des convers, en haut les logements Renaissance. Le grès domine à Fontfroide. Cette belle pierre locale aux couleurs chatoyantes, est résistante mais sensible aux variations climatiques. Selon son exposition au soleil, ou la carrière dont elle est issue, elle reste lumineuse ou elle grisaille...
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Abbaye de Fontfroide.
Réfectoire des convers. Dans la vaste salle alors très sombre, on n'entend que le bruit des cuillers en bois et la voix du lecteur qui nourrit les esprits... Les frères convers sont assis, dos au mur, sur de longues et étroites tables sans vis-à-vis. Le réfectoire n'est pas chauffé, il y fait frais ou froid selon les saisons, ils mangent en silence, le pain, les légumes, la bouillie, les fruits... avant de reprendre le travail ou de rejoindre le dortoir en empruntant la petite porte qui donne sur la ruelle au fond du réfectoire, seul accès au réfectoire au Moyen Âge.
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Réfectoire des convers. Ce réfectoire construit à la fin du XIIe siècle peut recevoir jusqu’à 200, peut-être 250 convers à son apogée grâce à sa longueur avoisinant les cinquante mètres. Au Moyen Âge, le réfectoire est beaucoup plus sombre. Les trois grandes ouvertures sont postérieures au XVe siècle. Les arcs doubleaux de profil carré, les ogives et les nervures se fondent dans les murs.
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Réfectoire des convers. Les grilles en fer forgé au motif de pampres sont installées par Gustave Fayet au début du XXe siècle. Les cisterciens suivent la règle de saint Benoît, mais développent une nouvelle organisation plus orientée vers la prière. Ils confient les travaux agricoles à des laïcs, qui sans être moines, forment une communauté suivant des rites religieux. Ce sont les frères convers. Les deux communautés vivent ensemble et séparément.
La vie des moines s'organise autour du cloître. Celle des frères convers est aux champs.
A son apogée (XIIIe siècle), Fontfroide compte une centaine de moines, et environ le double de frères convers. L'abbaye dispose alors d'un immense domaine agricole s'étendant jusqu'à Béziers et la Catalogne...
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Réfectoire des convers. Les grilles en fer forgé au motif de pampres installées par Gustave Fayet au début du XXe siècle.
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Réfectoire des convers. Cette cheminée de style Renaissance vient du château des ducs de Montmorency à Pézenas, détruit sur ordre de Richelieu après la révolte du dernier d’entre eux en 1632. Gustave Fayet l’ajoute au début du XXe siècle, à titre purement décoratif.
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Réfectoire des convers. Ce réfectoire n’a jamais été chauffé ; en effet, au Moyen Âge, les seules parties chauffées d’un monastère sont la forge, les cuisines, la boulangerie, le scriptorium et l'infirmerie, mais les réfectoires et les dortoirs ne le sont pas.
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Réfectoire des convers. Une cheminée du XVIe siècle d'allure sobre et une grille aux volutes sensuelles se font face. Ces deux éléments ont été installés par les Fayet. Ils sont purement décoratifs, et jouent sur les contrastes. La cheminée, élément d'intérieur, évoque la chaleur -ou le froid-, mais aussi par son style une certaine sévérité. La grille, elle, ouvre sur le char d'Apollon, le soleil, l'air, les fleurs...
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Réfectoire des convers. Les moines cisterciens portent des vêtements faits d’étoffe de laine non teinte.
Avant le XIVe siècle, où la couleur blanche sera adoptée pour les moines, les tuniques peuvent être, selon la laine, écrues, un peu grises, brunes ou rousses... Les frères convers peuvent recevoir en plus de la tunique et du scapulaire, qui recouvre la tunique pour la protéger, une chape pour se garantir des intempéries, et une pelisse pour lutter contre le froid. C’est l'abbé qui pourvoit à l'habillement complet de chaque moine ou convers. Rien ne leur appartient en propre, ni chaussette ni couteau...
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Réfectoire des convers.
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Réfectoire des convers. Retombées d'un arc doubleau et d'ogives.
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Réfectoire des convers. siècle. Les cisterciens s'implantent dans des lieux très isolés, La présence de l'eau, indispensable à la construction autant qu'à la consommation, est un élément qui justifie le choix du lieu. Les archéologues ont mis au jour un réseau de distribution d'eau qui court dans toute l'abbaye. L'eau, les bassins et fontaines, sont aussi très présents dans l'univers des Fayet, dans la salle à manger aussi bien que dans les jardins.
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Réfectoire des convers. A l’origine, on pénètre ici par la petite porte jouxtant la cheminée, et qui donne sur la ruelles des convers. Les frères convers en général illettrés sont le plus souvent issus de la paysannerie. En rejoignant les cisterciens, ils trouvent un travail, mangent à leur faim, échappent à la violence des temps. A ses débuts l'ordre cistercien n'a aucun mal à recruter cette indispensable main d'œuvre...
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Cour de travail ou Cour Louis XIV.
Au Moyen Âge, cette cour abrite des ateliers au nord ( à gauche). Le marteau du forgeron fait des étincelles, l'odeur du cuir et celle de la soupe se mêlent... les ateliers sont serrés les uns contre les autres : menuiserie, sellerie, forge, boulangerie, tout tout ce qui est nécessaire à l'autosuffisance de l'abbaye est regroupé dans cette cour où travaillent les convers. Ils sont centrés autour du puits, véritable citerne où coule une eau très froide, origine toponymique du nom “Fontfroide" (fons frigidus). À l’est se développait l’aile du noviciat tandis que vers le sud plusieurs bâtiments proprement conventuels débordaient largement dans cette cour.
