Musée Matisse, Musée du sport et stade de Nice
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Musée Matisse
Situé à quelques mètres de son ancien atelier du Régina, à Nice, là-même où l'artiste a créé pendant plus de trente ans de sa vie, le musée a pour mission d’explorer la réception de l’œuvre de Matisse. Il consacre régulièrement des expositions-dossiers ou des contrepoints au cœur de ses collections, tel celui intitulé «Le pouvoir bouleversant de la couleur» dédié à Yves Klein et présenté au premier étage.
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Musée Matisse
Soixante-dix ans après la mort d'Henri Matisse (1869-1954), il est frappant de constater à quel point son œuvre est encore aujourd'hui source d’un inépuisable émerveillement. Extraordinairement ouverte et diversifiée, la production de l'artiste peut être lue de multiples manières. Cette œuvre qui s’adresse à chacun d'entre nous a fait entrer la figure de Matisse dans la culture populaire universelle. Un parcours chrono-thématique, déployé sur quatre niveaux, met en lumière la diversité de la collection du musée et invite à la découverte ou à la redécouverte de l’œuvre du maître. Fruit d'une histoire singulière, la collection du musée s’est constituée grâce à la générosité d'Henri Matisse et de sa famille. La collection, publique, est aujourd’hui l’une des plus importantes dans le monde. Elle offre un panorama représentatif du travail de l’artiste, souligne la diversité des médiums qu’il a employés et nous permet de mieux saisir ses expérimentations esthétiques.
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Musée Matisse
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Moulage de statue grecque archaïque (Kouros), d’après Polymédès d’Argos Atelier de moulage du Musée du Louvre Moulage en plâtre, bois et filasse. Ancienne collection Henri Matisse Legs de Mme Henri Matisse, 1960
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Moulage de statue grecque archaïque (Kouros), d’après Polymédès d’Argos Atelier de moulage du Musée du Louvre Moulage en plâtre, bois et filasse. Ancienne collection Henri Matisse Legs de Mme Henri Matisse, 1960
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Moulage de statue grecque archaïque (Kouros), d’après Polymédès d’Argos Atelier de moulage du Musée du Louvre Moulage en plâtre, bois et filasse. Ancienne collection Henri Matisse Legs de Mme Henri Matisse, 1960.
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Grand Acrobate. Nice, 1952. Pinceau et encre de Chine sur papier vélin. Donation de Madame Jean Matisse à l'État français pour dépôt au Musée Matisse Nice, 1978, Musée d’Orsay, Paris. Le Grand Acrobate fait partie d'un ensemble de six études sur le même sujet. L'expression dramatique du dessin, construit en angle vif à l'aide de volumes géométriques violemment imbriqués, comme taillés dans l’espace des tracés antérieurs, cède la place, dans les variations au pinceau, aux arabesques jubilantes de l’encre de Chine. Celles-ci nous rappellent la série des Danseuses acrobates que l’artiste avait dessinées en 1931-1932 d'après le modèle de la Danseuse au tambourin.
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Nu de dos III Issy-les-Moulineaux, 1913-1916 Bronze, fonte Rudier, ca. 1965 Don de Mme Jean Matisse à l’État français pour dépôt au Musée Matisse, Nice, 1978.
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Nu de dos II Issy-les-Moulineaux, 1913 Bronze, fonte Rudier, ca. 1965 Don de Mme Jean Matisse à l'État français pour dépôt au Musée Matisse, Nice, 1978. Il existe quatre versions différentes du Dos, la première de 1909, la dernière de 1931. Il ne s'agit pas d’une série, mais plutôt d'une « même sculpture passée par plusieurs états » (Marguerite Duthuit). Chacune des épreuves correspond à une étape de son évolution que l'artiste a jugée significative. Chaque version est travaillée à partir d'un tirage en plâtre de la précédente. Dos III est ainsi conçu à partir d'un moulage de Dos II sur lequel Matisse travaille en manipulant le plâtre durci avec des ciseaux ou autres outils. D'une épreuve à l'autre, la figure se simplifie et tend à incorporer dans sa structure la verticalité du mur sur lequel elle s’inscrit.
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LA PISCINE
En 1952, Matisse compose La Piscine en papiers gouachés découpés à même les quatre murs de l’atelier Nord de son appartement du Régina. Nageuses et plongeuses s'inscrivent dans une composition en frise qui crée un véritable environnement et produit une sensation d’allègement. Matisse explique : « J'aime la regarder parce que j’ai toujours adoré la mer et maintenant que je ne peux plus aller nager, je me suis moi-même entouré de l’océan » (à Alfred Barr, 1952).
