Viols-le-Fort, Site de cambous, Les Matelles et Saint-Martin-de-Londres.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Une église fut érigée au XIIe s., voire à la fin du XIe siècle. L’église primitive possédait trois nefs, voûtées en berceau, séparées par des piliers et terminées par trois absides. L'édifice fut fortifié au Moyen Âge et le porche sud fut mis au goût du jour au XVIIe. Puis il fallut agrandir la nef. Estimant l'allure du monument disparate et trop peu esthétique, on préféra le détruire plutôt que de le modifier. Ainsi disparut la presque totalité du monument en 1840. Il ne subsiste donc de l'époque romane que quelques vestiges identifiables par l'aspect différent des pierres.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Le tympan de l'église. La porte occidentale de l'église est surmontée d’un tympan XIXe siècle, dans lequel s'inscrit un tétramorphe : le Christ en majesté entouré des quatre Vivants : les évangélistes, symbolisés chacun par un animal. Le lion, signifiant que le chrétien doit être courageux, renonce à tout et ne craint rien, est le symbole de Luc. Le taureau, symbole de la puissance et du travail représente Marc. L'aigle, oiseau de la lumière, représente Jean l'initiateur. Quant à l'homme, Mathieu, il rappelle l'incarnation. Dans la symbolique médiévale le tétramorphe est une idée forte, très souvent reprise. Les quatre êtres animés regroupés autour du Christ, représentent aussi les quatre angles ou piliers de l'église ainsi que les quatre éléments constitutifs du monde physique (l'eau, la terre, le feu, l'air).
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
A l'extérieur, la particularité et la beauté de cette église viennent du tympan de la porte principale : daté du XIXème siècle, il présente le Christ en Majesté inscrit dans une mandorle, qu’entourent les symboles des quatre Evangélistes : l'Ange pour St Mathieu, le Lion pour St Luc, le Taureau pour St Marc et l'Aigle pour St Jean. (La mandorle est une figure géométrique en forme d'amande, constituée de deux portions de cercles. Elle est un symbole de passage de l'extérieur vers l'intérieur de l'église et préfigure le passage des vivants du monde terrestre au monde céleste).
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Cette partie ouest du causse séparant la plaine montpelliéraine du bassin de Londres fut couverte par une grande paroisse, San Stephani de Volio à la nomination de l'abbaye d'Aniane à partir du XIIe siècle. Trois autres églises qui ont put être paroissiales à un moment, de leur histoire et une chapelle, toutes très anciennes, furent annexées à l'église Saint-Etienne, bâtie au centre du territoire. A la Révolution, la paroisse fut scindée en plusieurs communes dont Viols-le-Fort dénommé ainsi par allusion à son système défensif.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
A l'intérieur, la nef unique, très lumineuse, élargie par deux chapelles latérales dédiées à St Joseph et à la Vierge Marie est surplombée d’une voute sur croisillons et se termine par une abside en cul de four. Deux chapelles modernes constituent la croisée du transept. Sans doute a-t-on voulu conserver là le souvenir des collatéraux antérieurs dont l’un au nord, était dédié à Notre-Dame , l’autre au sud, à Saint-Jacques. (S. L'Hostis)
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
L'abside. Les vitraux, de gauche à droite : st Pierre, st Etienne, st Paul.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Le plafond de l'abside montre une représentation de la lapidation de St Etienne, peinte au 19è siècle et rénovée récemment.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Porte de la sacristie.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Une tribune bien éclairée surplombe l’entrée principale. Dans les murs latéraux s’insèrent des colonnes romanes aux chapiteaux arrondis aux angles.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Chapelle latérale dédiée à la Vierge Marie.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
Chapelle latérale dédiée à St Joseph.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
La chaire est décorée des quatre Evangélistes.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
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Viols-le-Fort : l'église St Etienne.
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Viols-le-Fort : le fort.
Cette bâtisse fortifiée conserve des appareils défensifs (échauguettes) dont certains paraissent simplement ostentatoires (jour en archères). Nous ne connaissons pas la destination exacte du 'fort' avant le XVIIe siècle, époque à laquelle il prend le nom de 'maison claustrale' et fut donc dédié à l'usage des prêtres.
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Viols-le-Fort : le fort.
Les hauts murs (15 m) du XVe siècle (1429) étaient crénelés, couronnés d'un chemin de ronde et ne présentaient alors ni portes ni fenêtres. Ces dernières ne furent ouvertes qu'au cours du XIXe siècle. Le chemin de ronde est aujourd'hui couvert. Entre les créneaux, on peut voir des archères. Les compagnies de mercenaires et la guerre de cent ans ont obligé les,populations de s'entourer d'enceinte de protection. A Viols-le-Fort, 21 chefs de famille ont participé financièrement à l'élévation des remparts.
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Viols-le-Fort : le fort.
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Viols-le-Fort : le fort.
Deux échauguettes.
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Viols-le-Fort : le fort.
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Viols-le-Fort : le fort.
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Viols-le-Fort : le clocher.
Au XVe, lors de la fortification du village, l’église se vit adjoindre une tour carrée à mâchicoulis (à droite) et le clocher fut rehaussé, transformant l’ensemble en citadelle. (S. L'Hostis)
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Viols-le-Fort : le clocher.
En 1840 une grande partie de l’édifice fut détruite, certainement pour lui enlever son aspect défensif devenu inutile. Le clocher fut alors rebâti. Au-dessus de sa base romane s'élève maintenant une tour carrée percée de baies géminées séparées par des colonnes doriques et une flèche sous laquelle une frise en dent d’engrenage a été restituée dans l'esprit du XIe siècle.
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Viols-le-Fort : le clocher.
Au-dessus de sa base romane s'élève maintenant une tour carrée percée de baies géminées séparées par des colonnes doriques et une flèche sous laquelle une frise en dent d’engrenage a été restituée dans l'esprit du XIe siècle. (S. L'Hostis)
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Viols-le-Fort
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Viols-le-Fort
Les petites ruelles ont conservé leurs bases médiévales. Les façades ont toutefois subit des remaniements au gré des impositions en vigueur, des changements de mode ou des contingences économiques : suppression de portes, fenêtres et escaliers ou, au contraire, ajouts d'ouvertures, d'embellissements... parfois difficilement datables.