La cour prend son aspect actuel rectangulaire et de style « classique » à la fin du XVIIIe siècle, quand il ne reste plus que quelques moines et plus aucun frère convers. Alors cette cour prend son aspect régulier, rectangulaire, par la réduction des surfaces de la cuisine, de la salle des moines (le scriptorium) et surtout du réfectoire. La surélévation du sol, de près de 30 centimètres, correspond aux déblais retirés de ces démolitions. Quant au noviciat, il fait place au logis du prieur conventuel avec une orangerie et, à l’étage, des logements spacieux. La façade cependant n’est qu’un décor de théâtre, placage sur la structure du XIIIe siècle. A gauche, des ateliers, en dessous la citerne. Au-dessus de l'abbaye, une grande croix traverse le ciel. Un petit sentier part de l'abbaye et, à travers la garrigue, arrive jusqu'à ce promontoire
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Abbaye de Fontfroide.
La ruelle des convers. Elle sépare deux mondes. L'espace sacré des moines s'ouvre derrière le mur de clôture à gauche, à l'abri des regards et du bruit. De ce côté-ci, les va-et-vient sont incessants car la ruelle, voûtée en demi-berceau, est pour les convers le passage obligé pour rejoindre la cour des ateliers, le réfectoire, le dortoir, le cellier ou aller à l'église. A droite, la porte du réfectoire des convers. Tout au bout de la ruelle, une petite porte mène à l'abbatiale. Entre les deux, une autre permet l'accès au cloitre.
Le dimanche et les jours de fêtes, elle permet aux convers de prendre place au fond de la nef, pour assister à la messe sans déranger les moines placés à l'autre bout, plus près du chœur.
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Abbaye de Fontfroide.
Au fond, la Porte Romane est l'unique entrée de l'abbaye au Moyen Âge. Elle a été aménagée à proximité du cellier. C'est par là que passent les frères convers rentrant des champs, ou revenant des granges lointaines le samedi soir pour la messe et la réunion capitulaire du dimanche. Inutile de traverser toute l'abbaye pour l'approvisionner, rejoindre la cour de travail ou même l'abbatiale, accessible par le fond de la ruelle. A gauche, l'entrée du cellier. A droite, l'escalier mène au dortoir des convers.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cellier est une salle basse, voûtée avec de vastes proportions, aux murs épais pour préserver la fraîcheur de la nourriture. On y entrepose les fèves, les lentilles, l'huile, le vin... C'est un lieu vital que l'on surveille avec vigilance, même la nuit. Au centre du cellier, sur la gauche, un escalier caché dans le mur mène au dortoir des convers (bâti dans l’œuvre du mur est du cellier,
intégré dans le voûtement). Les granges monastiques sont une innovation cistercienne. Ce sont des dépendances agricoles implantées dans des lieux plus ou moins éloignés de l'abbaye. Pour exploiter ces lieux isolés, les cisterciens y détachent les frères convers. Ils ne sont pas tenus d'assister à la messe tous les jours, et peuvent demeurer dans les granges s'ils sont à plus d'une journée de marche. Ce que les moines ne pourraient pas faire sans déroger à la règle.
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Porte moderne de l'abbaye
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L'escalier mène au dortoir des convers. Dans les abbayes cisterciennes normalement orientées, comme c’est le cas de Fontfroide, le sanctuaire étant disposé vers l’est, le cloître contigu et les bâtiments adjacents occupent la partie orientale du monastère. Les frères convers se trouvent donc installés dans la partie occidentale, tournée vers l’extérieur.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Un premier cloître, bâti de la fin du XIIe siècle au début du XIIIe siècle, fut élevé selon les règles de l’art roman. L’ensemble des parties basses, notamment la double procession des colonnettes et leurs chapiteaux à décor de feuillages supportant des petits arcs plein cintre, appartient à cette époque, mais c’est alors une charpente de bois avec son toit en appentis qui couvrait les quatre galeries.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. C'est le cœur de la vie spirituelle (église au sud) et matérielle (cuisines, réfectoire des moines et scriptorium au nord). Il sert non seulement de galerie de service mais aussi de promenoir, de lieu de méditation et de lecture.
Un premier cloître roman, couvert d‘une charpente en bois, est remanié et surélevé au XIIIe siècle selon les techniques gothiques (voûtes à croisées d’ogives). De grands oculi (yeux en latin) au centre des tympans viennent inonder le cloître de lumière et des colonnettes de marbre remplacent les colonnes de grès.
Cette perte de l’austérité originelle est la conséquence de l’extraordinaire expansion de Fontfroide qui va durer jusqu'à la la moitié du XIVe siècle et permettre à l'abbaye de donner un pape à la chrétienté (Benoît XII).
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Le cloître joue sur les symboles. La forme ronde des oculi est de l'ordre du divin, tandis que le carré -ou presque- formé par les galeries est l'ordre terrestre. De même, 3 oculi groupés évoquent la Trinité : le Père, le Fils, le Saint-Esprit.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, quand Fontfroide, riche de multiples donations, entame le temps de sa plus grande prospérité, un important remaniement est réalisé suivant le goût et les techniques nouvelles, celles de l’âge gothique.
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Le cloître. Un grand oculus.