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LA PISCINE
La grande gouache découpée La Piscine se trouve aujourd'hui au Muséum of Modem Art de New York. Le petit-fils de l’artiste, Claude Duthuit, a fait réaliser d'après la gouache de La Piscine une céramique par Hans Spinner. Cette réalisation est constituée de différents éléments en céramique bleue et blanche s’insérant dans dix panneaux en pierre de lave. En 2011, elle est donnée au musée Matisse de Nice par Claude et Barbara Duthuit. Son installation reprend les proportions exactes de la pièce dans laquelle se déployait la composition.
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LA PISCINE
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LA PISCINE
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LA PISCINE
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LA PISCINE
HÉLÈNE ADANT. Le premier des deux bandeaux des papiers gouachés découpés de La Piscine Le Régina. Nice, 1953 Photomontage d’après deux fichiers numériques, tirage noir et blanc
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LA PISCINE
HÉLÈNE ADANT Lydia Delectorskaya et Angela Rosengart devant La Piscine en cours d’élaboration Le Régina, Nice, 1952
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LA PISCINE
HÉLÈNE ADANT La Piscine sur les murs de la pièce au sol de marbre Le Régina, Nice, ca. 1952-1953 Tirage photographique noir et blanc argentique
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Jaguar dévorant un lièvre, d'après Barye Paris. 1899-1901 Bronze, fonte Valsuani, 1953 Dation Pierre Matisse, 1991, Musée national d'art moderne, Paris, Centre Pompidou-CCI
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Jaguar dévorant un lièvre, d'après Barye Paris. 1899-1901 Bronze, fonte Valsuani, 1953 Dation Pierre Matisse, 1991, Musée national d'art moderne, Paris, Centre Pompidou-CCI
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Études d'antiques Paris, ca. 1893-1895 Crayon noir, fusain et estompe sur papier vélin Legs de Madame Henri Matisse, 1960
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Madeleine II Paris, 1903 Bronze, fonte Valsuani, 1952 Don de Mme Jean Matisse à l’État français pour dépôt au Musée Matisse, Nice, 1978.
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Étude de cheval Paris, 1901 Bronze, fonte à la cire perdue, patine brune Fonte Valsuani, 1966 Donation de Madame Jean Matisse à l’État français pour dépôt au Musée Matisse Nice, 1978
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Nature morte aux livres Bohain, 1890 Huile sur toile Legs de Mme Henri Matisse, 1960. C’est Matisse lui-même qui désigne cette peinture comme son « premier tableau », peint à l’âge de vingt ans, alors qu'il poursuivait encore ses études de droit. Il s'agit d'ailleurs, selon son témoignage, de livres qui évoquent cette discipline. Le tableau est signé du nom de l'artiste inversé « essitaM. H », comme quelques-uns de ses premiers essais en peinture.
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Nature morte au chandelier. Bohain-en-Vermandois, 1897 Huile sur toile Legs de Madame Henri Matisse, 1960. Quelques touches de couleurs pures, posées très librement, témoignent ici de recherches nouvelles. Matisse rompt avec les effets d’éclairage traditionnels que l’on pouvait voir dans la Nature morte au pichet et au couteau noir (1896). L'artiste projette sur sa composition une lumière arbitraire que seule reçoit la nature morte, excluant la surface sur laquelle sont disposés les objets. Dans le jeu des contrastes ombre-lumière, il introduit désormais le rôle de la couleur pure, rehaussée par l’éclat du blanc particulièrement intense. Les recherches que l’on perçoit ici témoignent de l'intérêt nouvellement éveillé, chez Matisse, par les œuvres des impressionnistes et leur technique.
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Nature morte d’après Davidsz. de Heem, La Desserte Paris, 1893 Huile sur toile Legs de Mme Henri Matisse, 1960. La fréquentation assidue du Louvre pendant les années de formation de l’élève était une étape nécessaire de l'apprentissage. Gustave Moreau y accompagne régulièrement sa classe et encourage ses élèves à réaliser des copies d'après les maîtres. Pour sa première copie peinte, Matisse choisit une nature morte de l'école hollandaise, Un Dessert de Jan Davidsz. de Heem : « c'est extrêmement compliqué, on dirait que c'est peint à la loupe. Il y a des choses dont le détail est poursuivi à l'infini » (Matisse). Il en donne une interprétation rembranesque et tout en nuances vaporeuses. En 1915, il reprend sa copie et en refait une nouvelle version cubiste deux fois plus grande (MoMA, New York).
