Situé au confluent de deux rivières, l'Aveyron et la Bonnette, le lieu s'est appelé Condat (confluent) dès l'époque Celtique, puis Nobilis Valis (Noble Val) à l'époque Romaine. Antonin est venu évangéliser les Ruthènes au début de l'ère chrétienne. Martyrisé à Pamiers, sa dépouille est revenue à Condat dans une barque tirée par deux aigles. À cet endroit, au VIIIème siècle, s'est construit l'Abbaye de Saint-Antonin. La ville s'est développée plus tard autour de cette abbaye et a pris le même nom.
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VIIIème au XIIème siècle.
La ville est sous l'autorité d'un Vicomte. L'artisanat et le commerce sont prospères. Une classe de commerçants et de bourgeois se développe. Témoins les grandes maisons de pierre aux fenêtres géminées et la Maison Romane. Maison Vicomtale (1125), un des plus anciens et plus beaux spécimens de l'architecture Romane civile de France. C'est au XIIème siècle que les Vicomtes commencent à perdre de leur pouvoir et concèdent à la ville une charte des libertés droits et coutumes (1140-1144). C'est l'une des premières chartes accordées en France par le régime féodal.
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XIIIème au XIVème siècle. Lors de la Croisade contre les Albigeois - les Croisés, conduits par Simon de Montfort, assiègent Saint-Antonin en 1212. La ville et l'Abbaye sont en partie détruits. Simon de Montfort devient maître de la ville. Son fils Amaury et son frère Guy de Montfort héritent de Saint-Antonin qu'ils cèdent plus tard, en 1226, au Roi de France Louis VIII. Celui-ci accepte, et l'année suivante, Louis IX (Saint Louis) confirme sa protection à Saint-Antonin qui devient Ville Royale et atteint son apogée. Les Vicomtes, ruinés, abandonnent le pouvoir dès le début du XIIIème siècle. Ils sont remplacés par des Consuls élus pour un an et choisis parmi les familles importantes. Mais dès le XIVème siècle commence la Guerre de Cent ans. À la limite des possessions Anglaises, Saint-Antonin souffre beaucoup. Occupée par les Anglais à plusieurs reprises (1344, puis 1351) elle est reprise par le Roi de France après un siège de deux ans (1352-1354) puis redevient anglaise de 1360 (traité de Brétigny) à 1369.
• La guerre, les ravages des grandes compagnies, la peste, provoquent une grande misère. L'activité ne reprend qu'à la fin du XIVème siècle.
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Maison romane XIIe siècle. L'ancien palais vicomtal, bâti en 1125 à l'intention d'un seigneur nommé Archambault, puis devenu la maison du viguier des vicomtes avant d'être la maison consulaire en 1313. Au milieu du 12e siècle, les vicomtes, à l’origine de la cité, accordent à Saint-Antonin une charte des droits et des coutumes. Ce règlement écrit donne à la ville une certaine autonomie et ce sont désormais les consuls qui l’administrent. Le vicomte dispose tout de même d’un représentant direct : le viguier.
Le viguier est le délégué des vicomtes pour la basse justice, il prélève les droits dus au seigneur (cens, rentes..), règle les petits délits (dégâts sur les bêtes, injures) et perçoit les amendes de faibles valeurs. Cette demeure est construite dans les années 1150 pour le viguier Pons de Graulhet.
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La tour, d’inspiration toscane est une création d'Eugène Viollet-le-Duc, l’illustre architecte qui restaura cet édifice au 19e siècle.
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Quand Eugène Viollet-le-Duc est venu en 1842 pour étudier le transfert de l'abbaye de Beaulieu à Saint-Antonin, il a découvert la ville et cette maison romane qu'il a considérée comme un hôtel de ville. Pourtant sa décoration sculptée montre un programme traduisant sa fonction judiciaire. Si la façade côté place était bien conservée, l'arrière du bâtiment était en mauvais état. Il en entreprend la restauration à partir de 1846 avec l'aide de l'architecte Théodore Olivier.
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Chacune des deux baies géminées de la tour présente une structure différente. Celle du deuxième niveau comporte un
ébrasement dont l'arc repose sur des colonnes. Les arcs jumelés retombent sur des colonnettes latérales et sur
une colonnette médiane en pierre qui a remplacé une colonnette de bronze. Les trois arcs en plein cintre sont moulurés.
