Aveyron 2024
Conques, château de Bournazel, Belcastel.
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Conques
Vue générale depuis le site du Bancarel. À l'intérieur d'un plateau ondulé composé de schistes ou de granits, les rivières du Lot, du Dourdou et leurs affluents ont ouvert un réseau de vallées sinueuses et profondes, formant le Ségala de Conques. Ici, les gorges creusées par le torrent de l'Ouche, sur le point de rejoindre la vallée perpendiculaire du Dourdou, s'élargissent quelque peu et tracent une sorte de cirque dont la concavité - la « conque » - vient échancrer le plateau aux horizons tabulaires. Il s'agit d'un véritable relief en creux. Pentes escarpées, affleurements de rochers et taches sombres des châtaigneraies engendrent un paysage à la fois austère et grandiose.
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Vue générale depuis le site du Bancarel. On pense que, dès le Ve siècle, aurait existé à cet endroit une petite agglomération autour d'un oratoire consacré au Saint-Sauveur. Cet oratoire, après le passage des Sarrasins vers 730, aurait été reconstruit par les soins de Pépin le Bref, puis par Charlemagne. Selon les récits magnifiés du poème d'Ermold le Noir et de la Chronique de Conques, l'ermite Dadon s'installe vers 790 dans un lieu désert et il y fonde un ermitage qui évolue en monastère en 800. La communauté monastique élève une église dédiée à Saint-Sauveur (Conques I). qui adopte la règle de saint Benoît avant 801 sous la direction de l'abbé Medraldus, successeur de Dadon. Ainsi structurée, cette abbaye réunit progressivement d'importants domaines fonciers et constitue un îlot de prospérité dans la détresse économique du IXe siècle.
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Vue générale depuis le site du Bancarel. Entre 864 et 875, événement capital, un moine de Conques, Ariviscus (ou Aronside), parvient à dérober les reliques de sainte Foy dans une église abbatiale située aux environs d’Agen, où sainte Foy avait subi le martyre à l'âge de douze ans en 303. Cette pratique est très courante au Moyen Âge ; elle est pudiquement appelée « translation furtive ». Ce vol pieux aurait immédiatement déclenché des miracles, ce qui provoqua la venue de nombreux pèlerins. Pendant la même période, un tombeau attribué à l'apôtre saint Jacques est découvert à Compostelle. Vers 955-960, le comte de Rouergue Raymond Ier de Toulouse est l'un des premiers pèlerins qui se rendent en Galice pour vénérer l'apôtre. Trente ans plus tard, son fils Raimond a un enfant et est vainqueur des musulmans dans les environs de Barcelone ; en signe de reconnaissance, il fait cadeau à Conques d'une magnifique prise de guerre, une selle garnie de parements d'argent ciselé, avec lesquels les moines fabriquent une grande croix qui devient le symbole des chrétiens.
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Entrée du village.
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L'abbatiale Sainte-Foy. Tout au long du XIe siècle, sainte Foy, au nom symbolique, patronne la croisade de la Reconquista espagnole. Deux moines de Conques deviennent évêques en Navarre et en Aragon : Pierre d'Andoque à Pampelune (1083-1115), et un certain Pons en 1100 à Barbastro (Aragon) où, l'année suivante, le roi Pierre Ier d'Aragon fonde un monastère dédié à sainte Foy. Les deux évêques assistent à la donation de Roncevaux à l'abbaye de Conques entre 1100 et 1104. Au XIIIe siècle, l'abbaye se renforce et atteint l'apogée de sa puissance économique. Mais elle décline aux XIVe et XVe siècles, et est finalement sécularisée en 1537. Abandonnée depuis la Révolution, Conques est redécouverte en 1837 par Prosper Mérimée, alors inspecteur des Monuments historiques. Le trésor et le grand portail ont été conservés intacts par les habitants, mais l'église doit subir des consolidations.
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Conques
Dans un premier temps, le monastère Saint-Sauveur fondé par l'ermite Dadon ne paraît pas avoir regroupé autour de lui une population nombreuse. Au début du IXe siècle, le chef-lieu de la viguerie (division territoriale de l'empire carolingien) se trouve à Montignac, héritier d'un grand domaine de l'Antiquité, aujourd'hui hameau du voisinage. À Conques, les activités économiques et le courant commercial né du pèlerinage, avec sa clientèle sans cesse renouvelée, ne peuvent qu'encourager le peuplement. Ainsi le Livre des miracles, de Bernard d'Angers, se fait l'écho du commerce rémunérateur de la cire et des cierges qui se pratiquait aux portes de l'église.
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Conques
L’hospitalité payante chez le particulier ou l'aubergiste devient une autre source de profit, car les moines ne peuvent pas assurer la nourriture et l'hébergement de tous les pèlerins. À l'époque romane, l'ouverture des grands chantiers de construction : abbatiale, cloître, bâtiments conventuels, remparts, provoque un appel de main-d’œuvre considérable. Même si les tâches spécialisées, comme la taille des pierres ou la sculpture, sont assurées le plus souvent par des équipes venues de l'extérieur, il faut bien recruter sur place l'armée des manœuvres, des terrassiers ou des bouviers. En 1341, Conques comptait 730 « feux », soit 3 000 habitants environ, et se plaçait au septième rang parmi les villes du Rouergue. Il ne s'agit donc pas d'un simple village comme aujourd'hui, mais d'une agglomération à caractère urbain, avec ses remparts, ses quatre consuls renouvelables tous les ans, sa halle et son poids public. Elle a été construite par les moines de Conques.