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Le cloître. Trois petits oculi.
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Le cloître. Grand oculus et colonettes groupées dans chaque travée, ici en cinq paires : leurs marbres alternent le rouge de Caunes, la griotte des Pyrénées, le blanc veiné de gris ou de vert ; leurs chapiteaux offrent les motifs végétaux les plus variés.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Grand oculus et colonettes de marbre, leurs chapiteaux offrent les motifs végétaux les plus variés.
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Le cloître. Dans chaque travée, les colonnettes romanes, toujours en place, sont désormais surmontées d’un haut tympan, percé d’oculi différemment répartis et qui s’inscrit lui-même dans un profond arc brisé. L’ancienne couve rture de bois est remplacée par la pierre.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Voûte à croisées d’ogives.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Les chapiteaux des colonnettes offrent des motifs végétaux les plus variés.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Tout au long de la galerie existent des bancs où les moines venaient s’asseoir soit pour lire individuellement, soit pour se reposer en méditant ce que leur mémoire et leur cœur avaient retenu de la liturgie ou de la lecture. La croisée d’ogives y est accompagnée d’un lierre longitudinal torique et les compartiments très bombés sont appareillés en lit concentrique.
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Le cloître. Pilier d'angle.
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Le cloître. Pilier d'angle.
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Le cloître. Pilier intermédiaire.
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Le cloître.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Côté cour, les voûtes d’ogives retombent sur les colonnettes des piliers.
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Le cloître. Côté mur, les voûtes d’ogives retombent sur d’élégants culots, à deux mètres du sol.
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Abbaye de Fontfroide.
Le cloître. Voûte à croisées d’ogives.
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Le cloître. Clé de voûte.
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Le cloître.
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Le cloître.
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Le cloître. Derrière une statue bourguignonne de la Vierge à l’Enfant et au panier de roses, on peut voir l’emplacement obturé de l’armarium. Dans ce placard aménagé sous l’escalier du transept étaient rangés les livres liturgiques nécessaires aux offices, les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, les œuvres des Pères de l’Église.
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Abbaye de Fontfroide.
Salle Capitulaire ou salle du chapitre. Tous les matins, la communauté monastique se retrouve ici pour chanter «prime» (la première heure du jour). Répartis sur les gradins selon leur ancienneté, les moines écoutent leur abbé qui s'installe dans l'axe de la porte au centre des 3 fenêtres, symboles de la Trinité. Son prieur et son cellérier à ses côtés, il lit un chapitre de la Règle de saint Benoît ou "capitula". Cette dernière lecture donne le nom de "chapitre" à l'assemblée et au lieu où elle se tient. les moines écoutent ensuite la lecture du martyrologe (évocation des saints à commémorer les jours suivants) avant celle d'un chapitre de la règle de saint Benoît C’est également à cette occasion que le travail quotidien et la répartition des tâches sont établis et que les sujets relatifs à la vie de l’abbaye sont évoqués. Puis vient le chapitre des coulpes qui fixe les punitions pour les manquements à la Règle, ou "mea culpa" : jeûne ou enfermement selon leur gravité. Enfin les questions matérielles sont discutées : financières, agricoles, pratiques. Ainsi en est-il à Fontfroide, immuablement chaque jour, pendant neuf siècles.
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Abbaye de Fontfroide.
Salle Capitulaire ou salle du chapitre. Quand vient le soir, juste après le souper et avant la prière de Complies, les moines et leur abbé se réunissent une nouvelle fois, dans la salle capitulaire ou simplement dans le cloître. L'un d'eux lit des textes appelés les “Collationnes" : ce sont les Conférences de Jean Cassien sur la vie des Pères du Désert, penseurs des premiers temps chrétiens. Comme en période d’Avent et de Carême, les moines ne rompaient le jeûne qu’une seule fois dans la journée, à la tombée de la nuit entre nones et complies et précisément en ce lieu, le terme de collation passa de la lecture à la prise de la nourriture elle-même, puis finalement à notre acception moderne et laïque de repas léger.
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Abbaye de Fontfroide.
Salle Capitulaire ou salle du chapitre. Contre les trois murs pleins, arcs et nervures reposent sur les chapiteaux très simples de colonnes engagées. Les tores ne sont là que pour la décoration, ils n'ont aucune fonction de support, ils sont romans.
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L'abbatiale. La construction de la nef fut entreprise dès l’affiliation à Cîteaux en 1145 ou, au plus tard, après la donation définitive par la vicomtesse Ermengarde de Narbonne en 1157. Contrairement aux usages, on commença les travaux par la nef. Rythmée par cinq travées, la nef élève jusqu’à vingt mètres sa voûte en berceau brisé que soutiennent de massifs doubleaux rectangulaires. Ces arcs prennent appui sur des colonnes géminées, engagées dans de gros piliers carrés et s’arrêtant sur des consoles en quart de rond, à deux mètres du sol. Dès l'entrée, l'abbatiale exprime la force spirituelle de Fontfroide et sa dynamique artistique. Ce qui ne se voit pas à l'œil nu, son acoustique, invite à se placer au centre de la nef pour entonner un chant qui voyagera, limpide, dans ce majestueux vaisseau. L'église est le lieu de la louange. Les moines chantent, assis, face à face dans le haut de la nef, non loin du chœur. Les frères convers sont au fond, séparés d'eux par la "haute clôture", sorte de barrière, dont on voit la trace sur les piliers centraux de la nef.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Cette nef contient également deux collatéraux dont la voûte en demi-berceau monte à quatorze mètres. Ils communiquent avec la nef par de grandes arcades à rouleaux, soutenus par des colonnes engagées dans les piliers et reposant sur des piédestaux, à la même hauteur que les consoles de la nef.