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Première nature morte orange 1899 Huile sur toile Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis. Dépôt du Centre Pompidou Paris, Musée national d’Art moderne/Centre de création industrielle, 2002. Après leur séjour en Corse en 1898, Matisse et sa femme passent les mois suivants à Toulouse. Matisse y peint cette toile, parmi un groupe de natures mortes dont l'orange (le fruit, puis sa couleur irradiante) est le protagoniste. Cette première nature morte orange témoigne des hésitations et des tentations contradictoires de Matisse la touche est très présente, vibrante, parfois nettement divisée (sur le mur, à droite), mais l'insistance est mise aussi sur la définition des objets par le dessin, et sur la suggestion de la profondeur.
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HENRI MATISSE Nature morte à la chocolatière 1900 Encre sur papier Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis Donation de l’artiste, 1952
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Une chocolatière.
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HENRI MATISSE Vase de fleurs Nice, 1928 Fusain sur papier Donation Fondation Pierre et Maria-Gaetana Matisse, 2006
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HENRI MATISSE Éléments de papiers gouachés découpés non utilisés dans ses œuvres par Henri Matisse Don des héritiers de l’artiste, 2012. Après la mort d'Henri Matisse en 1954 étaient restés dans son atelier des centaines d’éléments en papier gouaché découpé qu’il n'avait jamais utilisés. Ses héritiers espéraient établir au Régina une fondation consacrée à l’artiste. L'idée était de conserver en l’état le cadre dans lequel il avait vécu et les œuvres qu'il y avait réunies. Il s’agissait d'offrir à un public spécialisé la possibilité d’étudier à partir de pièces originales et de se livrer à des recherches sur la couleur et la lumière grâce à l’aménagement d’une «bibliothèque de la couleur».
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Le projet de «Fondation Henri Matisse» était donc particulièrement ambitieux pour l’époque et esquissait un musée d’étude accessible aux artistes et aux jeunes chercheurs. C’était ainsi répondre à une préoccupation constante d'Henri Matisse qui souhaitait favoriser une approche pédagogique reposant sur le contact direct avec l'œuvre. Bien que pensée dans les détails, la Fondation n’a jamais vu le jour. La philosophie du musée d'étude reste cependant une des composantes essentielles du projet du musée Matisse. Les quelques 450 éléments donnés définitivement au musée en 2012 constituent un matériau d’étude particulièrement intéressant pour comprendre la technique des gouaches découpées.
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Nature morte aux grenades Vence, novembre 1947 Huile sur toile Don d'Henri Matisse, 1953. Ce tableau appartient à la série des Intérieurs de Vence, dernier grand ensemble de peintures réalisé à la villa Le Rêve, à Vence, entre 1946 et 1948. Cette série peut être considérée comme l'adieu de Matisse à la peinture puisque l’essentiel des années suivantes sera consacré à la réalisation de la Chapelle de Vence, intérieur et extérieur sont ici rapportés sur un plan unique et le cadre de la fenêtre s'inscrit, en le dédoublant, dans le cadre réel du tableau. Les divers objets apparaissent en silhouette selon l'effet de contre-jour exprimé par le grand aplat noir. Le long du bord droit de la fenêtre se détachent le motif en zig-zag de l’un des fragments de tissus kuba que possédait l'artiste, ainsi qu’un médaillon en plâtre portant le profil de Camille Joblaud, sa première compagne. Nature morte aux grenades fait partie de la donation initiale de l'artiste à la Ville de Nice en 1953. En 1949, Matisse réalise pour l'office du tourisme une affiche à partir de la reproduction de cette peinture qu’il accompagne des mots, tracés de sa main, « Nice, Travail & Joie ».
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BORIS LIPNITSKI Matisse devant « Nature morte aux grenades» Villa « Le Rêve », V
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PIERRE BOUCHER Le kouros dans le couloir Le Régina, Nice, 1938 Tirage photographique noir et blanc sur papier baryté brillant
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HÉLÈNE ADANT « La Négresse » sur le mur de l’atelier et « Nu bleu IV» (état) dans le miroir Le Régina, Nice, 1952 Tirage argentique noir et blanc sur papier baryté semi-mat
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HENRI MATISSE Buste ancien Paris, 1900 Bronze, fonte à la cire perdue, patine noire. Fonte Valsuani, 1966 Don de Madame Jean Matisse à l’État français pour dépôt au Musée Matisse, Nice, 1978.