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Quant à la fenêtre géminée du troisième niveau, elle prend place dans un ébrasement extérieur formé par un grand
arc brisé et surélevé, à large chanfrein gaufré, reposant directement sur l'appui qui se prolonge en cordon. Les arcs trilobés
ont été restitués par Viollet-le-Duc grâce aux éléments retrouvés en place. Comme celle du premier étage, la colonnette médiane en
pierre, avec son chapiteau copié sur l'un des chapiteaux de la claire-voie, est due à la restauration du XIXe siècle.
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Le rez-de-chaussée, à vocation économique, se décompose en trois baies à arcs brisés qui recevaient les échoppes. Le premier étage, avec sa remarquable claire-voie au décor sculpté, abritait l’aula qui servait de salle de justice, et le second étage, des pièces de résidence du viguier.
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Un programme sculpté illustrant la justice.
Les scènes des 7 chapiteaux historiés des piliers de la claire-voie énoncent clairement la fonction judiciaire de l'édifice face à la place du marché dans le cœur commercial de la cité. A gauche, l’empereur législateur Justinien présente de sa main droite le livre des Institutes, tandis que sa main gauche, qui porte l'anneau, retient un long sceptre sur lequel repose un oiseau, l'aigle impériale
romaine. La représentation de ce grand législateur rappelle que « nul ne peut être bon sans l'aide des lois et de la justice exercée par le prince ». Son livre est une référence au droit romain, à la justice des hommes.
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En pendant à Justinien, sur le pilier de droite, est représenté le Péché originel, avec Adam et Eve debout de part et d'autre de l'Arbre de
la connaissance du bien et du mal. Tous deux cachent leur sexe sous une large feuille de figuier tandis que leur trouble se manifeste par la main qu'ils portent à la gorge, et que le serpent tentateur apparaît dans les
frondaisons avec, dans la gueule, un gros fruit rond qu'il présente à Eve.
Le relief d’Adam et Ève après la Faute, rappelle que l’homme est faible devant le péché.
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Plusieurs chapiteaux illustrent les vices des hommes. Deux sirènes-oiseaux que des serpents entrelacés mordent à la tempe pendant que deux oiseaux, perchés sur leurs dos, leur déchiquettent l'oreille : comme les sens, le cerveau peut conduire au péché
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Sur le chapiteau de la médisance : deux grands oiseaux s’apprêtent à arracher la langue du personnage. Chapiteau à décor végétal. La colère : deux hommes luttent en s'empoignant barbe et cheveux.
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La bestialité est illustrée par un
personnage à moitié nu , à califourchon sur un
monstre dont la gueule se retourne, menaçante. Les lions grimaçants que retient par des chaînes un personnage assis au visage serein doivent être
interprétés comme une représentation des vices enchaînés. Deux sirènes-poissons qui saisissent leur queue d'une main et
brandissent entre elles un poisson symbolique évoquent l'impureté.
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Halle construite en 1841 à l’initiative des habitants.
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Stèle discoïdale XVIe siècle. Provenant de l’ancien cimetière place des Moines, désaffecté en 1818.
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Maisons de la rue de la Porte-de-Rodanèze
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Place du Buoc.
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Le temple. Lors des guerres de religions, Saint-Antonin adopte la religion réformée et en 1562, après une lutte acharnée, les « papistes » sont chassés de Saint-Antonin qui se déclare « République Protestante ». Les batailles sont rudes, l'abbaye et les églises sont détruites. La ville renforce ses remparts. • En 1622 Louis XIII fait le siège de Saint-Antonin, investit la ville et fait raser les remparts. Les catholiques reviennent et les deux communautés cohabitent tant bien que mal jusqu'à la Révocation de l'Édit de Nantes (1685) où les dragonnades et l'inquisition obligent les protestants à abjurer ou à fuir. La ville est reprise en main par le Roi de France : c'est la fin des privilèges accordés et confirmés depuis le XIIIème siècle et la décadence progressive de la vie économique et politique.
Aux XVIIIème et XIXème siècles de beaux bâtiments religieux (couvent des Génovéfains) et civils (maisons bourgeoises) ne suffisent pas à masquer le déclin de la cité.
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Ancienne auberge du XVIIIe, Au lion d'or.
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Ancienne auberge du XVIIIe, Au lion d'or. Au lion d'or chez Sassan C bon logis à pied et à cheval.