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L'abbatiale. Dans le collatéral sud s’ouvrent cinq chapelles qui datent très certainement du XVe siècle ( à gauche).
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L'abbatiale. Un bénitier.
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L'abbatiale. La voûte en berceau brisé est soutenue par de massifs arcs doubleaux rectangulaires prenant appui sur des colonnes géminées, engagées dans de gros piliers carrés.
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L'abbatiale. Les vitraux de l’abbaye de Fontfroide sont bien plus récents que le bâtiment lui-même. Commandés au XXème siècle, ils sont, avec leurs couleurs flamboyantes, bien loin des standards cisterciens. Après l’acquisition de l’abbaye en très mauvais état, Mr et Mme Fayet décident de combler les ouvertures alors béantes par des vitraux très colorés. Ils confient la tâche de réaliser ces vitraux à Richard Burgsthal, l’un de leurs nombreux amis artistes, alors peintre et musicien de passage à Fontfroide dès 1908 et qui achève ses travaux après la mort de Gustave Fayet intervenue en 1925. Ils installent à Bièvres la « verrerie des sablons ». L’ensemble des vitraux de l’église est créé dans cette verrerie à partir de 1913.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. La grande rosace de la façade ouest symbolise la création du monde, Dieu le Père apparaissant en majesté, entouré des signes zodiacaux.
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L'abbatiale. L'Apocalypse de Saint Jean.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Élevé après la nef, à la fin du XIIe siècle, le transept a peut-être été remanié un siècle plus tard ou même au début du XIVe siècle.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Le transept, avec, au centre le sanctuaire, et de chaque côté les croisillons.
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L'abbatiale. Croisillon nord.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Dans chacun des croisillons s’ouvrent deux chapelles, toutes quatre orientées à l’Est. Les plus proches du sanctuaire ont une forme rectangulaire à chevet plat, les autres plus profondes, se terminent par une petite abside à cinq pans.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Légèrement surélevé de deux marches, le chœur est couvert d’une voûte d’ogives.
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L'abbatiale. Chapelle du croisillon sud.
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L'abbatiale. Chapelle du croisillon nord. De bas en haut : saint Pierre rejoint Jésus en marchant sur l'eau, Jésus remet les clefs à saint Pierre, Crucifixion de Saint Pierre, la tête en bas.
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L'abbatiale. Chapelle du croisillon nord. A gauche, la descente aux enfers. A droite, Résurrection des morts.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Vitraux : Vie de saint Jean-Baptiste, Parabole du Bon samaritain, Parabole de l'Enfant prodigue
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Chapelle du croisillon sud. L'Annonciation.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Mariage mystique de la Vierge. Inscription : "junctus es inclytæ Casto foedere Virgini" (mots de l'hymne des vêpres, dans le Petit paroissien romain).
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. À la croisée centrale du transept, la clef de voûte est remplacée par une ouverture circulaire, un oculus.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Saint Matthieu, Saint Jean, le Christ, Saint Luc, Saint Marc.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Saint Antoine. Au dessus, Saint Simon ?
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Sainte Elisabeth de Hongrie. Au dessus, Saint Léon pape ?
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Légende de saint Julien l'hospitalier.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Au centre, un évêque et des marins sur un navire : Saint Nicolas.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Une série de cinq vitraux sur le collatéral nord représente quelques scènes de la vie de Saint François d’Assise, le fondateur des Frères Mineurs, dans un subtil jeu de tonalités vertes. Saint François reçoit les stigmates.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Qui vous a couverts de si belles plumes ?
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L'abbatiale. Mes frères les oiseaux vous avez
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. grand sujet de louer vostre Créateur.
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L'abbatiale. La prédication aux poissons.
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L'abbatiale. Les saints de Fontfroide. De bas en haut, à gauche puis à droite. Sainte Adélaïde, Saint Eugène de Tolède, Sainte Thérèse d'Avila. Sainte Geneviève, Saint Bernard, Sainte Colette de Corbi.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Les saints de Fontfroide. Saint Paul et Saint Alban.
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L'abbatiale. Les saints de Fontfroide . Saint André, Sainte Germaine de Pibrac. Saint René et sainte Marguerite.
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L'abbatiale.
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L'abbatiale. La chapelle des morts avec la croix de pierre (calvaire), illustrée d'un côté, par le Christ, et de l'autre par une vierge au diadème. Cette croix provient de Moussan (XVIe). La chapelle était primitivement dédiée à saint Benoît.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. La chapelle des mort. Olivier de Termes, chevalier renommé, d'abord défenseur de la cause cathare, puis croisé et fidèle allié du roi Louis IX, est l'un des grands bienfaiteurs de Fontfroide. Cette chapelle est construite à sa demande. Un gisant y est exposé. Qui est-il ? Un soldat inconnu, jusqu'à l'inauguration des vitraux du père Kim En Joong. Une photo de la chapelle est alors diffusée sur internet, le gisant y figure... deux catalans, Joan Fuguet et Carmen Plaza, reconnaissent leur lointain compatriote : un chevalier de Queralt, l'une des familles les plus puissantes de la Catalogne du XIVe siècle.Christ, et de l'autre par une vierge au diadème.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. La chapelle des morts avec des vitraux contemporains de Kil En Jong (2009).