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L'église abbatiale Sainte-Foy. Cet édifice roman a été construit aux XIe et XIIe siècles ; les deux tours de façade datent du XIXe siècle. La partie qui fait la célébrité du lieu est le tympan. L'abbatiale conserve également un trésor comprenant des pièces d'art uniques de l'époque carolingienne. L'intérieur est décoré par des vitraux de Pierre Soulages.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Cette abbaye a été construite à partir de 1041 par l'abbé Odolric à l'emplacement de l'ancien ermitage de Dadon, datant de la fin du VIIIe siècle. Son chevet est certainement achevé avant le décès d'Odolric en 1065. La nef n'est terminée qu'au début du XIIIe siècle. Il est, en outre, possible que le monument ait été modifié en cours de chantier. Ainsi, le chevet débute-t-il par une série de quatre chapelles échelonnées pour n'adopter qu'ensuite le système à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Abbaye bénédictine jusqu'en 1537, elle fut ensuite placée sous la responsabilité de chanoines séculiers. Depuis 1873, l'abbatiale est confiée aux frères de l'ordre de Prémontré. Elle est actuellement un prieuré de l'abbaye Saint-Martin-de-Mondaye.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Le porche est encadré de deux tours aux contreforts puissants. Ces tours massives ont été surélevées et surmontées de pyramides de pierre en 1881. Elles ont deux ouvertures géminées dans leur partie supérieure que surmonte un toit quadrangulaire. Le portail occidental de l'abbatiale Sainte-Foy s'ouvre sur deux portes que sépare un large trumeau. Un vaste tympan en plein cintre les surmonte, abrité sous un fronton saillant. Plus haut, sous un arc de décharge en plein cintre, deux fenêtres de même forme sont surmontées d'un oculus. Six rosaces en marqueterie polychrome de pierre accostent ces fenêtres. La façade est couronnée par un pignon à rampants peu inclinés.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Ce tympan est considéré comme « l'une des œuvres fondamentales de la sculpture romane par ses qualités artistiques, son originalité et par ses dimensions ». Ce tympan représente une parousie, l'histoire du Salut et le Jugement dernier, d'après l'Évangile selon Matthieu. Le maître de Conques a sculpté sur 24 blocs de calcaire jaune (blocs juxtaposés, sculptés avant la pose et repris ensuite) trois registres en 29 tableaux et 124 personnages qui présentent des traces de polychromie.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Ces trois registres correspondent à une organisation verticale du temps (les trois niveaux temporels) et de l'espace (les trois mondes célestes, terrestres et souterrains) : le registre inférieur représente les mondes souterrains, l'ici-bas des temps passés avec à gauche (à droite du Christ) le Paradis et le Limbe des patriarches, à droite le séjour des morts dans les enfers. Le registre médian est associé au monde terrestre, au temps présent, l'ici-bas des contemporains, avec à gauche la procession des élus et à droite les pécheurs vivants qui n'ont pas subi encore leur jugement particulier. Le registre supérieur correspond aux Cieux (domaines de l'éternité, de l'intemporel), à l'avenir, l'au-delà céleste d'après le Jugement.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Le registre inférieur est divisé en deux parties. À gauche se trouve le Paradis, présidé au centre par Abraham tenant entre ses bras deux élus (symbolisant peut-être les Saints Innocents), porteurs de sceptres ou de courtes tiges fleuronnées. À sa droite sont placés les martyrs reconnaissables à leurs attributs, les palmes, puis les Saintes Femmes portant des flacons de parfums et les Vierges sages tenant leurs lampes et un livre ouvert. À sa gauche, des prophètes portent des rouleaux de parchemins, puis les apôtres porteurs des codex. L'antichambre du paradis est symbolisée par la porte de la Jérusalem céleste avec un ange psychopompe qui accueille les élus. Le paradis est représenté par la Jérusalem céleste sous forme d'arcades sous lesquelles prennent place les élus.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
L'antichambre du paradis est symbolisée par la porte de la Jérusalem céleste avec un ange psychopompe qui accueille les élus. Un autre ange, les ailes déployées (avec le motif du type « toit à double pente », fortement récurrent), tient un élu par la main, comme s’il venait de le dérober à Satan. La partie droite est consacrée à l'Enfer. L'antichambre de l'enfer figure un démon hirsute et grassouillet qui brandit un pilon, un damné enfourné dans la gueule du Léviathan dans laquelle on voit les pieds d’un autre damné. La porte du Paradis est beaucoup plis belle, travaillée que celle de l'enfer, fruste, ressemblant à une porte de prison. Quatre anges voisinent à l'étage supérieur de ce registre, dans l'écoinçon de gauche : trois d'entre eux ont encore une tâche parallèle (ouverture de tombeaux). Au centre se trouve l'archange saint Michel affrontant un démon autour d'une balance pour la pesée des âmes. Dans cette scène, le démon tente de tricher, en appuyant sur le plateau de la balance, mais échoue. Derrière ce démon, est représentée une âme qui descend par une trappe jusqu'aux portes. Dans l'écoiinçon de droite, un diable dévore le cerveau d'un réprouvé qui se plante un coutelas dans la gorge : évocation de la colère ? Un démon bossu s'est emparé de l'instrument de musique d'un damné auquel il arrache la langue avec un crochet.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Dans l'enfer, présidé par Satan, sont châtiés les péchés capitaux : l'Orgueil, personnifié par un chevalier désarçonné d'un cheval ; l'Adultère ou la luxure représentés par une femme, poitrine dénudée, liée par le cou avec son amant ; l'Avarice pendue haut et court avec son sac d’or au cou (un démon tirant la corde qui la pend à une potence) ; la Paresse avec un homme sous Satan et dont les pieds sont léchés par un crapaud ; la Médisance avec un homme assis sur le feu dont la langue est arrachée par un démon ; la Gourmandise, avec un damné au ventre rebondi qui est plongé dans un chaudron. La femme juchée sur les épaules d'un homme pourrait évoquer le renversement de l'autorité maritale. Au-dessus de la gueule de Léviathan, le désespéré (ou le coléreux) se plante un poignard dans la gorge. À droite, un démon arrache avec un crochet la langue d'un artiste de scène (troubadour, jongleur ou bateleur) dont il tient la cithare à la main. Allongé sur son dos, un autre démon lui mord la nuque. Enfin à droite, un homme est rôti à la broche par deux démons, dont l’un a une tête de lièvre, ce qui suggère que le damné est un braconnier.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Au registre médian trône le Christ en majesté, avec les élus à sa droite, au Paradis, et les damnés à sa gauche, en Enfer. Le registre supérieur est dominé au centre par la croix.
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La triple mandorle constellée, parmi les nuées représentées par cinq rangées de petits festons, dans laquelle s'inscrit le Christ trônant est portée par deux anges céroféraires (porteurs de cierges). À sa tête, deux anges portent des phylactères qui annoncent la scène : le cortège des élus est en marche vers le Christ. À sa gauche, un ange balance un encensoir finement ciselé, un autre présente le Livre de Vie, grand ouvert. Deux anges-chevaliers, armés de l'épée et de la lance ont reçu pour mission de contenir la foule grouillante des démons et des damnés aux frontières de l'enfer. L'immense croix au-dessus du Christ, portée par deux anges qui tiennent en même temps l'un le clou, l'autre le fer de lance.
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Dans cette procession des élus, on peut reconnaître la Vierge Marie et saint Pierre (personnages nimbés), qui sont suivis par des personnages, probablement ceux qui ont marqué l'histoire de l'abbaye : Dadon (son fondateur représenté en ermite), un abbé (Odolric ou Bégon) qui tient par la main un roi (Charlemagne, bienfaiteur légendaire de l'abbaye, ce que rappelleraient les deux clercs qui le suivent, porteurs de présents, un diptyque et une châsse). Dessous dans l'écoinçon, faveur insigne, sainte Foy est prosternée devant la main auréolée de Dieu ; à gauche est représentée son église (symbolisée par l'autel, le trône de la sainte et les chaînes suspendues des prisonniers qu'elle a libérés). Au-dessus du cortège des anges présentent des phylactères où sont inscrits les noms de quatre vertus ; Foi, Charité, Constance, Humilité.
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Dans la partie supérieure de l’Enfer, en haut à gauche, trois moines sont pris dans des filets que tire le diable. Devant lui se prosterne l'évêque Bégon dont les trois neveux, tous trois abbés successifs de Conques à la fin 10e siècle, ont pillé le trésor ; un damné corde au cou, probablement poignardé par un démon, tient contre lui une sorte de sac, ce qui suggère la simonie ; un damné terrassé, tenant un livre à la main, évoque l'hérésie ; un faux-monnayeur, représenté avec son matériel de travail (enclume, sébile remplie de pièces) tenant en main le coin du frappeur de monnaies. Un démon essaie de lui faire ingurgiter l'or ou l'argent en fusion.
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À l'étage inférieur, trois démons portant des armes (bouclier, pic, lance, masse d'armes, arbalète, glaive) s'attaquent à des damnés ; à gauche, un être infernal vêtu saisit avec ses dents la couronne d'un personnage royal nu. A côté un prélat occis par un fer de lance ressortant par la nuque a sa tiare enlevée par un autre diable : à droite, Un drapier assis sur une grande pièce de tissu qu'un démon déploie autour de son corps et dont il semble à la fin se délecter…En même temps un autre être démoniaque aux longues tresses semble tenter le dit marchand., un ivrogne (ou un gourmand, un avare), pendu par les pieds, dégurgite le contenu de ses intestins dans une sorte de plat contenant une bourse fermée par un lien.