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HENRI MATISSE Village en Bretagne Bretagne, 1895 Huile sur toile Legs de Madame Henri Matisse. À la fin du XIXe siècle, la Bretagne devient un lieu de création pour de nombreux artistes dont les peintres de Pont-Aven et Gauguin. Durant l'été 1895, Matisse se rend en Bretagne avec son ami, le peintre Émile Wéry, à la recherche de paysages. Au cours de ce premier séjour, Matisse travaille en plein air et réalise plusieurs peintures, dont Village en Bretagne. À l'été 1896, H se rend à Belle-Île. Il rencontre l'artiste australien John Russell, qui possède une maison devant l'anse de Goulphar, à Bangor. Ami de Claude Monet, Vincent Van Gogh et Auguste Rodin, celui-ci possède une importante collection qu'il présente à Matisse. Ensemble, ils travaillent d'après nature, peignant le port et les paysages côtiers. Russell initie ainsi Matisse aux tons purs. Ces séjours en Bretagne représentent une étape décisive dans la genèse de l’œuvre de Matisse. Jusque-là attiré par l’art des gris, le peintre s’ouvre à une palette impressionniste.
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HENRI MATISSE La Cour du moulin à Ajaccio Ajaccio, 1898 Huile sur toile Legs de Madame Henri Matisse, 1960. Peinte lors du séjour que Matisse fit en Corse au retour de Londres, en compagnie de son épouse, cette toile traduit son empressement à revenir sur le motif. La recherche d’une stabilité et d'une densité lumineuse explique que l’artiste ait négligé ici les larges horizons de soleil pour peindre une cour de ferme aux murs ombrés de taches violines ou inondés de soleil. Le tableau entrouvre au second plan un portail sur l’éblouissement du dehors. Le ventail refermé barre d’une ombre violette le surgissement d'une lumière qui semble plus épaisse, plus matérielle que les verts, les orangés et les roses qui tapissent l'intérieur de la cour laissée dans l’ombre. .
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Les Gourgues Toulouse, 1898 Huile sur toile Legs de Mme Henri Matisse, 1960. Matisse et Amélie séjournent dans la région de Toulouse entre août 1898 et mars 1899. C’est pour l’artiste l'occasion de découvrir le pays natal de son épouse qui attend la naissance de leur premier fils Jean. Il peint alors quelques paysages, dont Les Gourgues, lit de la Garonne bordé de peupliers. À la manière impressionniste, il s’attarde à disséminer le reflet pailleté des feuilles vibrantes à la surface de l’eau. La composition par étagement de plans successifs dans la verticale n'est pas sans rappeler certains paysages de Cézanne dont Matisse a récemment découvert l’œuvre à la galerie Durand-Ruel et chez Ambroise Vollard.
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ALBERT MARQUET Portrait de Madame Matisse ca. 1900 Huile sur toile Legs de Mme Henri Matisse, 1960. Albert Marquet (1875-1947) rencontre Matisse à l’École des Arts Décoratifs à Paris. Ils se retrouvent ensuite tous deux dans l’atelier de Gustave Moreau et nouent une solide et durable amitié. Ils continuent à travailler ensemble après la mort du maître, s’entraînant à des dessins rapides dans les rues ou les cafés-concerts, ou partageant le même modèle, lors de séances de pose académique dans l'atelier de leur ami Manguin. Ce portrait d’Amélie en pied témoigne à la fois de l’aisance qu’avait Marquet à synthétiser une figure par la silhouette et de son audace dans l’usage de pigments purs, cela, avant même que n'apparaisse le fauvisme.
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HENRI MATISSE Tête de Lorette sur fond vert 1916 Huile sur toile Legs de Madame Henri Matisse, 1960. Lorette, un modèle qui pose pour Matisse à partir de 1916, a figuré dans une cinquantaine de portraits. La pose frontale et hiératique de certaines de ces têtes de Lorette, comme celle du musée Matisse, de même que le support sur bois, rappellent les portraits funéraires égypto-romains dits « du Fayoum ».
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Bien que de taille modeste, ces effigies funéraires sont en effet habitées d'une présence de nature spirituelle, rejoignant ainsi ce que Matisse avait affirmé en 1908 dans les Notes d’un peintre, que c’est bien la figure qui lui permet « le mieux d’exprimer le sentiment pour ainsi dire religieux [qu’il] possède de la vie ».