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Une chapelle latérale.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Au XIV siècle, l'un de ses abbés, Jacques Fournier, est élu pape sous le nom de Benoît XII .
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Une chapelle latérale.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Escalier vers la galerie haute du cloitre.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Vue de la galerie haute du cloître.
Cette galerie qui reçoit le soleil, offre une vue d'ensemble sur le cloître.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Vue de la galerie haute du cloître.
Cette galerie qui reçoit le soleil, offre une vue d'ensemble sur le cloître.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Vue de la galerie haute du cloître.
Cette galerie qui reçoit le soleil, offre une vue d'ensemble sur le cloître.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Galerie haute du cloître.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Dortoir des Convers. C’est une salle à voûte de grès rose, en berceau brisé, sans aucun doubleau sur toute sa longueur. Le dortoir est à l'origine trois fois plus long. Les frères dorment sur des petits lits de bois avec une paillasse, deux couvertures, tout habillés et séparés par des petites cloisons de bois.
Le fond de cette vaste sert pour sa partie méridionale de grenier. Les convers montent les sacs de grains trop fragiles pour l’humidité du cellier. Cette salle est ce qui subsiste du dortoir des convers après des transformations au XVIIIe siècle. Imaginons la presque totalité des frères convers de Fontfroide ralliant l'abbaye pour un dimanche de Pâques... Entre 200 et 250 frères, qui, 1e soir, viennent se reposer ici, dans ce dortoir. Il est alors 3 fois plus grand, couvrant la surface de l'escalier actuel et au-delà. De simples cloisons de bois séparent les planches couvertes d’une paillasse où ils se couchent tout habillés, roulés dans un gros drap de laine, la nuque sur l'oreiller bourré de paille.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Dortoir des Convers. Les quatre ouvertures rectangulaires ornées de curieux vitraux, voulus par Gustave Fayet, ménagent un peu de clarté. Elles sont visibles é l'extérieur par d'étroites meurtrières. Ces vitraux sont des compositions réalisées tels des puzzles à partir de fragments d’anciens vitraux dont la plupart proviennent d'églises du nord-est de la France bombardées durant la Première Guerre Mondiale, principalement la basilique Saint-Rémi de Reims. Ces vitraux ont été créé par Richard Burgsthal.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Dortoir des Convers. Les quatre ouvertures rectangulaires ornées de curieux vitraux, voulus par Gustave Fayet, ménagent un peu de clarté. Elles sont visibles é l'extérieur par d'étroites meurtrières. Ces vitraux sont des compositions réalisées tels des puzzles à partir de fragments d’anciens vitraux dont la plupart proviennent d'églises du nord-est de la France bombardées durant la Première Guerre Mondiale, principalement la basilique Saint-Rémi de Reims. Ces vitraux ont été créé par Richard Burgsthal.
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L'abbatiale. Dortoir des Convers. Les quatre ouvertures rectangulaires ornées de curieux vitraux, voulus par Gustave Fayet, ménagent un peu de clarté. Elles sont visibles é l'extérieur par d'étroites meurtrières. Ces vitraux sont des compositions réalisées tels des puzzles à partir de fragments d’anciens vitraux dont la plupart proviennent d'églises du nord-est de la France bombardées durant la Première Guerre Mondiale, principalement la basilique Saint-Rémi de Reims. Ces vitraux ont été créé par Richard Burgsthal.
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L'abbatiale. Dortoir des Convers. Les quatre ouvertures rectangulaires ornées de curieux vitraux, voulus par Gustave Fayet, ménagent un peu de clarté. Elles sont visibles é l'extérieur par d'étroites meurtrières. Ces vitraux sont des compositions réalisées tels des puzzles à partir de fragments d’anciens vitraux dont la plupart proviennent d'églises du nord-est de la France bombardées durant la Première Guerre Mondiale, principalement la basilique Saint-Rémi de Reims. Ces vitraux ont été créé par Richard Burgsthal.
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L'abbatiale. Fenêtre de l'escalier.
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Abbaye de Fontfroide.
L'abbatiale. Le grand escalier majestueux date du XVIIIe siècle. Il mène à la ruelles des convers.
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La chapelle des étrangers. Séparé de l’ensemble des bâtiments, cet édifice est le seul restant des débuts pré-cisterciens de Fontfroide. C’est probablement la première chapelle de l’abbaye avant de servir à partir du XIIe siècle de chapelle destinée aux visiteurs et aux pèlerins n’ayant pas accès à l’église abbatiale. Au XIVe siècle, des contreforts permettent de surélever le bâtiment et de construire une salle, peut-être utilisée comme chapelle par les pères abbés. La chapelle des étrangers abrite aujourd’hui à l’étage la salle Gustave Fayet où sont proposées des expositions temporaires.
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Abbaye de Fontfroide.
La chapelle des étrangers.
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Abbaye de Fontfroide.
La porte servait d’entrée principale au monastère. Un arc, vide de tout ornement, dessine un plein cintre. Les claveaux, finement taillés, épanouissent leur éventail en longues lignes trapézoïdales. Un imposant linteau constitué d’un unique bloc, soutient le tympan.
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La roseraie.