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Aancien couvent des génovéfains du 18e siècle. Les génovéfains sont des chanoines réguliers de saint Augustin qui s’installent ici au 18e siècle. Une longue politique d’acquisition de terrains leur permet de construire le bâtiment à la place d’un îlot de 18 maisons à partir de 1751. Ce chantier adopte les règles de l’architecture classique, en vigueur sous Louis XV en privilégiant la symétrie.
La Révolution survient. Le chapitre est dissout le 18 mai 1790 ; le couvent sera confisqué au titre de bien national alors qu’il n’était pas entièrement aménagé. Il abrite aujourd’hui la Maison des Services Publics qui accueille la Mairie, la Communauté des Communes et d’autres services. La façade est classique : le corps de logis est rythmé par de grandes fenêtres ordonnées de part et d’autre de l’entrée et encadré par 2 pavillons.
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La tour-clocher de l'église Saint-Antonin. L’abbaye de Saint-Antonin, implantée au confluent de la Bomette et de l’Aveyron, là où le saint a prêché la foi chrétienne aux habitants de Noble Val, avant de partir pour Pamiers où il sera martyrisé, était fière de posséder les reliques du saint, reliques qui attiraient les foules de pèlerins.
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L’ancienne église a été ruinée pendant les guerres de religion au 16e siècle. Sur son emplacement, les protestants avaient établi leur temple. Après le siège de 1622, les catholiques reprennent possession du bâtiment. Le Conseil de Fabrique, encouragé par la Commune et soutenu par l’évêque, décide de reconstruire, en décembre 1826, l’église paroissiale devenue vétuste et de capacité insuffisante. Les plans sont dressés par l’architecte diocésain, Théodore Olivier, en février 1861. L’édifice, de style néogothique du Nord, sera consacré en octobre 1872.
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Le tympan de l’église : le bas- relief signé Coûtât (1901) montre l’arrivée de la barque : on voit le saint, la main bénissante de Dieu, les aigles. Saint Antonin fut le premier évangélisateur du Rouergue. Il fut décapité à Pamiers puis jeté dans l’Ariège. Des anges s’empressèrent de recueillir les reliques pour les placer dans une barque guidée par deux grands aigles blancs. Elle glissa sur les flots de l’Ariège et de la Garonne, puis remonta le cours du Tam et de l’Aveyron. Elle s’arrêta au confluent de la Bonnette et de l’Aveyron par une nuit transparente d’été, étincelante d’étoiles. A droite le Roc d’Anglars et à gauche les huttes aux toits de chaume de Noble-Val.
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L'église comporte un chœur à sept pans, un transept et une nef à cinq travées.
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Voûte à croisées d'ogives.
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Vitraux racontant la vie de saint Antonin.
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Vitraux racontant la vie de saint Antonin.
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En haut, apparition du Sacré-Coeur à sainte Marguerite Marie Alacoque. A gauche, la nativité et la Sainte Famille dans l'atelier de Saint Joseph. A droite, le Christ et les enfants, la mort de Saint Joseph. Dagrant Pierre-Gustave (peintre-verrier), 4e quart 19e siècle.
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Les apparitions de la Vierge. En haut, le couronnement de la Vierge. A gauche, en haut, deuxième apparition à Bernadette Souibirous, en bas, la Vierge donne le rosaire à Saint Dominique. A droite, en haut, apparition à La Salette à deux enfants, en bas, donation du scapulaire à St Dimon Stock.
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Sainte Philomène. En haut, la jeune vierge consacrée à Dieu par les mains du pape. La martyr courageause offre sa tête à la lame du persécuteur. La sainte glorifiée dans se reliques.
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La maison de l'Amour (fin XVe siècle) est ainsi dénommée en raison d'une sculpture ornant la clef de voûte de l'arcade principale : le couple de propriétaires se donne un baiser. Plus loin, c'est la maison du Repentir qui offre une représentation inverse, avec deux visages se détournant l'un de l'autre.
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L’eau est indispensable pour la vie et les activités dans une ville protégée par ses remparts. La cité est sillonnée par deux canaux dérivés de la Bonnette, leur mise en place est liée à l’implantation de l’abbaye et de son moulin, ainsi qu’à la création des tanneries. Le système de canaux qui traverse une partie de la ville, dont des sections en souterrain.
Des anciennes tanneries qui étaient placées le long de la dérivation de la Bonnette, où se trouvent différents bacs.