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Le registre supérieur est dominé au centre par la croix. Le sommet de sa poutre verticale évoque le titulus avec l'inscription (tronquée) en latin qu'aurait fait mettre Ponce Pilate : [IESVS NAZAR]ENVS REX IVDEORVM (« Jésus le Nazaréen, roi des Juifs »). La traverse horizontale porte des inscriptions sur deux lignes : la première est réservée pour identifier SOL (le Soleil) et LUNA (la Lune), deux astres personnifiés qui symbolisent, selon les interprétations, l'éclipse qui eut lieu le vendredi saint à l'heure de la mort de Jésus, ou leur disparition lors de la fin du monde, et deux instruments de la Passion, LANCEA (la lance) et CLAVI (le clou) tenus par deux anges. La seconde porte l'inscription [H]OC SIGNVM CRVCIS ERIT IN CELO CVM [DOMINVS AD IVDICANDVM VENERIT] (« Ce signe de la croix sera dans le ciel, lorsque le Seigneur sera venu pour juger »), selon la description de l'évangéliste Matthieu de la parousie.
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Dans les écoinçons, deux anges sonneurs de cor (ou d'olifant), les ailes déployées et les jambes tournoyantes « coudées en svastika », annoncent le retour du Christ aux quatre coins du monde. Des anges, curieux, sont sculptés sur l'archivolte. Ils pointent leur nez au-dessus du bandeau et, avec leurs mains, roulent le tapis du firmament.
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Elle est construite suivant un plan en croix classique, mais à cause de la configuration du terrain (en pente), le transept est plus long que la nef.
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Dès l'entrée dans l'édifice, le visiteur est marqué par la verticalité de la nef principale que l'arcature large et basse du narthex cachait en partie.
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Elle présente une double enveloppe (nef et abside pour la première, collatéraux et déambulatoire pour la seconde), et une élévation à deux niveaux, les tribunes donnant sur le vaisseau central par des baies géminées.
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L'élévation est à deux niveaux. Les grandes arcades, étroites, sont surmontées de baies géminées correspondant aux tribunes. Les piles sont alternativement cruciformes et rectangulaires. Ces dernières sont agrémentées de colonnes engagées sur leurs quatre faces.
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Collatéral de droite.
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Collatéral de gauche.
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L'intérieur de l'abbatiale est très sobre avec le chœur, la voûte peinte et les tribunes peintes en clair, presque blanches.
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Le maître-autel et le reliquaire de Sainte Foy.
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Sainte Foy entourée par deux évêques.
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Le reliquaire de Sainte Foy et la croix du Sauveur. La communauté des Prémontrés de Conques a fait appel à l’orfèvre Goudji pour créer un reliquaire qui « habite » le sanctuaire en mémoire de sainte Foy martyre et des témoins du Christ aujourd’hui. Le reliquaire, suspendu entre les colonnes de l’abside, est accessible aux pèlerins par le déambulatoire, comme autrefois la statue en Majesté de sainte Foy. Surmonté de la colombe évoquant l’Esprit Saint, il contient une relique du corps de sainte Foy, martyre en 303 à Agen. Il a été béni le 12 octobre 2014, au cours de la messe de la fête de sainte Foy. Une croix reliquaire représentant le Christ-Prêtre lui est associée depuis la Pentecôte 2015. En forme de tour octogonale comme le clocher de l’abbatiale, le reliquaire de sainte Foy manifeste sa présence lumineuse, telle une petite lumière dans la nuit, et veut inviter à la prière pour les chrétiens persécutés et pour la libération des captifs.
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La croisée est surmontée d'une coupole gothique du XV° siècle, la précédente s'étant effondrée. Sa clef de voûte est ornée du blason de l'abbé qui l'a fait reconstruire. Le tambour est percé de baies cintrées.
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Clé de voûte de la tour lanterne représentant les armes de Louis de Crevants, abbé de Conques de 1482 à 1496.
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A la croisée du transept, on voit dans les trompes de la coupole, d'un côté deux statues d'archanges aux ailes largement déployées, à gauche, l'archange Saint Gabriel, à droite l'archange Saint Michel.
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Saint Gabriel.
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Saint Michel.
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De l'autre côté, les têtes de saint Pierre (ici) et de saint Paul.
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Le transept droit (sud).
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Peinture monumentale : Martyre de sainte Foy 15e siècle. Sainte Foy avait tout juste 13 ans quand elle subit le martyre, le 6 octobre 303, en la ville d'Agen d'Aquitaine, à une époque où la religion chrétienne était interdite par l’empereur romain Dioclétien. Malgré son jeune âge et sa situation sociale, Foy fut convoquée devant Dacien, gouverneur de l'Aquitaine, et soumise à un long interrogatoire avec flatteries, promesses et menaces. Devant son héroïque détermination envers son Seigneur, Dacien la condamna à être brûlée vive. Alors qu’elle était étendue sur le gril, il se mit à pleuvoir. Le feu ne lui fit aucun mal. Sainte Foy fut alors décapitée. Son courage et sa fermeté provoquèrent le retour de l’évêque Caprais et des autres chrétiens d’Agen. Tous subirent le martyre. Des soldats païens, impressionnés par leur témoignage, se convertirent au Christ et les accompagnèrent dans le martyre.
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Transept sud. Les vitraux de Pierre Soulages réalisés entre 1987 et 1994 en collaboration avec le verrier Jean-Dominique Fleury ajoutent un aspect contemporain à l'atmosphère sobre et recueillie de l'église.
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Transept sud. À la fin des années 1980, Pierre Soulages, peintre ruthénois, a travaillé sur le verre pour doter l'abbatiale de Conques de nouveaux vitraux, destinés à remplacer de précédents éléments conçus par le verrier limousin Francis Chigot après la guerre, rapatriés ensuite au lycée Turgot de Limoges. L'artiste voulait un verre non teinté correspondant à la règle stricte des moines réguliers : les vitraux de cathédrales étaient destinés à enseigner la Bible au peuple illettré, pas à distraire les moines érudits. Ne trouvant pas de verre à sa convenance, il a élaboré, après plusieurs centaines d'essais, un verre sur lequel des fragments de verre ont été soudés par cuisson, donnant un verre translucide. peintures de l'artiste54
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Transept nord. Le côté lisse des vitraux est vers l'extérieur pour ne pas accrocher les impuretés et réfléchir la lumière, le côté rugueux vers l'intérieur, diffusant une lumière qui change avec les heures du jour. Le verre a été réuni en vitraux aux lignes droites et courbes reflétant les peintures de l'artiste.
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Transept nord. Triptyque de l'Annonciation.
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Triptyque de l'Annonciation. Les statues de l'Archange Gabriel et de la Vierge sont abritées sous deux arcades retombant sur trois colonnettes munies de chapiteaux à feuilles d'acanthe. L'archange Gabriel, nimbé, s'avance vers la Vierge, la main tendue. Marie a la main grande ouverte sur la poitrine se disant servante du Seigneur. De la main gauche, elle se débarrasse de sa quenouille ; elle la tend à sa servante qui tient déjà une pelote de laine ; cette servante, de plus petite taille que la Vierge, se trouve en arrière sur le côté latéral, séparée elle aussi de la Vierge par une colonnette.
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La servante.
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L'aile de saint Gabnriel.
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De part et d'autre de ce groupe de l'Annonciation deux personnages sont présents : l'un est Isaïe porteur d'une tige fleurie, évocation de l'arbre de Jessé ; il tient déroulé un phylactère. Il porte une longue barbe ; il est revêtu d'une robe, d'une dalmatique et d'une chasuble.