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Viols-le-Fort
Remarquer : les encadrements des baies, les linteaux, les grands escaliers extérieurs.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
La tour de l’Horloge nommée en 1920 « Tour du Fanabregol ». La Porte du Fanabregol. Jadis entrée principale du village médiéval, elle conserve de beaux vestiges de fortification. Située face au micocoulier séculaire qui faisait la fierté du village (disparu lors de la violente tornade du 22 février 1999), le nom fut tout trouvé : « Tour du Fanabregol » (nom du micocoulier en occitan). Mais voilà, le graveur chargé de l'ouvrage, omit une syllabe et grava pour toujours dans le marbre « TOUR du FABREGOL »
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
La tour conserve la mémoire de trois horloges qui fonctionnèrent du XVIIIe siècle à nos Jours. L’horloge actuelle provient de la manufacture de Louis Delphin Odobey (1858-1964). Elle a été restaurée en 1998 par les établissements BRESSON à Sumène. Le campanile support de cloche est en fer forgé, il paraît assez archaïque, peut-être issu d'une horloge du XVe ou XVIe siècle.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
Suspendu, le Cocon d’Anna Mano, lauréat du concours « tailler dans l'art » 2016. A l’extérieur de l’enceinte, des maisons se sont construites à partir du XVIIe siècle, constituant des barrys.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
L'assommoir.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
Deuxième assommoir.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
Une cannonière.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
Logement de la barre de fermeture de la porte (Epart).
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
L'accès à l’horloge se fait par des échelles en bois, reliquats de l'aménagement fortifié de la tour. C’est un des rares endroits qui a gardé ce moyen d’accès d’origine.
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Viols-le-Fort : la Tour du Fanabregol.
Les deux voûtes indiquent qu'à l'origine on avait une tour à gorge ouverte.
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Viols-le-Fort
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Viols-le-Fort
Etymologie du mot VIOLS : Sur les cartulaires du XIIe siècle, est inscrite la forme latinisée Volio qui correspond à la forme occitane Vuelh. Ensuite apparaissent Voil, Vuelh, Viol, Violz, Viols. Diverses hypothèses ont été proposées pour ce nom étrange, Viols étant situé en bordure de la route de Vieille Toulouse, celui de chemin est le plus probable.
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Viols-le-Fort
Le sénéchal de Beaucaire, officier au service du Roi dans les domaines administratifs, judiciaires et financiers, étendait sa juridiction sur les départements de l'Ardèche, du Gard de l’Hérault et de la Lozère. Durant cette période trouble la protection des populations était un sujet de préoccupation majeur. Le seul moyen d'y parvenir était de regrouper les habitants à l'intérieur d'une enceinte fortifiée. Le sénéchal décide donc de faire construire « les murailles de Viols » et le 2 novembre 1428, un maître maçon de Mende, s'engage à construire « Les dites murailles, en longueur, largeur et hauteur, avec portes, tours, créneaux etc.. La construction de la place forte fut commencée en 1429 et terminée vers 1435. (JC Vialla).
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Viols-le-Fort
Le portalet qui existait au moins au XVIIe siècle fut probablement agrandi au XIXe siècle
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Viols-le-Fort
Une tour ronde, devenue cette percée dans le mur, surveillait le nord-ouest.
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Viols-le-Fort
A droite, l'escalier qui menait à la tour ronde.
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Viols-le-Fort
« Mélusine» de l'artiste : Nicole Palanque
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Viols-le-Fort
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Viols-le-Fort : Monument aux Morts.
Inauguré le 11/11/1922. Au sommet, une Croix de guerre. Statue : un Poilu, portant un drapeau, mourant dans les bras de la Victoire. Sur le soubassement : "Ils ont bien mérités de la Patrie".
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Viols-le-Fort
Croix de mission érigée en 1824. In hoc signo vinces : « Par ce signe, tu vaincras. ». Inscription qui apparut à Constantin.
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Cambous
Une lavogne. C'est une petite dépression aménagée par l'Homme sur les causses (« plateaux calcaires ») pour collecter l'eau de pluie et abreuver le bétail, voire lui-même à une époque plus ancienne. Appelées aussi dolines, ces excavations naturelles ont été étanchéifiées par un tapis argileux destiné à capter et à retenir les eaux de ruissellement, puis pavées de pierres calcaires afin que les onglons des brebis ne percent pas la couche d'argile.
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Cambous
Pavement permettant d'amener à la lavogne les eaux de pluie et de ruissellement.
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Cambous
Ancien four à chaux à l'entrée du site.
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Cambous
Le site archéologique de Cambous héberge les ruines d’un village préhistorique qui est sans doute le plus vieux village qu’il soit possible de visiter en France. Il date du Chalcolithique (ou âge du cuivre), une période comprise entre 2700 et 2300 avant notre ère. Cambous fut découvert en 1967 par Henri Canet qui entreprit sa fouille, alors que la construction d’un lotissement le menaçait. Il fallu une trentaine d’année aux fouilleurs pour mettre au jour environ le tiers du village qui est toujours en cours d’étude. Les archéologues de la Société Languedocienne de préhistoire gèrent bénévolement le site. Le village de Cambous est constitué de quatre groupes de cabanes, chaque groupe étant situé de 50 m à 100 m des autres, comme des hameaux distincts. Seuls deux groupes, dits groupes A et B, sont bien conservés, les deux autres groupes ayant servi de carrière de pierres pour construire deux fours à chaux situés à proximité. Chaque groupe est constitué de huit à dix cabanes agglutinées les unes aux autres, soit un total de 35 à 40 cabanes. Des passages directs d’une cabane à l’autre existent sans espace de circulation intermédiaire.
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Cambous : Le groupe A.
Vers 2600 avant tandis qu'en Egypte régnaient les pharaons de la IIIème dynastie, qu'étaient bâties les premières pyramides et que de puissants royaumes s'étaient déjà épanouis en Mésopotamie, une modeste communauté paysanne construisait un ensemble de hameaux dans les petits causses calcaires de l'arrière-pays de l'actuelle ville de Montpellier. Tout comme nous aujourd'hui, nos ancêtres néolithiques édifiaient leurs maisons en fonction de leurs traditions culturelles et des ressources dont ils disposaient dans leur environnement immédiat. Au IIIème millénaire avant notre ère ces deux paramètres ont donné un type d'habitat caractéristique de l'arrière-pays languedocien : la maison en pierres sèches de style Fontbouisse. De la vallée de l'Hérault à celle du Rhône, des Cévennes à la plaine littorale, là où le calcaire domine, on retrouve des bâtiments appartenant à cette tradition culturelle.
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Cambous : Le groupe A.