Au cœur de l'enceinte monastique, les-jardins riches en senteurs se déclinent en terrasses plantées de rosiers, arbustes, buissons et fleurs de garrigue. Au pied de l'abbatiale, la nouvelle roseraie réhabilitée en 1990 suite à un très grave incendie, compte plus de 1500 rosiers avec 16 variétés différentes dont la Rose des Cisterciens et depuis 2013 2013 une nouvelle variété spécialement créée pour l'Abbaye : la rose Abbaye de Fontfroide.
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Abbaye de Fontfroide.
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Abbaye de Fontfroide.
Au premier plan, roses Madeleine Fayet.
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Les jardins en terrasses.
Implantés sur la colline faisant face aux bâtiments, les jardins en terrasses de Fontfroide ont vraisemblablement été créés sous l’influence de Constance de Frégose, la mère d'un abbé commendataire de Fontfroide, au XVIème siècle et remaniés par la famille Fayet au début du XXème siècle.
Depuis, ils ont subi la tragédie d’un incendie en 1986 et traversé des années d’abandon.
Ils sont aujourd’hui restaurés dans le respect de la végétation locale et des éléments du passé. C'est un jardin à l'italienne, étagé en terrasses, où les statues, les fontaines et les bassins viennent charmer le promeneur
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Abbaye de Fontfroide.
Façade de l'église.
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Abbaye de Fontfroide.
Le clos monastique. Hortus conclusus. L’hortus conclusus médiéval, à la géométrie fortement symbolisée (le plan du carré long représentant la terre est divisé par deux grandes allées formant la croix christique), est un modèle de la retenue et de l’équilibre qui commandent l’accès à la rédemption.
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Le jardin des abeilles.
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Le jardin médiéval. Hortus deliciarum. Jardin médiéval du roman de la rose XIVe - XVe siècles
C'est le « jardin des délices » des nobles et des poètes. D’une dominance de floraisons blanches, ce jardin blanc symbolise la sagesse et la pureté. Ici, il est agrémenté de plessis de châtaignier. A l’époque de la littérature courtoise, le jardin est le lieu des rendez-vous galants des dames et de leurs chevaliers. Les fleurs étaient choisies pour leur parfum et leurs couleurs et associées aux arbres fruitièrs pour charmer les sens. L’hortus deliciarum dessiné par une mère abbesse (Herrade de Hohenbourg) et ses moniales est rempli de représentations charnelles et sensibles de la nature et du corps humain. Pour approcher sa « rose », le poète de l’amour courtois pénètre dans un jardin délicieux où se trouve un étang magique. Quant à l’intérêt des religieux pour le Cantique des cantiques, malgré les attributions symboliques divines des fiancés et l’idée d’interdit, de fermeture, réaffirmée dans l’évocation même des délices, il manifeste plus de sensualité que de sublimation renonçante.
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Abbaye de Fontfroide.
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Abbaye de Fontfroide.
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Abbaye de Fontfroide.
L’hémicycle.
Terrasses Renaissance XVe - XVIe siècles.
Au XVe et XVIe siècles, le jardin, en rupture avec les jardins utilitaires, s’adresse désormais aux sens. C'est l'apparition des premiers jardins botaniques et des essences végétales horticoles.
Des éléments faisant référence à l’Antiquité sont mis en scène dans différents espaces de l’abbaye : statues, sculptures. Ici, lis sont mis en valeur par des végétaux tels que les chênes verts, les cyprès, les acanthes et les oliviers.
Le cadre de ce jardin est l’hémicycle de pierre qui pourrait dater des origines des jardins en terrasses.
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Abbaye de Fontfroide.
La terrasse de Neptune.
Jardin classique.
XVIIe - début XVIIIe siècles.
Le jardin « à la française » du XVIIe siècle ressemble aux jardins de le Nôtre. Ce jardin au dessin régulier s’organise autour d'une pièce d’eau imposante : le « Bassin de Neptune ».
Les cyprès structurent l’espace et des haies de Loniceras encadrent la terrasse par des plates-bandes ponctuées d’agapanthes.
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Abbaye de Fontfroide.
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Retable de Baixas.
C’est le plus grand retable de France h = 17 m ; l = 12 m. En 1671, on décide de construire un grand retable. On fait appel au sculpteur Luis Generes, qui avait son atelier à Perpignan. En 1671, au moment où le baroque a fort évolué, dans la région, lui, continue à exécuter des retables extrêmement compartimentés, beaux, mais un peu raides. Ce retable est traitée « all’antica », comme une façade d’église, avec trois corps sur trois étages. Il coûta si cher à l’époque qu’un proverbe catalan en est même né : « ha tant costat com el retaule de Baixas ». Ce qui signifie « aussi cher que le retable de Baixas ».
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Retable de Baixas.
Ce retable est en bois : la structure sera en pin, et les sculptures en peuplier. Dans les divers compartiments, il y a de véritables tableaux, traités en bas-reliefs, illustrant des épisodes de la vie de la Vierge : Nativité, Annonciation, Couronnement…., les évangélistes..
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Retable de Baixas.