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De l'autre côté est représenté Jean-Baptiste le bras droit levé vers le ciel ; il tient un livre ouvert : "voici l'Agneau de Dieu ". Il porte sur sa robe un manteau en poil de chameau, sa barbe est bouclée à son extrémité.
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Fonts baptismaux.
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Les grilles obturant les entrecolonnements de l'abside sont l'une des plus remarquables œuvres d'art de ferronnerie conservées de la période médiévale50. Elles sont constituées d'un réseau de brindilles (qui tiennent le rôle des poteaux de bois) qui déterminent trois types de tracés : quatre volutes reliées par un losange central, quatre volutes soudées par des embrasses et un arbre stylisé à quatre branches. Les grilles sont couronnées de pointes, de dards et de tête de dragons.
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À l'Est de l'édifice, les sept chapelles ouvertes sur le déambulatoire et sur le transept multipliaient le nombre des autels secondaires et autorisaient la célébration simultanée de la messe par les prêtres.
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Banquette du déambulatoir.
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Déambulatoire côté sud.
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Autel - retable baroque de la Chapelle Sainte Foy.
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Sainte Foy sur le gril.
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Décapitation de Sainte Foy.
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Tableau restauré, montrant François d'Assise, Élisabeth de Hongrie et Louis IX. La Vierge donne la cordelière à François d'Assise, qui la remet lui-même, à gauche, à Élisabeth de Hongrie, et à droite, à Louis IX. Ce tableau montre l'existence de stigmates révolutionnaires : la couronne, le sceptre et les fleurs de lys sur la robe avaient été grattés.
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Retable de la Sainte-Parenté et son tableau. Bois ; toile (support), peinture à l'huile. 1644.
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Statue : Vierge de l'Immaculée Conception. Bois : taillé, doré. 19e siècle.
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Saint Thomas Becket (1117-1170) Evêque et martyr. De souche normande, Thomas Becket est né à Londres en 1117. Chancelier d'Angleterre, il est élu archevêque de Cantorbéry en 1162. De fastueux, il devient ascétique; de servile, il se trouve bientôt en conflit avec son ami le roi Henri Jl, dans la défense des intérêts de l'Eglise. La querelle s'envenime au point qu'il doit s'exiler en France. Il regagne ensuite Canterbury, où il s'oppose aux abus d’autorité du roi à l’égard de l’Eglise". Le 29 décembre 1170, il est assassiné dans sa cathédrale par quatre familiers du roi. Henri II se repentira de cet assassinat et Thomas Becket sera canonisé en 1173. Saint Thomas Becket est le patron de l’église paroissiale de Conques, aujourd'hui disparue.
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Saint Norbert (1080-1134). Fondateur de l'ordre de Prémontré en 1121. Norbert de Xantert était un jeune noble, apparenté à l'empereur d'Allemagne, chanoine séculier la collégiale de Xanten en Rhénanie, qui délaissait ses devoirs de clerc pour vivre à sa guise une vie bien agréable et vide. A 35 ans, il vit une conversion subite. Délaissant ses biens, il se consacre au service de l'Église dans l'esprit de la réforme grégorienne. De 1115 à 1120, il embrasse la pauvreté et devient prédicateur itinérant dans toute l'Europe, incitant les clercs à mener la vie commune, propre à leur état. En 1121, encouragé par l'évêque de Laon, il fonde à Prémontré, dans le Nord de la France, une communauté de chanoines réguliers qui suivent la Règle de saint Augustin. Leur vie sera fidèle à vie apostolique à l'image des premiers chrétiens dans l'Eglise primitive à Jérusalem. Nommé archevêque de Magdebourg en 1126, saint Norbert verra de son vivant la fondation d'une dizaine de communautés de l’ordre de Prémontré. Au XIIIème siècle, on dénombre près de 600 abbayes et prieurés prémontrés à travers l'Europe. Aujourd'hui, 900 ans après, une trentaine d'abbayes prémontrées continuant de vivre la vie commune dans l'esprit de saint Norbert. Parmi elles, en France, les abbayes de Mondaye et de Frigolet. L'abbaye de Conques est un prieuré qui dépend de l'abbaye de Mondaye.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Les chapiteaux de l'abbatiale se répartissent pour l'essentiel au niveau des retombées des grandes arcades en berceau plein cintre du déambulatoire, du transept et de la nef, soit à l'étage des tribunes. Les chapiteaux sont principalement à thème végétal, les historiés quant à eux sont peu nombreux.
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Arrestation de Sainte Foy par Dacien.
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La délivrance de saint Pierre : emprisonné un ange lui prend la main afin qu'il le suive hors de sa prison. La vision du dragon est empêchée par son aile.
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Petit masque entouré de feuillage.
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Croix de consécration.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Façade sud. Extérieurement, la nef ne reflète pas l'étagement intérieur, les tribunes ayant la même largeur que les collatéraux. On obtient ainsi un mur presque droit, sans la cassure fréquente entre le niveau des collatéraux et celui du vaisseau central. Deux étages de fenêtres alignées alternent avec les contreforts, donnant une forte impression de verticalité.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Façade sud. L'abbatiale est construite avec un assemblage de grès rouge et de calcaire jaune. Le transept sud est agrémenté d'une tourelle cylindrique.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Façade sud. Les vitraux vus de l'extérieur.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Façade sud.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Le chevet avec les chapelles rayonnantes.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
Enfeux.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
L’enfeu de l’abbé Bégon. Quatre colonnes avec des chapiteaux soutiennent une voûte romane. Il est constitué de deux plaques de serpentine encadrant une sculpture représentant le Christ avec un nimbe crucifère, entouré de Sainte Foy et de l’abbé.
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L'église abbatiale Sainte-Foy
L’enfeu de l’abbé Bégon. Le Christ avec un nimbe crucifère, entouré de Sainte Foy et de l’abbé. Ces deux personnages sont surmontés de deux anges. L’épitaphe gravée indique la contribution de l’abbé Bégon à la construction du cloître : Ici repose un abbé Expert en la loi divine Homme agréable au Seigneur Répondant au nom de Bégon. Il développa ce cloître Qui s'étend vers le midi. Et apporta ses soins diligents A l'accomplissement de plusieurs bonnes œuvres Homme vénérable et digne de louanges A travers les siècles. Qu'il vive dans l'éternité En louant le roi suprême.
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Le cloître
L’enfeu de l’abbé Bégon.
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Le cloître
Le cloître fut élevé à la fin du XI° siècle par l'abbé Bégon III, en contrebas du transept Sud de l'abbatiale, mais il disparut en grande partie au début du XIX° siècle, faute d'entretien. Ses matériaux servirent alors de carrière aux habitants du village et Prosper Mérimée arriva quelques années trop tard pour le sauver.
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Le cloître
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Le cloître
Au centre le bassin claustral de serpentine verte. Remontée et restaurée, cette grande fontaine, de 2,72 m de diamètre, est dépourvue de sa vasque centrale. Sous la margelle, entre les colonnes décorées de motifs végétaux, animaux ou imaginaires, qui cernent le bassin, des atlantes ont été sculptés, des têtes encadrées par les bras et les mains qui les soutiennent.
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Le cloître
Chapiteau du cloître.
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Le cloître
Chapiteau du cloître.
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Le cloître
Chapiteau du cloître. Visage émergeant de feuillages.
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Le cloître
Chapiteau du cloître. Les moines bâtisseurs.
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Le cloître
Chapiteau du cloître. Deux oiseaux buvant à la coupe.