L'ensemble que vous avez devant vous constitue l'un des quatre hameaux qui composent le village préhistorique. Le plan des bâtiments allongés et arrondis aux extrémités est caractéristique. Ils étaient couverts d'une toiture végétale à deux pentes. On retrouve au sol les pierres qui servaient à bloquer les poteaux soutenant la charpente. La porte est orientée selon le grand axe de la pièce unique et les maisons communiquent parfois par des passages latéraux. A gauche, la maison remaniée (voir la dernière photo). Au milieu, cette bâtisse utilise en partie le tracé d'un ancien mur d'une première cabane et s'intercale entre deux bâtiments préexistants. Elle est sans doute contemporaine de la dernière phase architecturale car, comme la maison de gauche, elle est dotée d'une façade rectiligne et d'une avant-cour.
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Cambous : Le groupe A.
Ces bâtiments sont rarement isolés et présentent un aspect agglutiné tout à fait original. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce plan et cette disposition : répartition des contraintes physiques exercées par le poids de la toiture, volonté d'offrir une moindre prise aux vents parfois violents ou simple choix culturel. Ce style de maison dit à "double abside" se retrouve sur le littoral mais bâti en terre et il existe d'autres variations régionales de cette architecture.
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Cambous : Le groupe A.
Au fond, un chêne blanc. Il est à noter que le village, où les cabanes sont très regroupées, a coexisté avec l'existence de cabanes très dispersées dans les alentours immédiats. Cette dispersion de l'habitat, son implantation en terrain plat, l'absence de toute structure de défense (fossés, murs), nous indique une période où la prise en considération du risque sécuritaire était totalement absente.
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Cambous : La maison reconstituée.
Cette maison a été bâtie en 1983 sur un emplacement vierge de tout vestige archéologique et sa toiture a été refaite en 2008. Sa réalisation résulte d'un compromis. Si les murs sont en pierres sèches sans liant, on a scellé certains blocs avec du mortier pour éviter qu'ils se déchaussent. La charpente a été réalisée avec des arbres des environs - à l'exception de la poutre faîtière- et assemblée avec des clous ! Les cordages sont là pour j évoquer les tiens qu'avaient dû utiliser nos lointains ancêtres. En revanche, la couverture en bottes de roseaux a été fabriquée avec des matériaux et selon des techniques qui auraient pu être mis en œuvre il y a cinquante siècles.
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Cambous : La maison reconstituée.
Notre proposition permet de se faire une idée de l'aspect d'une maison de Cambous. Le faible diamètre des trous de poteaux porteurs, l'épaisseur et la hauteur des murs nous ont permis d'opter pour cette toiture basse qui donne à la maison un aspect ramassé. Elle n'a pas son pareil dans l'architecture actuelle, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'a jamais existé. Plusieurs années d'exposition au vent, à la pluie et à la neige montrent qu'elle est fonctionnelle et se révèle parfaitement étanche. La hauteur des murs est évaluée d'après leur épaisseur et il fallait se baisser pour rentrer par les portes basses .A l'intérieur nous avons rassemblé des copies d'objets utilisés sur le village et trouvés en fouilles.
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Cambous : La maison reconstituée.
Les habitants étaient des cultivateurs : blé et orge consommés broyés ou grillés. Ils récoltaient aussi des espèces sauvages. Ils étaient un peu chasseurs et ils élevaient quelques vaches, des cochons, et surtout des chèvres et des moutons.
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Cambous : La maison reconstituée.
Vases caractéristiques de cette civilisation. Les décors et les formes très spécifiques changent selon les régions et les époques et signalent l’appartenance des potiers à un groupe culturel.
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Cambous : La maison reconstituée.
La population vit de l'exploitation des ressources locales, selon le principe de l'économie vivrière. Mais le temps libre devait être assez important pour libérer une créativité qui s'exprime dans le raffinement des objets de parures et l'esthétique élaborée des poteries. Les beaux vases de la " culture de Fontbouisse ", à laquelle les archéologues rattachent les constructeurs de Cambous, témoignent de leur maîtrise de la poterie.
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Cambous : La maison reconstituée.
Des essais de revêtement des murs ont montré que le mélange d'argile et de paille est le plus convaincant.
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Cambous : La maison reconstituée.
La toiture des bâtiments était en grande partie végétale, complétée par de minces lauzes en calcaire tendre provenant d'un gisement situé plus au nord dans la cuvette de Saint-Martin-de-Londres. Les lauzes étaient plus abondantes dans les cabanes de petite taille. Les végétaux utilisés étaient peut-être des bottes de graminées poussant localement dans la garrigue, ou des roseaux récoltés près des cours d'eau. Des trous de poteaux retrouvés avec leurs blocs de calage attestent que les toitures reposaient sur des charpentes sommaires, soutenues par des poteaux dressés à intervalles réguliers d'environ 4 m dans l'axe longitudinal des cabanes.
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Cambous
Pointant entre les buissons, on peut voir des sommets de murs ainsi que quelques dalles verticales indiquant l’emplacement des portes.
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Cambous : maison du groupe B.
Cabane 11 qui fut la première maison fouillée. Chaque cabane comporte généralement une porte dans l'axe longitudinal (au nord ou au sud), à l'abri des vents dominants, et éventuellement une porte latérale (à droite) ouvrant sur l'extérieur ou sur une cabane mitoyenne.
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Cambous : maison du groupe B.
Les portes sont étroites (0,50 m de largeur) et leurs angles sont généralement soulignés par des orthostates (pierre dressée, plantée à la verticale) de petite taille.
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Cambous : maison du groupe B.
Vue de la cabane 11 à partir de la porte.
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Cambous : maison du groupe B.
Dans cette logette, on a retrouvé un vase qui a servi de sépulture à un nouveau-né. Les morts sont inhumés à proximité du village dans des caveaux collectifs (les dolmens et les tombes ovales) ou dans des grottes ossuaires. Parfois, le corps d'un enfant repose sous le sol d'une maison. Des stèles de pierre, aux visages stylisés, renvoient à des croyances religieuses que nous avons encore du mal à interpréter.
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Cambous
Les avens servaient de dépotoir et ils font, aujourd'hui, le bonheur des archéologues.