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HENRI MATISSE, ANDRÉ METTHEY (céramiste) Vase avec couvercle France, vers 1907 Faïence, décor floral polychrome Legs de Madame Henri Matisse, 1960
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HENRI MATISSE Danseuse (Essai pour le triptyque d’Osthaus) 1907 Peinture sur céramique Céramiste : André Metthey Legs de Mme Henri Matisse, 1960. Karl Ernst Osthaus (1874-1921) fut le fondateur d'un musée d'art moderne pionnier à Hagen, le musée Folkwang, dont les collections furent en grande partie dispersées dans les années 1930, au moment de l’épuration nazie. Il fut l’un des principaux collectionneurs allemands de Matisse. En 1908, Osthaus commande à l’artiste, pour le jardin d’hiver de sa maison de Hagen, un triptyque en céramique peinte sur le thème de Nymphes et satyre.
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HENRI MATISSE Portrait de Madame Matisse Issy-les-Moulineaux, été 1915 Crayon graphite sur papier vélin filigrané Canson et Montgolfier Vidalon-les-Ânnonay Legs de Madame Henri Matisse, 1960. À la veille d’entreprendre, selon les « méthodes de la construction moderne», la grande variation de La Desserte d'après Davidsz de Heem, Matisse dessine, dans le même esprit de simplification géométrique, une suite de natures mortes. Les corrections et les remaniements visibles trahissent, ici, l'intensité de l'expérimentation formelle. Ce portrait est la synthèse vivante des signes abstraits d'un visage et des traits de sa ressemblance la plus expressive (incision de la bouche, axe perpendiculaire de la ligne du nez, ponctuation intense du regard, arc des sourcils).
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CHARLES CAMOIN Terrasse à Saint-Tropez 1937 Huile sur toile Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice Dépôt du FNAC en 1952. Matisse et Camoin se rencontrent par l'intermédiaire de Marquet en 1899. Dix ans plus jeune que Matisse, le Marseillais fait comme le maître ses classes au sein de l’atelier Moreau avant de travailler avec lui et Marquet au Louvre et à l’académie Camillo, ou encore dans l’atelier de Manguin aux Batignolles. Si les des deux artistes ont des orientations esthétiques divergentes à partir de 1904, Camoin restant attaché au groupe des Fauves, leur amitié demeure étroite et durable, comme en témoigne leur abondante correspondance. Camoin fréquente régulièrement les Matisse à Issy-les- Moulineaux et séjourne même avec eux à Tanger durant l’hiver 1912-1913. Dans les années 1940, alors installé à Saint-Tropez, le peintre intervient pour l’hospitalisation de Matisse à Lyon puis le visite régulièrement à Nice lors de sa convalescence.
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Camoin représente ici Nicole Celebonovic, fille du peintre serbe Marko Celebonovic, en robe traditionnelle, occupée à un travail de broderie sur une terrasse face aux plages tropéziennes. Traitée avec de grands empâtements, la robe à l’exubérance colorée, qui n’est pas sans rappeler le motif de la Blouse roumaine cher à Matisse, contraste avec l’ombre des feuillages, traitée dans des couches de couleur plus ternes. Il s’en dégage une certaine douceur de vivre.
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RAOUL DUFY Nature morte au poisson et aux fruits 1920-1922 Huile sur toile Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice Legs de Madame Émilienne Dufy en 1962. Originaire du Havre, Raoul Dufy fait ses classes aux Beaux-Arts, dans l'atelier de Léon Bonnat. Lorsqu’il découvre en 1905 l'œuvre de Matisse Luxe, Calme et Volupté au Salon des indépendants, il déclare avoir «compris tout de suite la nouvelle mécanique picturale» et adhère spontanément à l’aventure fauve aux côtés de Vlaminck, Derain ou encore Marquet. Cette admiration est pourtant loin d'être réciproque, Matisse ne manquant pas une occasion d’exprimer son aversion à l'égard du Havrais, « roublard comme un épicier, mais idiot quant à la peinture», allant même jusqu'à l’accuser de plagiat
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Certaines de leurs œuvres sont en effet très proches, tant dans leur composition que dans leur thème, telle cette Nature morte au poisson et aux fruits dont le cadrage, resserré sur la fenêtre ouverte sur l'extérieur, reprend le sujet fondateur de l'iconographie matissienne. Au moyen d'une palette nuancée de bleus - et quelques touches de rouge - et de l'utilisation de formes simplifiées, Dufy fait disparaître la perspective tout en dirigeant le regard vers le motif de la fenêtre, délimitant l'espace d'un repli méditatif.