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Le canal de la Bonnette.
Le premier canal part d’un barrage sur la Bonnette (lieu-dit Capelos), 800 mètres en amont de la ville. Il passe ensuite par le quartier des Banhs et en souterrain dans le quartier de la Jogario acheminant l'eau vers le cloître. C’est le plus ancien connu car il alimentait l'abbaye et son moulin.
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Le canal de la Bonnette.
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Le canal de la Bonnette.
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S'accrochant à un piton rocheux qui surplombe la rive gauche de l'Aveyron, dans la partie la plus pittoresque de son cours, le vieux bourg de Penne, dominé par les ruines de son château, occupe un site remarquable.
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Penne
Le château est bâti sur un piton biscornu naturellement taillé à l'abrupt dont il épouse strictement les contours, perché à plus de 120 mètres au-dessus d'un méandre de l'Aveyron. En 825, il existe une mention du château à Penne lors d'une visite du roi d'Aquitaine, Pépin, dans la vallée. En 1096, le premier seigneur connu, Geoffroi, se croise à la suite de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse. En 1109, Penne est érigé en fief par le vicomte d'Albi à qui les seigneurs d'Albi rendent hommage.
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Le castrum est conquis, vers 1176, par les comtes de Toulouse sur les Trencavel. En 1208, Simon de Montfort est chargé d'éradiquer l'hérésie cathare. En 1223, durant la croisade des albigeois, Amaury de Montfort se rend maître du château. Le manque d'eau et l’absence de renforts obligent les défenseurs à se rendre. Il est repris par les hérétiques peu de temps après. En 1229, lors de la signature du traité de Meaux, le comte du Toulouse est prié de remettre le château au pouvoir royal. En 1243, un nouveau traité réclame encore Penne à Raymond VII. Mais Olivier et Bernard de Penne ne s'inclinent pas face au pouvoir. Ils se soumettent finalement à Alphonse de Poitiers, devenu comte de Toulouse, qui confirme les privilèges des habitants de Penne. Il fait aménager le château. En 1271, à sa mort, Penne est réuni au domaine de la Couronne.
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Eglise Sainte-Catherine. En 580, à l'époque des premiers seigneurs de Penne, une église est construite sous l'impulsion de saint Salvy, évêque d'Albi.
Aux XIIe et XIIIe siècles est construite l'église actuelle, orientée à l'est et intégrée à l'enceinte fortifiée du village. L'abside dominait le fossé qui occupait la place actuelle.
En 1568, le chef protestant Philippe de Rabastens prend la ville restée catholique. L'église est en partie détruite.
Une fois la paix religieuse revenue, l'église est restaurée dans le style gothique occitan. Une porte est alors ouverte à l'est sur le fossé maintenant comblé, et l'église est « retournée » (orientée à l'ouest).
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Eglise Sainte-Catherine
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Eglise Sainte-Catherine. Cadran solaire (fin XVIIe) indiquant le rituel des heures liturgiques de l'église dédiée à Sainte Catherine d'Alexandrie, patronne des mariniers et bateleurs. Cadran orné d'uen couronne. Restauré en mars 2022 par M. BENOIT Didier, gnomoniste à Carmaux. Au-dessus de la porte, la date de 1849.
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Eglise Sainte-Catherine. Le beffroi, appelé Porte du Pont, est placé à droite de l'église. Son escalier d'accès est situé le long de la façade latérale de l'église.
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Vue de la place de l'église.
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Place de l'église.
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En 1365, un capitaine gascon du nom de Mongat, agissant pour les Anglais, prend Penne. En 1374, Penne est repris par les Français. En 1384, les Anglais reprennent le village et le conservent jusqu'en 1451. Le château est démantelé en 1586, et laissé à l'abandon pendant 420 ans, jusqu'à l'acquisition au début des années 1980 par Me Breuil, avocat, puis en 2006 par un architecte, Axel Letellier.
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Anciennes mesures à grain réemployées.
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Pierre gravée.
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Rampe d'accès.
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Le château est bâti sur une crête aigüe longue de 150 m sur une vingtaine de mètres de large, réduite par endroits à 8 m
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Au XIe siècle, les seigneurs de Penne furent les alliés des Trencavel, vicomtes d'Albi, de Béziers et de Carcassonne avant de s'associer, vers la fin du XIIe siècle, aux comtes de Toulouse. Soutiens de l'Eglise catholique en Quercy et en Albigeois, ils participent à l'essor de l'Ordre du Temple en contribuant à la fondation de l'importante commanderie de Vaour.