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Cambous
Luc Jallot nous montre un emplacement de cabane à l'état "brut". Au moment de sa découverte, Cambous se présentait comme un vaste amas de pierrailles. Un regard néophyte aurait eu du mal à distinguer entre les effets de l'érosion dégradant la roche ou le résultat d'un épierrement d'époque récente, et les ruines d'un village préhistorique. Seule une longue habitude avait permis aux archéologues de repérer des éclats de silex, des débris de vases modelés portant des décors caractéristiques et l'alignement peu
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Cambous
Autour de nous, le paysage végétal n’a guère changé depuis le Néolithique. Les espèces actuelles de plantes et d’arbres étaient déjà présentes. Les charbons de bois retrouvés dans les foyers préhistoriques et étudiés par des spécialistes - les anthracologues - permettent de reconstituer cet environnement.
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Cambous
Bien avant la construction du village, une véritable forêt dominée par le Chêne pubescent (qui perd ses feuilles en hiver) colonisait les lieux.
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Cambous
Vers 3500 avant notre ère, les paysans néolithiques s’installent durablement et vers -3000, le Chêne vert (qui conserve son feuillage toute l’année) domine à son tour. Il est accompagné d’espèces moins exigeantes en eau et qui se contentent de sols peu épais, comme l’érable de Montpellier, le buis, le genévrier, le filaire ou l’Arbousier. Les arbouses étaient consommées par les habitants. Ces plantes et bien d'autres constituent « la garrigue », un paysage qui nous semble naturel mais qui pendant des millénaires fut occupé et modelé par l'homme. Les agriculteurs de Cambous furent les premiers à gérer ce milieu pour adapter à leurs besoins, juxtaposant aux prairies et aux champs, des bois pâturés, des friches en brûlis et de larges espaces forestiers où les chasseurs capturaient le gros gibier.
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Cambous
Emplacement d'une cabane.
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Cambous
Arc de cercle avec une grande porte (photo) et des pierres dressées, comme en Sardaigne (à Li Muri, dans le nord-est de l'île, quatre coffres de pierres semi-enterrés sont installés chacun au centre d'un cercle de pierres disposées de chant et dont certaines sont de véritables menhirs).
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Cambous
Arc de cercle avec une grande porte et des pierres dressées.
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Cambous
Arc de cercle avec de grandes portes et des pierres dressées. Au centre se trouve un espace rectangulaire, en pierres semi-enterrées. Est-ce l'entrée du village ? un espace cultuel ?
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Cambous : Le groupe A.
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Cambous : Le groupe A.
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Cambous : Le groupe A.
Maison 3. Elle mesure 22 m de long. C’est la plus grande du village. On reconnaît deux phases de construction et les aires d’activités qui leur correspondent. L’emplacement des foyers et des vases ont été identifiés ainsi qu’une aire de taille de silex et des espaces vides correspondant soit à des aires de repos ou de stockage, soit à des zones destinés à parquer des animaux. Une tombe d’enfant déposée dans un vase et une stèle avec une représentation humaine évoquent les domaines de la mort et du sacré Les maisons de Cambous pouvaient abriter de 5 à 20 personnes. Les méthodes d’évaluation ont permis de proposer une population de 200 à 300 personnes dans le village, en supposant que toutes les maisons étaient occupées au même moment, ce que nous n'avons pas encore démontré.
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Cambous : Le groupe A.
Les remaniements architecturaux L'occupation du site fut probablement longue comme l’indiquent les réfections, modifications et remaniements des bâtiments. Ces transformations sont bien visibles dans les deux premières maisons sur la gauche du groupe vu de la passerelle. Après l'abandon du premier édifice, une seconde maison est construite sur les ruines de la première. De forme classique, elle est arrondie aux extrémités et possède une entrée latérale sur la gauche. Une troisième construction est édifiée à l'intérieur de la précédente et à l'inverse des bâtiments plus anciens sa façade construite en retrait est rectiligne et ménage à l'avant une aire dallée limitée par les murs de l'ancienne maison. Cette modification obture la porte latérale.
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Cambous
Un dolmen. Un morceau de la pierre sommitale, brisée en deux. Cercle de pierres délimitant le tumulus qui recouvrait le tout.
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Cambous
Un dolmen. La chambre sépulcrale est précédée d'une antichambre. C'est un dolmen assez récent car les murs de la chambre sont en pierres sèches et pas en dalles verticales. Dix corps, isolés par des pierres, ont été découverts.
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Les Matelles : Porte des Remparts.
C’est la seconde porte de l’enceinte fortifiée du XVème siècle.
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Les Matelles : Porte des Remparts.
L'assommoir.
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Les Matelles : Porte des Remparts.
Tour-clocher. Il s’agit d’une puissante tour au-dessus de la porte fortifiée située à l’extrémité de la Rue Droite. A remarquer les trois arcs de décharge, servant à renforcer la construction, qui apparaissent aussi sur l’autre tour au-dessus de la Porte du Pont Levis. La voûte de l’église et le clocher s’effondrèrent en 1717. L’église fut réparée. Plutôt que de reconstruire un clocher au-dessus de l’église on préféra rehausser la tour afin d’y mettre les cloches. Une cloche refondue en 1747 fut descendue en 1793 lors de la Révolution et transportée à Montpellier pour fabriquer des canons. Sa remplaçante a été installée en 1871. La cloche la plus ancienne, décorée d’une Vierge à l’enfant, patronne des Matelles, porte la date de 1781. Elle est l’œuvre du fondeur Guillaume Poutingon
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Les Matelles : Porte des Remparts.
L’horloge. La première horloge fut installée en 1724. Sur la façade de la tour-clocher subsiste l’aiguille unique de cette horloge qui n’indiquait que les heures. Ses extrémités sont ornées d’une fleur de lis et d’un croissant. Il s’agissait d’une demande des habitants qui devaient se lever au milieu de la nuit pour transporter du bois à Montpellier avec leurs charrettes, notamment des « fagottes » pour alimenter les fours des boulangers. La vente de bois était alors quasiment la seule source de revenus en espèces de la population. L’horloge ne put être acquise que 13 ans après la décision d’achat, ce qui prouve bien l’indigence de la population.
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Les Matelles : l'église.
Porte de l'église. Une église n’est mentionnée aux Matelles qu’au XIIème siècle par le Cartulaire de Maguelone. Il est très probable qu’un édifice antérieur ait existé, situé auprès de l’ancien cimetière sur la rive droite du Lirou. L’édifice actuel fut intégré aux remparts. Sous l’Ancien Régime, il fut utilisé pour les réunions de l’assemblée des villages du Val de Montferrand.
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Les Matelles : l'église.