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HENRI MATISSE Petite Pianiste, robe bleue Nice, 1924 Huile sur toile Legs de Madame Henri Matisse, 1960 N°inv.: 63.2.18 Présentée de profil, cette pianiste tend à épouser les contours de l’étoffe présente au second plan, comme pour signaler son appartenance au fond abstrait qui l'englobe. En associant étroitement le modèle au décor, Matisse tend ici, comme l'indiquent les cernes noirs disposés de part et d'autre du bras, à l'en extraire, comme pour indiquer l'équivoque persistante entre « la ligne du thème abstrait» et la sculpturalité du modèle. Le développement du thème ornemental de l'étoffe du fond, ailleurs interrompu, se poursuit ici d'un bord à l’autre de la toile à la façon d'une partition.
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À cette généralisation intensive du décor, la Petite Pianiste ajoute l'effusion particulière de sa couleur rouge piquée de taches noires, s’émancipant du fond, pour teindre d'un reflet rouge les arêtes et les bords du piano, prenant ainsi en écharpe les teintes froides de la robe de la jeune fille et du vase placé au-dessus du piano. « Sans doute, confiera Matisse à Gaston Diehl, il existe mille façons de travailler la couleur, mais quand on la compose, comme le musicien avec ses harmonies, il s’agit simplement de faire valoir des différences. Certes la musique et la couleur n’ont rien de commun, mais elles suivent des voies parallèles [...]. »
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HENRI MATISSE Odalisque au collier 1923 Lithographie sur papier Chine Don des héritiers de l’artiste, 1963
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HENRI MATISSE Odalisque à la culotte de satin rouge 1925 Lithographie sur papier Chine
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HENRI MATISSE Odalisque assise à la jupe de tulle 1924 Lithographie sur papier Chine.
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« Moucharabieh » rouge Afrique du Nord ou Inde du Nord? Fin XIXe-début XXe siècle Coton, broderie d'application avec parties ajourées. Ancienne collection Henri Matisse Collection particulière, en dépôt au Musée Matisse Nice . Souvent appelé « moucharabieh » par les historiens de l'art par analogie avec les paravents architecturaux du même nom présents dans l'architecture traditionnelle de tout le monde islamique, ce tissu ajouré faisait partie de la vaste collection textile de Matisse. Son origine reste incertaine, certains spécialistes remettant en cause une provenance nord-africaine pour le rapprocher d'éléments de tentes produites dans le nord de l'Inde.
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Matisse accrochait ces étoffes sur les murs ou devant des fenêtres pour filtrer la forte lumière méditerranéenne. Lorsqu'il les intègre dans ses peintures, c'est moins pour l'atmosphère exotique qu’elles peuvent créer que pour leur force décorative, le rythme et la prolifération de leurs motifs rayonnants.
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HENRI MATISSE Autoportrait Ca. 1945 Plume et encre de Chine sur papier vélin contrecollé sur carton N° inv. : 64.1.1 Cet autoportrait, dédicacé à Albert Marquet, sur le mode amical, peut être situé au milieu des années 1940. L'artiste porte un bonnet semblable à celui que Ton voit dans les photographies prises durant cette période par Henri Cartier-Bresson. Il existe un autre autoportrait dédicacé «À mon cher Marquet», dit Autoportrait aux fleurs, dans lequel Matisse, non moins drolatique, se représente sous la forme d'un minuscule personnage en train de rédiger sa missive près d’une table au bas d’un arrangement de fleurs prototypiques. Mention manuscrite en bas du dessin : « Reconnais-tu cher albert (sic) le joyeux luron qui faisait du tapage nocturne.»