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Le cloître
Chapiteau du cloître. Guerriers à pied en armes.
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Le cloître
Chapiteau du cloître. Guerriers à pied en armes.
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Le cloître
Chapiteau du cloître.
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Entrée du trésor.
Deux exemplaires des anciens vitraux de l'abbatiale de Francis Chigot, réalisés entre 1944 et 1952, et qui furent remplacés apr ceux de Souilages.
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Entrée du trésor.
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Cimetière de Conques
Au fond, la chapelle où sont enterrés des moines.
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Cimetière de Conques
Un sarcophage.
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Cimetière de Conques
La chapelle.
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Cimetière de Conques
La chapelle. Liste des moines enterrés.
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Cimetière de Conques
La chapelle.
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Cimetière de Conques
Le sol de la chapelle.
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Cimetière de Conques
La chapelle.
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Cimetière de Conques
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Bournazel
Le village est très ancien, la forme ovale du bourg, la position sur un promontoire, appuyé à ses « puechs », sont autant d'indices qui permettent d'affirmer que le village est plus que deux fois millénaire. Au Moyen Âge, Bournazel a été fortifié.
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Le château de Bournazel
Les commanditaires étaient Jean de Buisson, riche financier devenu homme de guerre de François Ier, et son épouse Charlotte de Mancip, héritière du domaine. La construction du château débuta par l’aile nord dans les années 1540 sur l’emplacement du logis médiéval duquel persistaient le logis de la basse-cour, les tours de défense et l’enceinte urbaine. Pendant que Jean de Buisson participe à la 9ème guerre d’Italie au cours de laquelle il s’illustre à la bataille de Cérisoles en 1544, son épouse conduit les travaux. L’aile nord sera achevée en 1545, au retour de Jean de Buisson, fait chevalier de l’ordre du roi à l’issu de la bataille. Comme homme de guerre il connaît Galiot de Genouillac, grand maître de l’artillerie de François I, qui a fait bâtir dans les années 1530 le château d’Assier dans le Quercy tout proche.
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Le château de Bournazel
Le chantier fut ainsi relancé avec la construction de l’aile est. Or le projet initial d’un vaste plan rectangulaire enfermant en son sein une cour d’honneur régulière ne vit jamais le jour, interrompu pour des raisons que nous ignorons, mais qui sont peut-être à mettre en relation avec les troubles religieux qui secouèrent cette partie de la province à partir de 1561. Ainsi seuls furent réalisés l’aile nord et l’aile orientale ainsi que l’escalier d’honneur en retour. Une des grandes figures du Rouergue de la Renaissance est Georges d’Armagnac, évêque de Rodez dès 1530 à moins de 30ans. Il a été l’aumônier de Marguerite de Navarre, la sœur de François Ier. Lors de son ambassade à Venise, il est accompagné de son secrétaire particulier, Guillaume Philandier, auteur d’annotations sur le traité de Vitruve. Amateur de textes antiques et sensible à tous les arts, c’est par son intermédiaire que Serlio arrive à la cour de François Ier. Le voyage en Italie, la fréquentation de la cour et la proximité de Philandrier, l’architecte érudit de Georges d’Armagnac, ne sont pas étrangers à la magnificence du château.
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Le château de Bournazel
Resté dans la famille Buisson jusqu’à la Révolution, le château subit une nuit fatidique en 1790. La population se soulève contre Jean II de Buisson de Bournazel et les impôts payés au domaine. Attaqué, pillé et en partie incendié, le château voit son aile Est et son escalier d’honneur endommagés. Seule l’aile Nord reste habitable. Le château revient au comte de Marigny au XIXe siècle. Il veut restaurer les ailes en partie détruites avec le soutien financier du gouvernement français. Cette aide n’est pas accordée et le comte prend une décision radicale. L’escalier d’honneur et la partie orientale de l’aile Est sont démolis. Le château se résume à son aile Nord et à la façade ouest de l’aile Est. En 1946, le château est acquis par la caisse nationale de sécurité sociale dans les mines de Decazeville. Transformé en maison de convalescence, le château subit une profonde transformation. Les grandes salles, divisées, deviennent de petites chambres. Les cheminées monumentales se cachent derrière des plaques de plâtre.
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Le château de Bournazel
Les nouveaux propriétaires ont depuis 2007, décidé de rendre à ce joyau de la Renaissance son lustre en restituant les volumes et décors du XVIème siècle. Les parties détruites sont reconstruites à l’identique avec des techniques traditionnelles.
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Le château de Bournazel
Porte donnant sur le jardin.
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Le château de Bournazel
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Le château de Bournazel
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Le château de Bournazel
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Bournazel
Les jardins du château de Bournazel ont été créés à la Renaissance par les commanditaires du château, Charlotte Mancip et son époux Jean de Buisson. Leur dessin a été réalisé par l’architecte qui est intervenu lors de la seconde campagne de travaux à partir de 1545. Fruit d’une savante recherche géométrique, leur tracé reprend les proportions de la grande façade à serliennes de l’aile est. Ils se composent de deux espaces bien distincts. D’une part le verger et d’autre part le « jardin clos » qui est limité par un grand mur de pierre et qui contient des parterres fleuris et taillés, un labyrinthe, des fontaines, une grande pièce d’eau et un jardin de chambres.
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Le château de Bournazel
Les jardins.
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Le château de Bournazel
Les jardins.
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Le château de Bournazel
Les jardins. Par-delà la géométrie de la composition, les 9 parterres du « jardin clos » évoquent, par fragments, les personnalités des deux inventeurs de ce lieu magique. Chaque parterre renvoie à des correspondances symboliques telles que les pratiquaient les hommes de la Renaissance. Le jardin devint un parcours allégorique dans lequel se délivrait un message très clair sur l’éducation d’un prince.
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Le château de Bournazel
Les jardins. Conçu comme une suite d’étapes que l’on peut suivre dans n’importe quel ordre, il offre une sorte de portrait chinois du courtisan français, habité par l’honneur, la bravoure et le « bel esprit ». Détruit lors des Guerres de Religion, puis abandonnés au fil des siècles, les jardins ont été récemment recrées à partir des résultats de fouilles archéologiques et de recherches en archive. Depuis janvier 2019, ils sont classés Jardins Remarquables.
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Le château de Bournazel
Les jardins.
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Le château de Bournazel
Les jardins.
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Le château de Bournazel
Les jardins. La grande pièce d’eau et le jardin de chambres.
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Le château de Bournazel
Les jardins. La grande pièce d’eau et le jardin de chambres.
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Le château de Bournazel
Les jardins. La grande pièce d’eau.
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Le château de Bournazel
Les jardins.
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Le château de Bournazel
Les jardins.
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Le château de Bournazel
Hall d'entrée.
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Le château de Bournazel
Maquette du château.
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Le château de Bournazel
Quatre tours devaient flanquer les angles extérieurs ; deux seules subsistent.
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Le château de Bournazel
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Le château de Bournazel
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Le château de Bournazel
L'église.
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Le château de Bournazel
À l’instar des châteaux de la cour du roi François Ier, le château de Bournazel était un lieu de réception dont l’architecture devait refléter le savoir-vivre du seigneur. À cet effet, l’aile nord, élevée sur trois niveaux, accueillait l’ensemble des chambres.
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Le château de Bournazel
La façade sur cour de l’aile nord se caractérise par une composition régulière ordonnée en travées avec superposition des ordres (ordre dorique au 1er niveau, puis ionique et corinthien) en référence à l’architecture antique et au traité de Vitruve, seul traité d’architecture antique qui nous soit parvenu.