Au cours des guerres de religion qui causèrent tant de souffrances et de dégâts dans nos régions, l’église, contrairement au presbytère, fut épargnée par le duc de Rohan, chef des Huguenots, descendu des Cévennes. Elle fut transformée en temple décadaire à la Révolution. Son aménagement intérieur remonte au XIXe siècle ; seul un vestige de tribune demeure de l'église romane.
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Les Matelles : l'église.
Chapelle saint Roch.
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Les Matelles : l'église.
Chapelle de la Vierge.
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Les Matelles : l'église.
La chaire.
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Les Matelles : Rue droite
En occitan carrièra drecha, cette rue a longtemps été le centre du village. Elle relie les deux portes fortifiées du XVème siècle et longe la deuxième enceinte qui aurait été construite à la fin du XIIIème siècle.
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Les Matelles : Maison des Consuls
La « Maison des Consuls » a été construite au XIIIe siècle, tout près de l'une des trois portes de l'enceinte fortifiée des Matelles. Le nom de l'édifice s'inspire de la République de Montferrand instaurée en 1276 sur l'actuel territoire du Pic Saint-Loup. Cette « République », qui s'apparente davantage à une communauté villageoise, regroupe douze paroisses unies pour obtenir franchises et libertés auprès de l'évêché de Maguelone. Tous les deux ans, ses électeurs se réunissent à l'église des Matelles, la capitale, pour élire les « syndics » qui traiteront sous l'autorité de l'évêque, des intérêts de la vallée. En raison de cette organisation singulière pour l'époque, le Val de Montferrand a souvent été, à tort comparé au consulat médiéval tel qu'il existait à Montpellier au XIIIe siècle. Par abus de langage, les « syndics » ont été ainsi souvent dénommés « consuls ».
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Les Matelles : Maison des Consuls
Cet édifice, propriété de l'un des syndics matellois, devient par la suite une véritable bâtisse agricole, dans laquelle se trouvent caves, silos, four à pain. Grâce aux efforts de la famille de Joseph Martin, ancien maire des Matelles, qui fait don du bâtiment à la commune et de la famille de Pierre Pannoux qui fait don des collections archéologiques, ce lieu devient progressivement un lieu emblématique de la Préhistoire en Pic Saint-Loup. En septembre 2015, après trois ans de travaux, un nouveau musée ouvre ses portes : la Maison des Consuls devient le Musée d'Arts et d'Archéologie.
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Les Matelles : Maison des Consuls
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Les Matelles : Maison des Consuls
Les outils de pierre du quotidien. Du Paléolithique moyen au Néolithique final (250000-2200 av. J.C.). Ces outils étaient d’usage courant durant la Préhistoire. En haut, Lamelles en silex, Néolithique final 2 et 3 (3200-2200 av. J.C). 13-14 : Perçoir en silex.
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Les Matelles : Maison des Consuls
Les outils de pierre du quotidien. 9-12 : Burins en silex . 15- Biface en silex. 16 à 19 - Grattoirs en silex .
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Les outils de pierre du quotidien. 16 à 23 - Grattoirs en silex. 24 à 33 - Racloirs en silex .
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Pièce lithique d'exception Néolithique final 2, culture de Ferrières (3200-2700 av. J. C) et pour quelques exemplaires Néolithique final 3, culture de Fontbouisse (2800-2200 av. J.C) Grotte du Papillon (Suquet-Coucolière), Les Matelles. 1-2, Pièce bifaciale en silex. 3-5, Lame bifaciale en silex. 6 Lame polie en silex. 14-19, Lame bifaciale en silex.
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Pièce lithique d'exception. 7-11, Lame en silex. 12-13, 25-27, Couteau en silex. 20, Pièce foliacée losangique en silex.21-24, Lame bifaciale en silex.
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Lames d'outils en roche polie (Hache, herminette, ciseau). Néolithique. La nature pétrographique de ces pièces est en cours de détermination. Les lames de roche polie étaient d'usage courant pour l'abattage d'arbre et le travail du bois. Certaines roches utilisées pour leur fabrication nous dévoilent des circuits d'échanges couvrant parfois plusieurs centaines de kilomètres.
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Lames d'outils en roche polie (Hache, herminette, ciseau). Néolithique. La nature pétrographique de ces pièces est en cours de détermination. Les lames de roche polie étaient d'usage courant pour l'abattage d'arbre et le travail du bois. Certaines roches utilisées pour leur fabrication nous dévoilent des circuits d'échanges couvrant parfois plusieurs centaines de kilomètres.
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Outillage en os Néolithique. La matière dure animale (os, bois de cervidé, dent) est travaillé par l'homme pour ses caractéristiques mécaniques particulières afin de fabriquer toute une gamme d’outils d’utilisation quotidienne. 1 à 22, Poinçons, néolithique.
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Outillage en os Néolithique. La matière dure animale (os, bois de cervidé, dent) est travaillé par l'homme pour ses caractéristiques mécaniques particulières afin de fabriquer toute une gamme d’outils d’utilisation quotidienne. 1 à 22, Poinçons, néolithique. 23 à 28, Ciseaux. 29, Gaine de hache polie, bois de cervidé.
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Pointes de flèches. Néolithique final 2 et 3 (3200-2200 av. J. C.) Cultures de Ferrières, des Treilles et de Fontbouisse. La variété dos pointas de fléchas à la fin du Néolithique témoigne des nouvelles orientations sociales et économiques des groupes humains. 1 à 10, Pointes de flèche à pédoncule, silex ou chaille ou roche. 11 à 14, Pointes de flèche lancéolées. 15 à 19, Pointes de flèche à pédoncule et ailerons. 20 à 22, Pointes de flèche à pédoncule long.
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Objets métalliques. Néolithique final 3 (2800-2200 av. J.C) et Age du Bronze (2300-750 av. J.C.). La maîtrise de la métallurgie du cuivre, puis du bronze constitue une avancée majeure de l'évolution des sociétés humaines d'avant l'écriture. 1-3, perle, tôle de cuivre Néolithique final 3. 4-5, tranchant de lame de hache, cuivre Néolithique final 3. 6 hache à douille, bronze, âge du Bronze final . 7-8, lames, bronze, âge du Bronze moyen ou final . 12-18, alènes, cuivre, Néolithique final 3 .
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Objets métalliques. Néolithique final 3 (2800-2200 av. J.C) et Age du Bronze (2300-750 av. J.C.). 9-11, bracelet en bronze. 19 et 20 - Grandes épingles bronze âge du Bronze final (1200-750 av J.-C.). 21- Petite épingle bronze, âge du Bronze final ou premier âge du Fer. 22 à 24 - Bracelets, bronze. Age du Bronze final. 25 à 27 Bracelets, bronze. Age du Bronze moyen.