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HENRI MATISSE Portrait de Georges Salles Nice, avril 1952 Fusain sur papier vergé filigrané M. France à la main Don Madeleine Guynet-Pechadre,. Ce portrait est dédicacé à Georges Salles, directeur des Musées de France, représenté sur ce dessin. Matisse, comme il le fit pour le portrait d'après llya Ehrenbourg après avoir vu le film Notre jeunesse montrant une parade de sportifs soviétiques, rajeunit inconsciemment son modèle. « Lorsque le modèle est jeune, déclarait- il à ses élèves, faites-le jeune. Notez soigneusement les caractéristiques essentielles du modèle : l'œuvre achevée, il faut qu'elles y figurent, autrement c’est que vous avez perdu votre concept en chemin.» D’autres portraits de Georges Salles, à l'expression semblable, prendront place dans l'album «Portraits»
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HENRI MATISSE MOURLOT FRÈRES (imprimeurs) Nice, Travail et Joie ; état d'impression (couleur rouge) 1949 Lithographie Acquis en 2005 avec le concours de l’association des Amis du musée Matisse Nice
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HENRI MATISSE MOURLOT FRÈRES (imprimeurs) Nice, Travail et Joie; état d'impression (tirage non numéroté) 1949 Lithographie Acquis en 2005 avec le concours de l’association des Amis du musée Matisse Nice
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HENRI MATISSE MOURLOT FRÈRES (imprimeurs) Nice, Travail et Joie; affiche 1949, impression en 1950 Lithographie
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HENRI MATISSE MOURLOT FRERES (Imprimeurs) Nice, Travail et Joie ; état d’impression (couleur jaune) 1949 Lithographie Acquit en 2005 avec le concour de l'association des Amis du musée Matisse Nice
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HENRI MATISSE La Danse - première version, étude d’ensemble 1932 Crayon graphite sur papier vélin Arches Don des héritiers de l’artiste, 1960
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HENRI MATISSE Lectrice à la table jaune Vence, 1944 Huile sur toile Legs de Mme Henri Matisse, 1960. En 1943, Matisse quitte Nice, menacée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, pour la villa Le Rêve à Vence où il reste jusqu'en 1949. Peinte au printemps 1944, la Lectrice à la table jaune fait partie des nombreux tableaux de la période dite « de Vence». Matisse y reprend, avec son modèle et assistante Annelies Nelck, le thème, récurrent dans son œuvre, de la lecture. Dans ce tableau, composé d’aplats colorés, sur lesquels se détachent les traits du modèle, celui- ci, bras appuyés sur une table, pose son regard sur un livre ouvert. Un bouquet de fleurs, des grenades et un verre à vin du Rhin, objet également conservé dans les collections du musée, complètent la composition qui s’articule entre deux registres horizontaux, l’un bleu, pour le fond, l'autre jaune, pour la table. Matisse cherche à exprimer l'émotion entre la ligne et la couleur, et, par la simplification des formes, à créer un univers de signes, serein et lumineux. Un signe pour chaque chose.
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Danseuse créole Nice, 1950 Papiers gouachés, découpés, collés sur papier Canson blanc, marouflé sur toile tendue sur un châssis Don d'Henri Matisse, 1953. La Danseuse créole fait ressurgir le thème de la danse auquel, dès le départ, la technique de la gouache découpée avait été associée. Dès 1920, en effet, c'est en réalisant les maquettes des costumes du ballet le Chant du Rossignol, produit par Diaghilev, que Matisse conçut des formes découpées destinées à être disposées sur les costumes des danseurs. Et c’est en travaillant aux maquettes du panneau de La Danse, commandée par le docteur Bames en 1930, qu’il utilisa, de nouveau, des feuilles de papier préalablement colorées et découpées au fur et à mesure que la composition évoluait.
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«Rien ne semble plus contraire à l'austérité de la chapelle, la couleur a repris toute la place», écrivit Aragon. Il semble, au contraire, que Matisse n'ait eu ici qu'à poursuivre, dans la voie tracée par les premières gouaches découpées, pour faire «bondir» sa danseuse de fonds semblables à ceux qu'il avait utilisés pour les premières maquettes des vitraux de la chapelle. Lydia Delectorskaya notait quant à elle : «Avant d'envoyer ce panneau à l'atelier de marouflage par précaution, pour qu'en aucun cas l’emplacement de chaque bout de papier ne soit faussé, H. Matisse exigea qu'on passe la roulette de tailleur le long de tous les points de papiers gouachés. »
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Bédouine - Figure aux bandeaux 1947 Aquatinte sur papier Annam appliqué sur papier vélin Don des héritiers de l'artiste, 1963
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Nu renversé étendu sur le dos Vence, ca. 1946 Huile sur toile Don des héritiers de l'artiste, 1963. Semblant être traité comme une esquisse, Nu renversé, étendu sur le dos est en réalité une peinture longuement travaillée. Quelques traces de bleu et de rouge en témoignent, apparaissant par endroits dans la monochromie nuancée des gris. Ce travail, abordé par intermittence, laisse dans l'imprécision la date à laquelle il a débuté. Le rendu pictural très subtil du volume épanouit le nu par les gradations et la lumière des gris dans l’arc de cercle que décrit sa pose, laquelle donne à la forme sa plénitude. La pose du Nu étendu rejeté en arrière avait beaucoup intéressé Matisse dans les années 1930, inspirant, en particulier, en 1935-1936, une floraison de dessins à la plume ainsi qu’une étude au fusain appartenant au musée {Nu renversé au grand feuillage, 1936). On y reconnaît, par anticipation, une même conception de la forme. Enfin, la dernière expression du motif est donnée par la gouache découpée; plusieurs des nus de La Piscine (1952) apportent un ultime témoignage de l'intérêt persistant de Matisse pour les ressources plastiques de cette attitude.