L'ensemble composite a été construit de 1671 à 1676 par Louis Géneres, sculpteur de Perpignan, sur le thème iconographique du triomphe de la Vierge. Il fut doré de 1698 à 1701. Le travail de l'artiste se lit de haut en bas et procède d'une conception théologique qui rappelle le sacrifice du Christ et la médiation de la Vierge Marie dans le mystère du salut. Dominant le retable , au sommet d'une tour, se trouve le pélican mystique (qui ressemble plus à un aigle). La légende dit qu'il ouvre son coeur pour donner à manger à ses petits affamés. C'est un symbole eucharistique., Juste en-dessous , avec la scène de la crucifixion , la réalité est représentée. Entre Marie et l'apôtre Jean, Jésus vient de mourir. Saint Jean, représenté dans la niche en dessous, tient en main un calice comme pour recueillir le sang de Jésus Tout à fait en bas, le tabernacle richement travaillé qui abrite le ciboire contenant les hosties consacrées au cours de la messe.
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Retable de Baixas.
A gauche : la statue de saint Pierre ; le tableau de la naissance de Marie. Sainte Anne est couchée sur son lit pendant que les accoucheuse plongent l'enfant nouveau-né dans un baquet. Des anges aident à la toilette. Au centre, la statue de Notre Dame des Ange est représentée comme une reine majestueuse, une main sur son cœur tandis que l'autre se tend vers nous pour nous inviter à l'amour de Dieu et nous encourager à monter au Ciel droite : la statue de saint Paul ; le tableau de l'Annonciation avec l'ange Gabriel qui fait part de la naissance de Jésus et recueille le oui de Marie. Au dessous, les quatre évangélistes : saint Jean avec l'aigle, saint Marc avec le lion, saint Luc avec le taureau et saint Matthieu avec l'homme.
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Retable de Baixas.
La statue de saint Pierre tenant les clés et un livre. Le tableau de la naissance de Marie. Sainte Anne est couchée sur son lit pendant que les accoucheuse plongent l'enfant nouveau-né dans un baquet. Des anges aident à la toilette. Au dessous, deux évangélistes : saint Jean avec l'aigle et saint Marc avec le lion.
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Retable de Baixas.
A gauche, le tableau de la naissance de Marie. Sainte Anne est couchée sur son lit pendant que les accoucheuse plongent l'enfant nouveau-né dans un baquet. Des anges aident à la toilette. Au centre, la statue de Notre Dame des Anges. A droite, le tableau de l'Annonciation avec l'ange Gabriel qui fait part de la naissance de Jésus et recueille le oui de Marie. Au dessous, deux évangélistes : saint Marc avec le lion, saint Luc avec le taureau. Au dessus, saint Jean tient en main un calice pour recueillir les gouttes du sang du Jésus. A gauche, c'est la présentation au temple et la cironcision. Le rabin ressemble à un évêque mitré pour affirmer, suivant la doctrine catholique, que le sacerdoce est de droit divin. A droite, la scène de la Visitation où la Vierge embrasse sa cousine Elisabeth sur le perron de sa maison. Au dessous, deux médaillons représentent un homme et une femme. Ce sont, stylisés, tous les donateurs du retable, c'est à dire la population entière qui a voulu ainsi exprimer sa foi.
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Retable de Baixas.
La satue de saint Paul avec l'épée et un livre. Lle tableau de l'Annonciation avec l'ange Gabriel qui fait part de la naissance de Jésus et recueille le oui de Marie. Au dessous, saint Luc avec le taureau et saint Matthieu avec l'homme.
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Retable de Baixas.
Satue de saint Jean-Baptiste, avec l'agneau de Dieu sur le livre des prophéties. A droite, la présentation au temple et la cironcision. Le rabin ressemble à un évêque mitré pour affirmer, suivant la doctrine catholique, que le sacerdoce est de droit divin. Au dessus, la Vierge couronnée par la Sainte Trinité. Au dessous, l'homme.
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Retable de Baixas.
L'apôtre Jean dont le calice qu'il tient en main semble recueillir le sang du Christ en croix. Autour, quatre tableaux de la vie de la Vierge : en bas, la la présentation au temple et la Visitation ; en haut, le couronnement de la Vierge et la Fuite en Egypte.
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Retable de Baixas.
A droite, saint Jacques le Majeur en pélerin avec sur sa capeline les coquilles. A gauche, en bas, la femme, au dessus, la Visitation où la Vierge embrasse sa cousine Elisabeth sur le perron de sa maison. C'est l'occasion du chant du Magnificat. La Fuite en Egypte : saint Joseph conduit l'âne qui emporte l'enfant et sa mère. Les palmiers abaissent leurs branches pour cacher la Sainte Famille aux sicaires d'Hérode.
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Retable de Baixas.
De gauche à droite, de bas en haut : saint Jean Baptiste, Présentation au temple, saint Jean, la Visitation, saint Jacques le Majeur ; le couronnement de la Vierge, la Crucifixion avec Marie et l'apôtre Jean, la fuite en Egypte. Une multitude d'angelots virevoltent sur toutes les architraves du monument. Deux jouent de la mandoline. Ils sont si nombreux qu'ils ont donné leur nom au retable.
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Retable de Baixas.
La date 1699. Tout en haut, un oiseau, les ailes demi-déployées. Un pélican symbole d'amour et de sacrifice eucharistique ? Un aigle qui plane sur le monde et voit tout ? Une colombe symbole de l'Esprit Saint ?
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Retable de Baixas.
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Retable de Baixas.
Saint Jean et l'aigle, saint Marc et le lion.
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Retable de Baixas.