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Stèle de Cassillac, Viols-le Fort. Néolithique final, découverte par Gabriel Vignard. Calcaire post éocène supérieur de Saint-Martin-de-Londres (Hérault). La région du Pic Saint-Loup présente une concentration importante de statues-menhirs. Cette stèle a été découverte au sein d'un site du Néolithique final à vocation funéraire malheureusement fortement remanié au cours des âges.
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Céramiques Groupe de Ferrières. Néolithique final 2 (3200-2700 av J.C). La poterie est un marqueur chrono-culturel de premier plan, élément essentiel à la connaissance des sociétés du Néolithique.
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Céramiques Groupe de Ferrières. Néolithique final 2 (3200-2700 av J.C). La poterie est un marqueur chrono-culturel de premier plan, élément essentiel à la connaissance des sociétés du Néolithique.
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Céramiques Groupe de Fontbouisse Néolithique final 3 « âge du Cuivre » (2800-2200 av IX.). La poterie est un marqueur chrono-culturel de
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Céramiques Groupe de Fontbouisse Néolithique final 3 « âge du Cuivre » (2800-2200 av IX.). La poterie est un marqueur chrono-culturel de premier plan, élément essentiel à la connaissance des sociétés du Néolithique.
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Eléments de parure (perles et pendeloques) issues des fouilles de M. Pannoux Groupes de Ferrières et de Fontbouisse Néolithique final 2 et 3 (3200-2200 av. J. C), Les Matelles La parure de la fin du néolithique est très variée. Matériaux divers, sont utilisés bruts ou transformés. L'éventail des formes et des matériaux reflète à la fois le goût des populations pour la fantaisie et leurs préférences culturelles. La parure demeure un marqueur archéologique de première importance
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Eléments de parure (pertes et pendeloques) issues des fouilles de M. Pannoux. Groupes de Ferrières et de Fontbouisse. Néolithique final 2 et 3 (3200-2200 av. J. C.), Les Matelles. La parure de la fin du néolithique est très variée. Matériaux divers, sont utilisés bruts ou transformés. L'éventail des formes et des matériaux reflète à la fois le goût des populations pour la fantaisie et leurs préférences culturelles.
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Hameau A du village néolithique de Cambous, Viols-en-Laval Néolithique final 3, groupe de Fontbouisse (2700-2200 av. J.C.). Maquette à l'échelle 1/20°. Pierre, bois, végétaux, terre. Réalisation Jacques Coularou, d'après les fouilles d'Henri Canet et Jean-Louis Roudil. L'architecture du groupe de Fontbouisse a marqué durablement les paysages des Garrigues languedociennes, près de 180 de ces villages de pierre sont aujourd'hui recensés, constituant un patrimoine unique en Europe.
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Stèle de Cambous, Viols-en-Laval. Néolithique final, découverte par Henri Canet. Calcaire post éocène supérieur de Saint-Martin-de-Londres (Hérault). La région du Pic Saint-Loup présente une concentration importante de statues-menhirs. Cette stèle a été découverte en réemploi dans le mur de la maison 3 du hameau A du site de Cambous.
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Porte clés.
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Porte clés.
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Les Matelles : Porte des Remparts.
C’est la seconde porte de l’enceinte fortifiée du XVème siècle.
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Les Matelles : Porte de la Barre
Ouverture récente début XIXe siècle dans les remparts de la 1ère enceinte. Cette porte, entre la Place du Château et la Rampe de la Palissade, est récente. Le porche en pierre de belle facture n’est pas médiéval, il a été construit dans les années 1960-1970 par les Bâtiments de France. Première explication possible pour cette appellation : La muraille, qui avait perdu toute utilité militaire du fait de l’évolution des techniques, s’était ici effondrée. Le propriétaire du terrain, Jean Avignon, qui possédait deux terrains contigus à la Place du Château, agrandit l’ouverture et l’aménagea de façon à pouvoir passer avec une mule. Les habitants du quartier trouvèrent plus commode de passer par son terrain, notamment pour avoir un accès plus aisé à l’eau du Puits Neuf situé hors les murs. Le propriétaire clôtura le passage, cependant il en laissait l’usage aux habitants en leur prêtant la clé ou en laissant ouvert. Seconde explication possible : Au lendemain de la défaite de 1871, les Français prennent conscience de leur insuffisante préparation militaire. Des sociétés de tir se créent. Les tireurs s’alignaient dos au rempart au-dessus de la Rampe de la Palissade et visaient en direction des collines des Combelles. Par mesure de sécurité on mettait une barre de bois en travers de la rue pendant les heures de tir. Peut-être est-ce l’origine du nom de la porte.
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Les Matelles : Place du château.
Dans le compoix (cadastre rudimentaire dans les régions françaises de langue occitane) de 1613, le plus ancien plan connu du village, le lieu est nommé Tour ou place du Seigneur Evêque. C’est la partie la plus haute du village. En dépit de son nom il n’y a jamais eu de château, mais plutôt une « maison forte » en bois puis en pierre. Elle aurait pu à l’origine servir de logement aux soldats chargés du péage cité dans un document de 1266. Autour de cette maison forte ont pu se réunir des paysans, jusque-là dispersés. Ainsi se serait constitué un premier village sous la forme d’une « circulade ». Une des habitations au nord de la place possède un linteau qui porte une date semi-effacée de 1630 ou 1650. Une autre maison abrita un temps le bureau de Poste. Dans l’une des maisons subsiste encore l’un des trois fours à pain du village.
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Les Matelles : première enceinte.
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Les Matelles : Rue Haute et rue des Grenadiers.
Les deux rues longent la première enceinte construite vraisemblablement au XIème siècle, sur la partie la plus haute. Sa forme semi-circulaire évoque les « circulades » fréquentes en Languedoc. Un porche donnant accès à ce premier village subsistait encore en 1942.
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Les Matelles
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Les Matelles
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Les Matelles : Porte du Pont-Levis.
Une des deux portes fortifiées du XVème siècle.
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Les Matelles : Rue des Arcs-boutants.
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Les Matelles : Rue des Arcs-boutants.
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Les Matelles : Rue des Arcs-boutants.
Au bout, le plan du puits. On sort de la troisième enceinte.