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Le château de Bournazel
Porte d'accès (aile nord). La qualité du décor sculpté est remarquable et la variété iconographique étonnante. Le décor caractéristique de la renaissance est à l’antique avec pour la frise dorique une succession de métopes, de rosaces et de triglyphes. Le décor reprend des motifs antiques comme le bucrane (tête de taureau décharné) présent sur l’Ara Pacis d’Auguste à Rome ou des masques de théâtre.
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Le château de Bournazel
Frise avec bucrane.
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Le château de Bournazel
La façade est divisée en cinq travées comprenant une baie entre deux pilastres surmontés d'un fronton et d'une figure.
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Le château de Bournazel
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Le château de Bournazel
Façade de l'aile est du château, côté cour. Elle renfermait les grandes salles de réception, avec les cuisines au rez-de-chaussée, la grande salle à l’étage et la chapelle aux combles. Elle s’inspire encore davantage de l’antiquité avec pour une des 1ère fois en France l’utilisation de la travée rythmique à la façon de Bramante et de Serlio. Le portique présente donc une alternance de niches et d’immenses arcades. Caractère profondément romain, les baies sont garnies à l’intrados de caissons comme dans les arcs de triomphes ou les basiliques. Au niveau supérieur, un couloir est aménagé à travers les grandes arcades pour permettre le passage entre l’escalier d’honneur et l’aile nord. C’est la 1ère fois que ce type de dispositif était utilisé en France dans l’architecture civile.
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Le château de Bournazel
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Le château de Bournazel
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Belcastel
Bâtie voici 1000 ans sur un solide éperon rocheux, cette magnifique forteresse née sur une chapelle du 9e siècle vit son histoire façonnée au cours des siècles par des générations de chevaliers, de nobles et de hors-la-loi. Le 16e siècle marqua l'arrêt brutal de cette ascension lorsque le château fut abandonné et laissé en ruine. En 1973, le célèbre architecte Fernand Pouillon en découvrit les vestiges qu’il décida de restaurer afin de rendre au château sa gloire d’antan. Il consacra huit années à la restauration de l9édifice et en fit plus tard sa demeure.
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Belcastel
Dominé depuis un millénaire par son majestueux château, Belcastel est aujourd’hui classé « Plus beaux villages de France ». D'abord appartenance de la famille des seigneurs de Belcastel, puis des de Saunhac, le château fut progressivement abandonné pour finir à l’état de ruines lorsque Fernand Pouillon entreprit de lui redonner vie. Depuis 1983, sous l'impulsion d’une municipalité nouvelle, avec comme maire Claude Cayla, « second bâtisseur », le village de Belcastel renaît de ses cendres.
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Belcastel
Assis sur un éperon rocheux, l’édifice présente les caractéristiques d’une forteresse médiévale. Il est dominé par un donjon carré qui protège la partie Est, la plus vulnérable de l’édifice. Les trois corps de logis sont disposés au-dessus d’un ravin au Sud et à l’Ouest, séparés de la tour maîtresse par une muraille..
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Belcastel
Le site pourrait avoir une origine romaine et aurait eu pour but de protéger la vallée et contrer les invasions. Sur une case-encoche, le château de Belcastel naquit au VIIIe siècle avec une simple chapelle pré-romane. Il s’ensuit un premier château aux IXe et Xe siècles avec la superposition d’une chapelle sur l’autre, des fortifications aux Xe et XIe siècles puis des remaniements au XIVe siècle. Le fondateur du château est Oldoric Ier « de Panat » de Rouergue de Bello Castello (Belcastel) (940-987). Le premier seigneur est Gérard Ier Frotard de Belcastel de Rouergue (966-…). En 1368, Marceline de Belcastel vend le château de Belcastel au Roi d’Angleterre. À la fin des accords de Brétigny, le château passe dans les possessions de Charles V, roi de France, en copropriété avec l’abbaye de Bonnecombe.
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Belcastel
À la fin du XIVe siècle, pour services rendus au roi, Charles V offre le château aux Armagnac, qui à leur tour le donnent aux Saunhac. La famille de Saunhac redonne vie au village en finissant les transformations du château entreprises par Armagnac, ainsi qu’en construisant le pont et l’église Sainte-Marie-Madeleine, toujours existants. À la fin de la guerre de Cent Ans, la famille de Saunhac modifie le château pour qu’il soit plus agréable à vivre (fenêtres à meneaux et vitraux).
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Belcastel
Après avoir appartenu à la famille de Saunhac, il passe, par mariage, de famille en famille, en commençant par Jean III de Morlhon, seigneur de Sanvensa et de Castelmary, sénéchal de Quercy et de Rouergue, puis François Ier de Buisson de Bournazel, marquis de Bournazel, gouverneur et sénéchal de Rouergue. Ce dernier n’y résidera pas, et laissera le château livré à lui-même. Ignoré par la Révolution française, le château est toujours abandonné, quand, au XIXe siècle, Rose Acquier, une habitante du village achète le château pour en faire une carrière de pierres.
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Belcastel
Le démantèlement se poursuit jusqu’en 1928, année durant laquelle le Ministère français de la Culture inscrit le château au patrimoine des monuments historiques. Au début des années 1970, l’architecte français Fernand Pouillon (1912-1986) découvre le château en ruine. Alors qu’il cherche une propriété historique extraordinaire pour en faire sa demeure, il en tombe amoureux et décide d’en faire l’acquisition.
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Belcastel
À sa mort le 24 juillet 1986 dans le château, il reste dans la famille de Fernand Pouillon. Cependant, la génération suivante connaît des manques de moyens financiers et de compétences. Le château sera vendu. En 2005, une galeriste new-yorkaise, Heidi Leigh, achète le château et l’ouvre au public comme monument historique, monument architectural et galerie d’art. Le 30 mars 2017 est créée l’association « Héritage Fernand Pouillon ». Cette association encourage les projets confrontant art et d’architecture avec la famille, les amis et les admirateurs de Fernand Pouillon et de son travail.
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Belcastel
1040 / La famille de Belcastel se partage la propriété du château avec l'Abbaye de Bonnecombe. 1360 / Mérigot Marchez, célèbre chef routier, prend possession du site pour 17 ans. 1376-77 / Au moment de la Guerre de 100 ans. le château est aux mains des anglais. 1386 / Le château passe aux mains des Saunhac. Il est donné à Guy de Saunhac par Jean III d’Armagnac en remerciement des services rendus dans la lutte contre les occupants par son père Guillaume. Début XVe / Alzias 1er de Saunhac fait édifier le pont et l'église rive gauche. 1560 / Les Saunhac d'Ampiac succèdent aux Saunhac de Belcastel. Le château passe ensuite aux Morlhon. 1592-1810 / Le Château entre dans la Maison de Bournazel. 1788 / À la veille de la Révolution, le château n'était plus habité et il fut l'objet de pillage à la Révolution. À partir de 1810 / De multiples propriétaires se sont succédés jusqu'à la vente en 1926 à Marie-Émilie Lapeyre. 1973 / Pouillon rachète le château à la famille Lapeyre.
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Belcastel
L’édifice présente les caractéristiques d’une forteresse médiévale, dominé par un donjon carré qui protège la partie Est, la plus vulnérable de l’édifice. Une enceinte, flanquée de tours rondes et d’une échauguette inclut ces logis et se poursuit, à l’Est, en délimitant la basse-cour et les courtines dans un tracé irrégulier suivant la formé du rocher. L’enceinte est dépourvue d’archères et la défense du site est confiée aux tours.