Dès la fin du XIIe siècle ils accueillent aussi dans leurs murs des prédicateurs cathares. Ces Bons hommes et Bonnes femmes vivent publiquement à Penne et bénéficient de leur protection.
Au cours de la Croisade contre les Albigeois (1209-1229) les seigneurs de Penne sont les farouches adversaires de Simon de Montfort puis des rois de France. En 1212, ils repoussent un assaut des croisés puis reconnaissent l'année suivante le roi Pierre II d'Aragon comme leur suzerain. A sa mort ils redeviennent vassaux des comtes de Toulouse tout en préservant leur indépendance. Ils n'abandonnent leur village et leur château qu'en 1251, les cédants au nouveau comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, frère du roi de France.
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Penne
Le nouveau maître de Penne transforme alors le rocher en forteresse. Sur les bases de l'ancien village fortifié, il fait élever de nouvelles fortifications dont l'immense porterie ou châtelet à son entrée. La place forte a désormais, une double vocation. Au strict plan militaire elle protège la région mais elle abrite surtout les précieuses archives du comté de Toulouse.
Rattachée à la couronne capétienne à la mort du comte Alphonse en 1271, Penne est un poste avancé de la frontière entre la France et l'Angleterre pendant la Guerre de Cent Ans. Ce n'est qu'au départ définitif des Anglais du Quercy que son destin militaire s'atténue.
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Penne
Malgré quelques épisodes de conflit pendant les Guerres de religion, la forteresse perd tout rôle stratégique sous Louis XIII. Abandonnée par la Couronne au XVIIIe siècle, elle acquiert une nouvelle noblesse : celle d'une ruine romantique dominant un fantastique panorama.
Rachetée par Sophie et Axel Letellier et sans cesse restaurée depuis 2006, la forteresse dévoile aujourd'hui peu à peu ses secrets au public.
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La porterie. A gauche, la tour à bec. A droite, la tour à archères. L'éperon de la tour à bec de la porterie de Penne est conçu pour faire dévier l'impact frontal d’un projectile.
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Basse-cour, sentier des Bonshommes. Dès la fin du XIIe siècle, le site fortifié de Penne est fréquenté par les "Bons Hommes" et les "Bonnes Dames", ces dissidents religieux chrétiens plus connus aujourd'hui sous le nom de "cathares" ou "Albigeois". Vers 1170-1190, il existait déjà sur le site initial du village de Penne, construite sur les terrasses où nous sommes, une maison de "Bonnes Dames" issues de la noblesse locale. Tout au long de la Croisade contre les Albigeois (1209-1229), et bien longtemps après la fin de ce conflit jusqu'au milieu des années 1250, les chevaliers de Penne, tels Bernard de Penne et son épouse Pétronille ou Matfré Amiel de Penne, ont offert un refuge aux "Bons Hommes" et "Bonnes Dames" traqués par les agents de l'Inquisition. Ils leur ont proposé le gîte et le couvert, ont assisté en famille à leurs prédications et leur ont permis de fuir dans la clandestinité vers le Quercy tout proche, via le port de Penne. Pour les avoir aidés ou pratiqué leur foi, certains d'entre eux furent à leur tour dénoncés aux inquisiteurs et condamnés, parfois à des peines sévères, comme celle du Mur, la prison inquisitoriale.
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La porterie et la tour à archères. Il n’y a pas de pont-levis, très rare à cette époque. Les archères permettent au tireur de viser des assiégeants en tir à l'arc tendu, frontal ou plongeant à courte portée, ou en tir à l'arc parabolique à plus longue portée.
Les étriers, élargissant la base des archères, améliorent le tir plongeant.
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La porterie. Il y a deux vantaux, un à l'extérieur, l'autre à l'intérieur qui limitent un sas d'entrée.
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La porterie. L’assommoir est remplacé par un sas plus élaboré placé entre la herse et les vantaux, permettant le tir à l’arc plongeant ou le jet de projectiles depuis le chemin de ronde intérieur. Très rare, il est caractéristique de l'architecture royale et généralement conçu pour deux herses successives, ce qui n'est pas le cas de Penne.
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L'entrés de la tour à archères.