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Les Matelles : plan du puits
Appelé puits du commun en 1613, c’est le seul puits public à l’intérieur des murailles. En 1836, le Conseil municipal fit démolir la partie du rempart autour du puits pour permettre à la population d’y accéder plus facilement. Son eau a longtemps été polluée par des infiltrations de fumier, provoquant des dysenteries estivales. La plaque apposée sur la fontaine évoque lou Gravat, un Matellois qui rétablit le débit du puits asséché vers 1930. Le puits équipé d’une pompe électrique abreuve aujourd’hui les cyclistes de passage et remplit les citernes des viticulteurs. Cette place reste un lieu de rencontre. Dans une des maisons entourant le Plan a vécu le sieur Granier, sculpteur, dont certaines œuvres ornent le château de Versailles.
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Les Matelles : Rue de la Savoye.
Elle était ainsi dénommée dès le début du XVIIème siècle. Ce mot évoquerait la boue. A remarquer sur les façades quelques restes de fenêtres à meneaux de style Renaissance, évoquant l’aisance de certains habitants. Les maisons, avec un escalier de pierre extérieur, ont le plan habituel de la plupart des maisons rurales languedociennes : le rez-de-chaussée est dévolu au matériel agricole et aux animaux, le premier étage à l’espace de vie, le second étage au grenier, réserve de fourrage ou lieu d’éducation (élevage) des vers à soie, jusqu’au début du XXème siècle.
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Les Matelles : Rue de la Savoye.
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Les Matelles : Impasse du Gargalhòl.
Les eaux de pluie et les eaux usées s’évacuaient dans ce passage, qui est situé au point le plus bas de l’enceinte fortifiée. Après un bref passage sous le rempart, les eaux rejoignaient le Lirou par un fossé. Cet endroit a longtemps été un véritable cloaque. Son nom occitan évoque un gosier.
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Les Matelles : Place de la Vierge.
Le puits public sur la rive droite du Lirou fut surmonté d’une statue en fonte de la Vierge dans la seconde moitié du XIXème siècle (années 1860-70 ?). Il servait également d’abreuvoir pour les animaux et notamment pour les vaches du boucher-laitier, ainsi qu’on peut le voir sur une photographie (environ 1922). Au XVIIème siècle une croix, la croix du pont, était au centre de la place. L’eau de ce puits devenait boueuse pendant les sècheresses estivales. Il n’est plus utilisé actuellement. Un quai a été construit à l’arrière de la place après 1910.
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Les Matelles : le Lirou.
L'ancien pont fut démoli après l’inondation de 1933 pour laisser la place au pont actuel sans pile centrale. Le Lirou est une rivière née d’une exsurgence (sortie à l'air libre d'eaux d'infiltration). Sur le pont, l'ancien Moulin à Huile. Ce moulin actionné par l’eau de la rivière produisait de l’huile d’olive. Il figure déjà dans le compoix de 1613 et cessera d’être utilisé au début du XXème siècle. Après la Grande Guerre, le bâtiment devint la boucherie-laiterie de Gaston Gras, auparavant installée dans la Rue Droite.
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Saint-Martin-de-Londres.
La tour d'angle des remparts de la vieille ville dite « tour de l'Horloge ». Vestige de l'enceinte médiévale, elle est surmontée d'une tourelle conique postérieure sur laquelle fut installé un petit campanile comportant une cloche. Les luttes fin XII siècle devinrent fréquentes et forcèrent le seigneur à construire de hautes murailles pour se défendre. Au XIV siècle de nouvelles fortifications enveloppèrent toute la ville. Les murailles étaient épaisses de 1,40 mètre. Trois portes, constituées chacune d'une tour, donnèrent entrée dans la ville, ces tours aux nombre de cinq étaient découvertes afin de pouvoir défendre toutes les avenues. Vers le commencement du XVI siècle le village franchit l'enceinte fortifiée et se développa à l'extérieur. Le XIX siècle fut fatal à ces fortifications.
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Saint-Martin-de-Londres.
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Saint-Martin-de-Londres.
Couloir vers les Arcades.
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Saint-Martin-de-Londres.
La galerie des Arcades de l'ancienne maison des moines. Le couloir large de 2,50 métres sur une longueur de 7 mètres était fermé aux deux extrémités par une porte.
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Saint-Martin-de-Londres : l'enclos du prieuré.
Un puits (appelé la Source), adossé au mur, est pourvu d'une dalle romane à dessins énigmatiques apposée en 1822 à la base d'un ancien puits-citerne.
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Saint-Martin-de-Londres : l'enclos du prieuré.
Un puits (appelé la Source), adossé au mur, est pourvu d'une dalle romane à dessins énigmatiques apposée en 1822 à la base d'un ancien puits-citerne.
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Saint-Martin-de-Londres : l'enclos du prieuré.
L'église Saint-Martin est érigée en prieuré en 1090 : au cours du XIIe siècle il gagne en importance, entraînant de fréquents conflits avec les seigneurs de Montarnaud, qui possèdent toujours le village. Cette séparation du village entre les autorités ecclésiastiques et seigneuriales est encore visible aujourd'hui : l'enclos du prieuré est physiquement séparé du reste du village par un rempar. Le cimetière se trouvait au devant de l'église et arrivait jusqu'au milieu de l'abside centrale, une rue étroite le séparait des habitations. Vers le milieu du XVII siècle un second cimetière fut établi hors des murs, le premier étant insuffisant. A la place de ce cimetière, un cercle de belles maisons vit le jour les XVI et XVIIe siècles.
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Le 1er mai 1088 Ademar Guilhem de Montarnaud et son épouse Garsinde donnèrent au monastère de Gellone l'église de Saint Martin de Londres, le cimetière et tout ce qui appartenait à l'église. La construction de l'édifice religieux date de la fin du XIème siècle et obéit à toutes les caractéristiques du premier art roman méridional. Venue d'Italie du Nord et de Catalogne, ce dernier s'est propagé dans le Languedoc à cette époque. Construite selon un plan tréflé en forme de croix latine, avec ses trois absides semi-circulaires, unique en Languedoc, l'église montre une coupole d'influence byzantine commune en Italie. Tous les éléments visibles en arrivant sur le parvis, caractérisent cet art roman, avec ses bandes dites "lombardes", son soubassement en relief, ses petits arcs aveugles en plein cintre groupés par trois, unis par des lésènes (piliers plats), couronnés par des redents ou dents d'engrenage. Les baies, très étroites, dont certaines présentent des colonnettes aux chapiteaux ouvragés, sont ébrasées des deux côtés pour laisser entrer la lumière dans l'édifice et le toit est recouvert de lauzes disposées en écailles de tortue. Surmontant l'édifice, la coupole octogonaleest dominée par un lanternon formant un campanile carré à fenêtres romanes et terminé par une boule. Le clocher actuel date de la fin du XIIIème siècle, mais a été restauré au XVIIIème siècle.