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Belcastel
L’accès principal donne sur la cour basse par un système de double porte, l’une piétonnière, l’autre charretière. La première porte était défendue par des mâchicoulis et un pont levis. La seconde possédait une herse.
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Belcastel
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Belcastel
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Belcastel
Le pont-levis au-dessus des douves.
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Belcastel
Les douves. Lorsque Fernand Pouillon entreprit la restauration du château, il découvre un fossé rempli de terre. Pensant à des douves, il le vide, crée un réseau de nouveaux bassins et rétablit l’alimentation en eau d’origine, comme en témoignent ces anciennes canalisations en terre cuite. La disposition actuelle, avec un bassin d’eau claire à gauche du pont-levis et un fossé à droite, est en fait la configuration médiévale d’origine. L’eau douce arrivait du Riou Nègre par ces canalisations, se décantait, puis par un trop plein, alimentait en eau potable la citerne située dans l’enceinte du château. L’eau excédentaire s’écoulait sous le sol de l’ancienne chapelle et, après avoir fait le tour du château par les douves basses (actuelle piscine), .retournait dans la rivière Aveyron en contrebas.
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Belcastel
La cour basse
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Belcastel
La cour basse bien protégée par des tours de garde « ouvertes à la gorge » et le donjon, ultime refuge pour les Seigneurs et les villageois en cas d’attaque.
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Belcastel
La cour basse. Le donjon haut de 28 mètres, il offre une vue à 360°C sur les alentours.
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Belcastel
La cour basse. Entrée du bâtiment.
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Belcastel
La cour basse. Au-dessu de la porte d'entrée se trouvent deux blasons : en haut, celui des Belcastel qui représente un châteu ; en bas, celui des Saunhac avec un lion debot sue ses pattes arrières.
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La cour basse. Entrée du bâtiment.
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Belcastel
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Belcastel
Salle de garde construite avant le donjon. Au fond, une maçonnerie en arête de poisson. Architecte et urbaniste français, Fernand Pouillon est né en 1912 à Cancon (Lot-et-Garonne). Auteur de deux ouvrages de références « Les pierres sauvages » et « Mémoires d’un architecte ». il fut un des grands bâtisseurs des années de reconstruction d’après-guerre en France. C’est en 1973 qu’il rachète le château. Il le restaure et le rend habitable, tout en conservant à l’édifice son aspect de ruines romantiques, avec des matériaux ayant servi naguère à son édification : pierre, chaux grasse, sable, poutres de châtaignier, grès rouge. Les gros travaux dureront jusqu’en 1982. Fait chevalier de la légion d’honneur en 1984, il décède en 1986 et sera enterré au cimetière de Belcastel.
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Belcastel
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Belcastel
La cour en ruine. Fernand Pouillon a laissé ce lieu tel qu' il avait trouvé le château quand il a commencé la restauration. A l'origine, cet espace était une grande pièce avec vitraux et haut plafond. Il a voulu conservé l'aspect romantique de la ruine et l'a transformée en jardin..
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Belcastel
La cour en ruine.
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Belcastel
Cette pièce était la chambre de Fernand Pouillon.
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Belcastel
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Belcastel
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Belcastel
La Grande Salle. Cette pièce était le centre de vie du château. Elle servait de cour de justice, de salle de réunion et de banquet, et, en cas de siège, de poste de commandement.
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Belcastel
La Grande Salle.
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Belcastel
La Grande Salle.La Dame à la Licorne.
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La Grande Salle.
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La Grande Salle. Lave-mains.
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Belcastel
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Belcastel
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Belcastel
La cour basse.
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Belcastel
La chapelle Seigneuriale. Elle date du Xe xiècle, c'est la chapelle privée des seigneurs de Belcastel.
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Belcastel
La chapelle Seigneuriale. Elle date du Xe xiècle, c'est la chapelle privée des seigneurs de Belcastel.
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Belcastel
L'ancienne citerne du château puis entrepôt. Cette salle date de la fondation du château, le voûte est d'origine. Le dernier usage de cette pièce serait une étable.
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Belcastel
La chapelle basse. Sa fondation se situe du milieu du VIIe siécle au début du IXe xiècle. Au IXe elle a été agrandie.
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Belcastel
La chapelle basse. Un déblaiement trop poussé à mis à jour le rocher, avec des rigoles et un trou circulaire de fonction inconnue.
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Belcastel
La chapelle basse. Au fond de la chapelle une petite vierge en pierre du VIIe siècle.
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Belcastel
La chapelle basse.
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Belcastel
La chapelle basse. Le choeur a été crépi et décoré de fresques colorées.
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Belcastel
La chapelle basse. Arcs géminés qui auraient servi de vigie au moyen-âge.
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Belcastel
La chapelle basse. Tombe dans le sol d'un moine
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La chapelle basse.
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Belcastel
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Belcastel
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Belcastel
L’église et le pont sont les œuvres d’Alzias 1er de Saunhac.
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Belcastel
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Belcastel
Les rues de Belcastel.
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Belcastel
Four à pain.
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Belcastel
Le pont. Long de 56 m. il est constitué de 5 voûtes en arc brisé. Les piles sont terminées à l’amont par des avant-becs triangulaires qui se prolongent jusqu’au parapet pour former refuge. La chaussée étroite laissait à peine le passage de deux cavaliers de front, ce qui facilitait la défense éventuelle. Des pierres de grandes dimensions sont utilisées pour les pieds de piles et pour les voûtes en ogives. Au milieu du pont, la pierre d’autel surmontée d'une croix en pierre du XVe siècle a été récemment classée.
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Belcastel
Le pont. Il permettait en premier lieu aux habitants de la rive droite d’accéder aisément à l’église Sainte Madeleine édifiée dans le même temps mais il facilitait aussi grandement les relations entre les populations séparées par la rivière Aveyron. Historiquement, le village se trouvait être à cheval sur les territoires de deux peuples qui ne s'appréciaient guère : les Rutènes (sur la rive droite de l'Aveyron) et les Segalis (sur la rive gauche). Il faudra attendre le XVème siècle pour qu'Alzias de Saunhac tente de réconcilier les deux peuples. Pour ce faire, il entreprit la construction du pont et l'édification de l'église sur la rive gauche de l'Aveyron.
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Belcastel
Le pont. C'est un pont de pierre en dos d'âne à cinq arches ogivales long de 57 m.
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Belcastel
Le pont. Les piles sont terminées à l’amont par des avant-becs triangulaires qui se prolongent jusqu’au parapet pour former refuge.
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Belcastel
Le pont. Au milieu du pont, la pierre d’autel surmontée d'une croix en pierre du XVe siècle.
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Belcastel
Le pont. Sur la pierre d’autel sont gravées cinq petites croix.
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L’église Sainte Marie Madeleine
L’église primitive de Belcastel se situait à remplacement actuel du Château de Belcastel. La nouvelle église, construite en même temps que le pont par Alzias 1er de Saunhac. au XVème siècle, l'aurait été à l'emplacement d’une chapelle de l'ordre des chevaliers du Saint Sépulcre, dédiée à la Sainte Croix. A la fin du XIXème s (1890 - 1891), l'architecte Andrieu fut chargé d'étudier un agrandissement de l'église. C'est à lui que l'on doit l'extension de la nef d'une travée, avec reconstruction du mur occidental et du clocher.