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Maquette XIIe siècle. Au XIe siècle, les seigneurs de Penne furent les alliés des Trencavel, vicomtes d'Albi, de Béziers et de Carcassonne avant de s'associer, vers la fin du XIIe siècle, aux comtes de Toulouse. Soutiens de l'Eglise catholique en Quercy et en Albigeois, ils participent à l'essor de l'Ordre du Temple en contribuant à la fondation de l'importante commanderie de Vaour.
Un haut lieu du catharisme et de la Croisade albigeoise
Dès la fin du XIIe siècle ils accueillent aussi dans leurs murs des prédicateurs cathares. Ces Bons hommes et Bonnes femmes vivent publiquement à Penne et bénéficient de leur protection.
Au cours de la Croisade contre les Albigeois (1209-1229) les seigneurs de Penne sont les farouches adversaires de Simon de Montfort puis des rois de France. En 1212, ils repoussent un assaut des croisés puis reconnaissent l'année suivante le roi Pierre II d'Aragon comme leur suzerain. A sa mort ils redeviennent vassaux des comtes de Toulouse tout en préservant leur indépendance. Ils n'abandonnent leur village et leur château qu'en 1251, les cédants au nouveau comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, frère du roi de France.
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Maquette XIVe siècle. Le nouveau maître de Penne transforme alors le rocher en forteresse. Sur les bases de l'ancien village fortifié, il fait élever de nouvelles fortifications dont l'immense porterie ou châtelet à son entrée. La place forte a désormais, une double vocation. Au strict plan militaire elle protège la région mais elle abrite surtout les précieuses archives du comté de Toulouse.
Rattachée à la couronne capétienne à la mort du comte Alphonse en 1271, Penne est un poste avancé de la frontière entre la France et l'Angleterre pendant la Guerre de Cent Ans. Ce n'est qu'au départ définitif des Anglais du Quercy que son destin militaire s'atténue.
Malgré quelques épisodes de conflit pendant les Guerres de religion, la forteresse perd tout rôle stratégique sous Louis XIII. Abandonnée par la Couronne au XVIIIe siècle, elle acquiert une nouvelle noblesse : celle d'une ruine romantique dominant un fantastique panorama.
Rachetée par Sophie et Axel Letellier et sans cesse restaurée depuis 2006, la forteresse dévoile aujourd'hui peu à peu ses secrets au public.
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Maquette XIXe siècle.
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Voûte de la tour à archères.
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Voûte de la tour à archères.
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La tour à archères.
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La porterie vue de l'intérieur. A gauche, le logis des gardes.
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Vue du 1er étage de la tour à archères.
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La tour à archères.
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Vue du 2sd étage de la tour à archères. Au bout, le donjon. A gauche, le musée en acier corten. Au centre, le mur de la Grande Salle.
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Le mur de la Grande Salle, le bout de l'esplanade..
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Latrines.
La salle haute de la tour à bec possède des latrines, comme d'autres bâtiments du château. Logettes en encorbellement au-dessus du vide, elles sont situées du côté de l’escarpement afin de ne pas gêner l'économie de la vie quotidienne.
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Vestiges des logis.
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De gauche à droite : le logis des gardes, la tour à archères, la porte, la tour à bec, les logis.
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Vestiges des logis.
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Entrée du musée.
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A gauche. En haut, sur le dressoir, Paire de chandeliers gothiques Vers 1500 Bronze doré Allemagne.
La bobèche, dans laquelle la bougie était placée, est formée d’une cuvette accueillant une pique en fer riveté. Le Dressoir, premier tiers du XVIe siècle Bois de chêne, fer forgé Flandres. Le dressoir est un meuble servant à exposer la vaisselle (à la « dresser ») aux invités. En bas, Pichets médiévaux. XIIIe et XVe siècle. Terre vernissée, terre cuite et grès, France et Normandie. Au Moyen-Âge, le pichet fait partie du service vaisselle avec le gobelet, le bol, l'assiette ou encore l'oule (marmite). Il est notamment utilisé pour servir le vin. Ici présence d’un pichet pégau qui est un récipient ventru avec une anse fixée sur le bord et appliquée à mi-panse qui servait à tirer le vin des tonneaux. Mortiers et pilons XVIe-XVIIe siècle, Bronze . Le pilon, associé au mortier (récipient), permettait de broyer des aliments, minéraux, plantes.