Le trabernacle. Le soubassement est à têtes d'angelots en demi-relief. Sur le panneau central, le Christ. Saint Marc et le lion. La seule peinture du retable représente deux martyres, saint Etienne avec les pierres de son lapidement, premier patron de Baixas, et sainte Catherine d'Alexandrie, couronnée et avec la roue de son martyre, patronne de l'ermitage. Saint Luc et le taureau. Au dessus, la naissance de Marie, Notre Dame des Anges, l'Annonciation.
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Retable de Baixas.
Le trabernacle. Sur le panneau de gauche, saint Grégoire le Grand ( ou saint Léon le Grand) avec la tiare et portant une église.
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Retable de Baixas.
Le trabernacle. Panneau de droite : saint Jérôme en cardinal, portant un surplis, avec un lion à ses pieds (il aurait soigné l’animal blessé à la patte) et portant une église.
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Retable de Baixas.
Saint Luc et le taureau, saint Matthieu et l'homme.
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Retable de Baixas.
Saint Pierre et la naissance de Marie.
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Retable de Baixas.
Le tableau de la naissance de Marie. Sainte Anne est couchée sur son lit pendant que les accoucheuse plongent l'enfant nouveau-né dans un baquet. Des anges aident à la toilette. Au centre, la statue de Notre Dame des Anges représentée comme une reine majestueuse, une main sur son cœur tandis que l'autre se tend vers nous pour nous inviter à l'amour de Dieu et nous encourager à monter au Ciel comme elle. A droite, le tableau de l'Annonciation avec l'ange Gabriel qui fait part de la naissance de Jésus et recueille le oui de Marie. Au dessus, deux médaillons représentent un homme et une femme. Ce sont, stylisés, tous les donateurs du retable, c'est à dire la population entière qui a voulu ainsi exprimer sa foi.
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Retable de Baixas.
Saint luc avec le taureau, saint Matthieu avec l'homme. L'Annonciation, saint Paul.
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Retable de Baixas.
Notre Dame des Anges dans la niche centrale du retable. Notre Dame est représentée comme une reine majestueuse, une main sur son cœur tandis que l'autre se tend vers nous pour nous inviter à l'amour de Dieu et nous encourager à monter au Ciel comme elle.
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Retable de Baixas.
De gauche à droite, de bas en haut : saint Jean Baptiste, Présentation au temple, saint Jean, la Visitation, saint Jacques le Majeur ; le couronnement de la Vierge, la Crucifixion avec Marie et l'apôtre Jean, la fuite en Egypte.
215
Retable de Baixas.
De gauche à droite, de bas en haut : saint Jean Baptiste, Présentation au temple, saint Jean, la Visitation, saint Jacques le Majeur ; le couronnement de la Vierge, la Crucifixion, la fuite en Egypte. Une multitude d'angelots virevoltent sur toutes les architraves du monument. Deux jouent de la mandoline. Ils sont si nombreux qu'ils ont donné leur nom au retable.
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Retable du rosaire.
Dans toutes les chapelles latérales, des retables, réalisés dans les années 1670/1750, sont très colorés. Ce retable provient du couvent des ans des grands Augustins de Perpignan. Il est en bois sculpté et doré. La majeure partie de la structure date du XVIIe siècle : les travées latérales, la coquille de la niche centrale ainsi que celle du deuxième niveau avec ses ailerons. Au milieu du XVIIIe siècle a été rajouté des niches et des statues ainsi que la gloire au-dessus de la niche du deuxième niveau. En bas, les cinq mystères douloureux :la flagellation, le couronnement d'épines, au dessus, l'agonie de Jésus au jardin des oliviers, la crucifixion, le portement de croix. Dans les niches : la vierge à l'enfant. Cette statue paraît plus ancienne que le retable (fin XVIe - début XVIIe siècle), avec à gauche, Saint-Dominique, créateur des frères prêcheurs qui a instauré la prière du rosaire, et à droite, Sainte Catherine de Sienne, dominicaine et docteur de l'église. Dans la niche du haut, Saint-Étienne, avec à gauche Saint-Augustin et à droite, Sainte Monique, la mère de Saint-Augustin.
Tout en haut, Dieu le Père tenant un globe crucifère.
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Retable de Saint-Étienne.
Ce retable date du XVIIe siècle. Il représente la vie de Saint-Étienne. Mesure 7,50 m sur 4,60 m. Dans la prédelle, le jugement de Saint-Étienne, sa lapidation, son arrestation. Dans les niches du milieu, Saint-Étienne, premier martyr de l'église, à gauche Saint-Laurent portant son grill à la main, à droite, Saint-Sébastien lié à un poteau, le corps percé de flèches. Dans les niches du haut, Saint-Augustin, à gauche Saint Paul, à droite Sainte Thérèse d'Avila. Au sommet, Dieu le Père bénissant, maintenant dans sa main gauche un globe crucifère.
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Retable de Saint Gaudérique.
Dans la prédelle, La vierge apaise un ruisseau en crue que traverse Saint Gaudérique, la Croix votive, le Piquage du blé. Dans la niche du centre, Saint Gaudérique, le patron des laboureurs et des viticulteurs (que l'on invoque pour obtenir l'a pluie) tenant « l’areille » et un traceur de sillons, à gauche, Saint-Joseph tenant l'enfant Jésus par la main (scène assez rare), à droite, Saint Antoine de Padoue. Aux pieds de Saint Gaudérique, Évocation du labour. Dans les niches du haut, Sainte-Marguerite, à gauche Sainte-Lucie (invoquée pour guérir les maux d’yeux), à droite Sainte Madeleine. Tout en haut, Dieu le Père.