201
L’église Sainte Marie Madeleine
Elle comprenait le sanctuaire, une nef à deux travées et deux chapelles en forme de transepts. La première travée de plan sensiblement carré s'ouvre à l'Est vers le sanctuaire par un fort arc brisé, au Nord vers la chapelle funéraire d'Alzias de Saunhac, et au Sud vers la chapelle de la Vierge. Cette travée supportait le clocher. La deuxième travée, de forme oblongue, percée au Nord et au Sud de fenêtres simples légèrement trilobées, était occupée par une vaste tribune. On ajouta ensuite une troisième travée accolée au nouveau clocher.
202
L’église Sainte Marie Madeleine
Le sanctuaire est constitué d’une abside en demi-hexagone fermant un avant chœur rectangulaire. Un oculus assez élevé reçoit la lumière du levant. Deux fenêtres latérales éclairent l'avant chœur. Ainsi, dès l'origine, un retable adossé occupait le fond de l’abside. La voûte sexpartite à nervures est ornée du blason d'Alzias de Saunhac : d'or au lion de gueules, à la bordure camponée d'azur.
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L’église Sainte Marie Madeleine
Le Sacré-Coeur.
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L’église Sainte Marie Madeleine
Sainte Marie-Madeleine.
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L’église Sainte Marie Madeleine
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L’église Sainte Marie Madeleine
Le chemin de Croix présent dans la nef a été réalisé au cours de la décennie 1990 (1999) par Casimir Ferrer. Ce chemin de croix a donc été réalisé avec de la peinture à l'huile, travaillée au couteau sur toile. De la pâte de verre a ensuite été incrustée dans chacune des œuvres, sauf la douzième qui est en bronze (Jésus). En ce qui concerne les couleurs, l'artiste est parti du bleu marine (couleur sombre qui symbolise l'angoisse de Jésus au début de son périple), pour ensuite aller vers le rouge (symbole des souffrances physiques que Jésus a enduré), pour finir vers le jaune (Jésus meurt en croix et voit donc la lumière).
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L’église Sainte Marie Madeleine
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L’église Sainte Marie Madeleine
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L’église Sainte Marie Madeleine
Enfin, la quatorzième station représenterait soit la mise au tombeau de Jésus, qui est représenté en blanc et auréolé de lumière, soit, selon Monsieur Ferrer, la résurrection. Sur chacune des toiles, vous pouvez apercevoir 3 petits carrés verts, représentation de l'espérance.
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L’église Sainte Marie Madeleine
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L’église Sainte Marie Madeleine
La chapelle funéraire d'Alzias de Saunhac au Nord, est remarquable par l'enfeu gothique contenant le gisant du seigneur de Belcastel, reposant en armure et tête nue sur un sarcophage de pierre. Il est vêtu d'un tabard à manches courtes orné du lion, d'une armure et d'une côte de maille, tourné vers l'Orient selon la tradition (les pieds devaient être tournés vers l'Orient pour les chevaliers) allongé avec les mains en prière sur son torse ; à ses pieds, chaussés d'éperons, veille un lion. Dans cet écrin gothique orné de flèches et d'un arc en accolade, nous retrouvons au- dessus du gisant un écusson comportant l’emblème d'Alzias, le lion à double queues. Les feuilles de vignes, qui se trouvent sur l’arc en accolade, sont une référence au sang du Christ (assimilé au vin dans la liturgie chrétienne).
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Sous le gisant, nous apercevons des bas-reliefs constitués de cinq personnages. En allant de la gauche vers la droite, nous trouvons d'abord Saint Michel en train de terrasser le dragon. II s'agit du Saint Patron des Chevaliers. Celui-ci enfonce une lance terminée par une croix dans la gueule du dragon. Sa main gauche retient son manteau. A sa droite se trouve Alzias De Saunhac, dont l’armure est semblable à celle de son gisant. Les quelques lions gravés sur les habits du personnage en attestent. Alzias est agenouillé, en prière devant la Vierge Marie qui est au centre. A l'origine, il s’agissait d'ailleurs d'une Vierge à l'enfant. En effet, nous pouvons apercevoir sur le bras droit de la Vierge une partie du corps de l'enfant Jésus. Même si l'ensemble des statues de l'église est bien conservé, elles ont malgré tout subi les dommages du temps. A droite de Marie, une dame, elle aussi en prière, figure coiffée d'un hennin. Le hennin est caractéristique des coiffes du XVème siècle. Il s'agit ici de Beatrix d'Ampiac, l’épouse d'Alzias De Saunhac, qu'il aurait épousé en 1396, représentée avec l’emblème de la famille d’Ampiac. Enfin, la dernière personne présente sur cet ensemble n'est autre que Sainte Marie- Madeleine, reconnaissable notamment au flacon qu’elle porte dans sa main gauche ainsi qu’au geste de présentation qu’elle effectue de sa main droite.
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La représentation d'Alzias De Saunhac nous paraît particulièrement réaliste pour l’époque. Tant au niveau de son expression faciale qu'aux détails de son armure, tout semble indiquer que nous sommes en face d'une sculpture le représentant fidèlement. Ce qui nous laisse penser, au vu de la taille du gisant, qu'Alzias devait mesurer environ 1,50 mètre. La tête d'Alzias est placée sous un coussin orné de glands. Un tissu de mailles est serré par une boucle. Son armure est recouverte de lions, que ce soit sur les épaulettes ou sur le plastron. Il a aussi les mains en prière, comme s'il voulait que nous nous souvenions de lui comme d'un homme pieux.
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Dans la même chapelle, on peut voir trois statues provenant du même atelier que le gisant : Saint Antoine, sa statue a sans doute été placée ici pour inviter les deux peuples à la prière plutôt qu'à la violence, lui qui donnait à chacun des conseils de sagesse, les invitait à la prière plutôt qu'à la violence ; une vierge à l'enfant, cette Madone est très classique. Elle se tient debout portant son Enfant de son bras droit, tandis qu'elle tient sa robe de la main gauche. L'Enfant qu'elle porte est un exemple typique du Puer Senex, c'est-à-dire l’Enfant Vieillard. En effet, l'Enfant Jésus dans ce type de sujet est souvent représenté avec une tête adulte, parfois marqué par un début de calvitie. Cela permet de traduire l'idée d'un enfant ayant la sagesse de Dieu ; Marie Madeleine, c'est la patronne du village. Ici, elle est vêtue d’une belle robe, comme une grande dame de la société. Elle arbore une chevelure tombant sur sa poitrine (comme si l'artiste faisait une allusion à son passé). Elle tient un flacon de Nard (qu'elle utilisa pour oindre les pieds de Jésus) dans la main gauche et un livre dans la main droite. Certainement pour rappeler son importance dans les Saintes Écritures.
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Un bénitier.
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Les fonts baptismaux (XVème siècle). La plaque en bois servant de couvercle date du XVIIIème siècle. Elle était à l'origine le dessus de la chaire. On peut y apercevoir la colombe, symbole de l’Esprit Saint.
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La chapelle de la Vierge au Sud, est ornée d'un retable dédié au Rosaire dont le tableau fut peint par Jean Baptiste Delmas en 1845.
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Cette chapelle présente une statue de Saint Christophe, sculptée par le maître de l'enfeu d'Alzias de Saunhac. La dévotion à Saint Christophe est fréquente, sur les sites de gués, au bord des cours d'eau. Il porte ici l'enfant Jésus sur ses épaules. Ce dernier tient un globe dans sa main gauche. Il s'agit d'une manière très répandue de représenter ce saint : il arbore généralement une barbe très fournie, est de taille imposante et il a toujours avec lui un grand bâton. De plus, nous pouvons constater qu'il est représenté avec les pieds dans l'eau.
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