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Petit banc. XVe siècle. Bois de chêne Flandres. Les panneaux en « parchemin plissé » ou « plis de serviette », comme sur la façade du banc ici, s’inspirent des formes que prend le cuir en se racornissant. A droite, Chandelier à double branches pivotantes muni de binet (petit ustensile qu'on met dans le chandelier permettant de brûler la bougie jusqu'à la fin) repercé. XVe siècle. Flandres. Laiton. Un pique-cierge est un chandelier comportant une pique pour embrocher les bougies. Cuillères à ragout Cuillères individuelles XVe siècle Bronze. Souvent chacun portait sa cuillère sur lui, comme on porte de nos jours un couteau de poche. Puisette, XVIe siècle, bronze. La puisette est une sorte de marmite suspendue avec deux becs verseurs ; elle servait au lavage des mains.
Fragment de vase reliquaire. Xe-XIe siècle. Verre au natron. Forteresse de Penne secteur Eglise.
Fragment de plat polychrome avec sceau.
Entre 1650 et 1710 Céramique peinte à glaçure Forteresse de Pene - secteur Castrum. Monnaies.
Obole du comté de Toulouse Carlin ou demi Gros du Comtat Venaissin
Carlin ou demi Gros provenant du Comtat Venaissin Forteresse de Penne - secteur Basse-Cour
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Fragments de pièces de jeu d'échec. Bois de cervidé. XIe-XIIe siècle. Ht. 23mm.
Fin XIIe-début XIIIe siècle. Ht 30mm. Forteresse de Penne - secteur Basse-Cour.
Fragments de verrerie de Grésigne.
Antérieur au XVIe siècle pour la perle Verre Forteresse de Penne - secteur Eglise
Deux grelots XIVe siècle Alliage cuivreux Forteresse de Penne secteur Eglise
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Statue de Sainte-Marguerite d’Antioche XVe siècle. Bois de chêne polychrome. France.
La sainte tient un pan de son vêtement dans sa main gauche et devait tenir la Bible ou une croix dans sa main droite, aujourd’hui disparue. La sculpture a conservé sa polychromie d'origine. Sculptée en ronde bosse, l'arrière de la statue laisse apparaître une chevelure de mèches épaisses.
Cette sainte légendaire est née à Antioche à la fin du IIIe siècle. Convertie au Christianisme, elle fait vœu de virginité et repousse les avances du gouverneur romain Olibrius.
La légende veut qu’elle fût avalée par un monstre et qu’elle en transperça miraculeusement le ventre pour en sortir indemne.
C’est pourquoi on la représente généralement « hissée sur le dragon ».
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Tronc d’église XVe siècle. Fer forgé et chêne. France.
Ce tronc, sorte de tirelire, était installé dans l’église pour collecter les dons en espèces faits par les fidèles. Ces dons pouvaient être à destination de pauvres (aumône) ou pour l’entretien de l’édifice religieux (offrande).
Cet objet est appelé « tronc » car il a été directement dégrossi et sculpté dans le tronc d'un chêne. Il a été fracturé et une de ses branches a disparu.
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Au fond, le donjon.
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L'esplanade, avec sur la droite la Grande Salle.
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Le mur de la Grande Salle, le bout de l'esplanade.
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Grande salle. Symbole du pouvoir seigneurial puis royal, la Grande Salle construite vers la fin du XIIIe siècle est destinée à la représentation publique. On y donne des banquets, on y reçoit les hôtes de marque, on y rend la justice.
Les fenêtres, sobres et modernes, sont à coussièges. La qualité ornementale de la cheminée est illustrée par les chapiteaux à crochets, typiques du gothique royal du XIIIe siècle. A gauche, l'esplanade.
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L'esplanade, avec vue sur le donjon
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Le donjon.
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L'esplanade
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Le donjon.
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Sur le chantier, le maître des œuvres, épaulé de contremaîtres, dirigeait plusieurs groupes de bâtisseurs spécialisés rassemblés par corps de métiers. Tailleurs de pierre, maçons, charpentiers sont les mieux payés. Comme le maître des œuvres, ces ouvriers très qualifiés sont des compagnons qui ont fait le tour de l'Europe, venant parfois de très loin (Bretagne, Normandie, Flandres, Angleterre ou Péninsule Ibérique) pour partager leurs savoir-faire.
Le reste de main d'œuvre (manœuvres, forgerons, charbonniers, chaufourniers, muletiers) était en général plutôt recruté sur place, parmi les paysans et les artisans des environs.