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Saint-Martin-de-Londres.
La croix en pierre qui occupe le centre du parvis est très particulière car elle présente deux faces sculptées. Elle n'était pas sur la place de l'église en 1665, date à laquelle l'Evêque Bosquet intima l'ordre au curé d'ériger une croix à cet endroit au milieu du cimetière. Si le socle porte l'inscription 1824, date d'une mission, la date exacte de construction de la croix est encore difficile à affirmer même si celle de 1642 est inscrite sur la colonne originelle conservée en lieu sûr.
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Le Christ d'inspiration grecque ou byzantine est un Christ serein nimbé par le soleil. Au revers, la Vierge a de très longs cheveux, un riche manteau drapé et la tête dans les étoiles. Sa robe est retenue par une ceinture nouée sous ses mains jointes et selon le monde des Arts, elle "attendrait" le Sauveur. Cette sculpture représenterait donc "la Co-rédemption de la Vierge Marie".
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Le chevet. Cet art architectural, qui s’épanouit en Languedoc au cours du XIe siècle, succède à l’architecture dite wisigothique, plus simple, apparue au Ve siècle. Les moellons en calcaire lacustre qui constituent l'édifice sont taillés en arête de poisson ou en feuilles de fougères aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur et sont très décoratifs.
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Saint-Martin-de-Londres.
Le porche d'entrée de l'église actuelle date du XIIème siècle et fut primitivement surmonté d'un clocher. Constituée d'une archivolte en plein cintre à trois voussures concentriques, cette entrée délimitait un espace entre les deux portes dit gimel ou narthex. Remarquons la taille à la boucharde pour les colonnes dans du calcaire blanc des garrigues. Une quatrième voussure est venue rétrécir ce porche au XIXème pour convertir le gimel en chapelle. A droite, à hauteur d'homme, deux cadrans canoniques, creusés dans la pierre indiquant le début des offices pour les moines
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A gauche une belle pierre tombale qui fut fixée à cet endroit en 1875. Il s'agit de la plaque funéraire du quatorzième prieur de Saint Martin le vénérable Seigneur Béranger de La Tour. Au centre sont visibles ses armoiries dans un écu scutiforme, au-dessus, une croix gothique en plomb et au sommet un petit autel de style roman qui daterait du XIIème siècle.
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La statue de pierre qui occupe le haut du linteau principal représente Saint Martin soldat, à cheval, partageant son manteau. Cette statue fut primitivement sur la porte de la sacristie dont elle fut ôtée sur ordre de l'évêque Colbert, , ennemi des images, en 1697.
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La troisième travée de la nef, fut construite au XIXème siècle, après destruction du mur ouest et de la tribune romane de l'édifice primitif. Elle montre en hauteur les traces d'une porte donnant accès à la tribune préexistante.
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La croisée du transept, de forme carrée, est surmontée d'une coupole de 15 m de haut éclairée par deux baies romanes en "trous de serrure", orientées à l'est et à l'ouest. Son architecture est très particulière car elle n'utilise pas de pendentifs, ni de trompes. La nef est constituée de deux travées du XIème siècle, séparées par des arcs doubleaux qui reposent sur des demi-colonnes sans base.
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La coupole : à l’intérieur, la transition du plan carré de la croisée du transept au plan circulaire se fait sans artifice architectural : seules interviennent la taille et la disposition judicieuses de la pierre.
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L'abside principale avec le chœur est en forme de cul de four et est prolongée par deux absides latérales. Cette abside, ornée d'une corniche biseautée à motif cordé, est supportée par des colonnes engagées, et est éclairée par cinq baies ébrasées dont les chapiteaux sont ornés de différentes sculptures, entrelacs, pommes de pin, rameaux d'olivier, spirales.
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L'autel est une pièce historique (Xème siècle), qui a remplacé l'autel préexistant en 1987/1988. Il proviendrait de l'église primitive. Monolithe, il montre trois arcs en plein cintre saillants et supportés par des colonnettes sobrement décorées de spirales et de torsades inversées.
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L'abside latérale sud anciennement chapelle St Jean, puis Ste Croix présente sur sa corniche des motifs en "billettes" et Saint Martin en vitrail datant du XVIIème siècle.
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L'abside latérale sud anciennement chapelle St Jean, puis Ste Croix présente sur sa corniche des motifs en "billettes" et Saint Martin en vitrail datant du XVIIème siècle.
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L'abside nord ou chapelle de Notre Dame renferme une belle représentation de la Vierge. Il s'agit d'un bas-relief anciennement polychromé qui viendrait du réfectoire des moines de la maison claustrale. Cette "Vierge à l'Enfant", couronnée par son Fils est entourée d'une guirlande de grains séparés par des roses : c'est une Vierge du Rosaire, dévotion chère à Saint Dominique qui mena une croisade contre l'hérésie et fut important dans l'histoire de l'église Saint Martin.
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La chaire, en pierre, se situe à gauche du chœur.
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Elle fut sans doute érigée là peu de temps après la construction de la sacristie (1677) car elle communiquait primitivement avec celle-ci. Elle daterait de 1686. De forme polygonale, elle présente cinq panneaux dont deux richement sculptés de motifs quelque peu énigmatiques. De nombreux travaux ont voulu y voir soit des symboles de l'opposition entre le Bien et Le Mal, soit ceux de la tradition cathare
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Un début de sculpture à motifs végétaux sur certains chapiteaux préfigure le deuxième art roman qui se développera au cours du XIIe siècle,
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Au XVIIème siècle, les fonds baptismaux se situaient sous la tribune au fond de l'église. La chapelle actuelles qui détonne par sa construction pseudo-gothique date de la fin du XIXème et était destinée à accueillir les enfants des écoles sous la responsabilité de leurs institutrices, sœurs de la Congrégation des Franciscaines de St Chinian présentes dans le village à cette époque. Les fonds baptismaux actuels (1874) qui occupent cette chapelle, sont entourés d'un retable en marbre rose. Statue de Saint Jean-Baptiste.
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Armoiries du quatorzième prieur de Saint Martin, le vénérable Seigneur Béranger de La Tour, dans un écu scutiforme.
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