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Figure endormie Nice. 1941 Huile sur toile, traces de traits au crayon Don des héritiers de l’artiste, 1963. Ce tableau, en forme d’esquisse, ou ce dessin réalisé au pinceau sur une toile, reprend la pose de la figure dormante que Matisse, à l'instar de Picasso (le Miroir, 1932, Femme aux cheveux jaunes, 1931 ) a utilisée dans de nombreuses œuvres depuis février 1935. Lydia Delectorskaya raconte son origine. Alors qu'elle est attachée au service de l’épouse du peintre comme «dame de compagnie», la jeune femme est surprise inopinément par Matisse pendant qu'elle «écoutait la conversation». L’artiste lui intima soudain : «Ne bougez pas! et ouvrant son cahier, il me dessina, fixant une pose qui m'était familière : la tête couchée sur les bras croisés, appuyée sur le dossier du siège. Ensuite de telles improvisations se reproduisent de plus en plus souvent». La première œuvre figurant Lydia Delectorskaya dans cette pose s’intitulera Les Yeux bleus, suivie par Le Rêve. La Blouse bleue et La Blouse slave à la bergère fond violet. De nombreuses jeunes filles dormant à la blouse roumaine développeront le thème au tournant des années 1940, avant la multiplication des dessins de variations. L’apaisement niçois prend ici la forme d’un sommeil végétal auquel Matisse donnera la qualité d'une «éclosion»
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Éléments de papiers gouachés découpés non utilisés dans ses œuvres par Henri Matisse. À partir de la fin des années 1940, la gouache découpée s'affirme comme un mode d'expression autonome et de plus en plus monumental. Muni de grands ciseaux, l’artiste découpe toutes sortes de formes dans des feuilles de papier préalablement couvertes de gouache par ses assistantes. Les motifs découpés sont épinglés sur un support, sans doute par Matisse lui-même pour les petits formats, par ses assistantes suivant ses indications pour les œuvres de grandes dimensions exécutées sur les murs de l’atelier. Les marques des épingles sont d’ailleurs encore visibles sur les découpages. Épingler les formes permettait de les déplacer autant que cela était nécessaire pour trouver leur juste place dans l’ensemble. Lorsque Matisse estimait l’œuvre achevée, les découpages étaient reportés à partir d’un calque puis collés sur un support marouflé sur toile. Après la mort de l’artiste en 1954 sont restés dans son atelier des centaines d’éléments en papier gouaché découpé non utilisés dans ses œuvres. Toute la créativité du dernier Matisse s'y exprime avec une très grande liberté d’invention : de chaque petit fragment peut naître un motif, alors que tes contre-formes chues lors de la découpe trouvent presque toujours une seconde vie.
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Essais de céramiques Nice, Le Régina, 1953 Céramiste : Charles Cox Legs de Madame Henri Matisse, 1960 Don de Madame Adélia Hazama-Rosolen, 1996. Matisse crée plusieurs maquettes en gouaches découpées dans le cadre de la commande d'une œuvre monumentale en céramique par Frances et Sydney Brody pour le patio de leur villa à Los Angeles : Fleurs et Fruits, présentée et conservée au niveau »2; Grande Décoration aux masques (National Gallery of Art à Washington); Apollon (Modema Museet à Stockholm) ; La Gerbe (Hammer Muséum à Los Angeles) et enfin, peut-être aussi, Les Acanthes (Fondation Beyeler à Bâle).
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Parmi les échantillons de céramique présentés ici, certains sont issus des essais réalisés dans le contexte de ce travail par l'atelier de Charles Cox. Matisse confie à ce propos : «Il n’y a pas de rupture entre mes anciens tableaux et mes découpages, seulement, avec plus d'absolu, plus d'abstraction, j'ai atteint une forme décantée jusqu'à l'essentiel et j'ai conservé de l'objet que je présentais autrefois dans la complexité de son espace le signe qui suffit et qui est nécessaire à le faire exister dans sa forme propre et pour l’ensemble dans lequel je l'ai conçu.»
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Nu bleu IV Nice, 1952 Papiers gouachés, découpés, collés sur papier Canson blanc, marouflés sur toile Donation de Madame Jean Matisse à l’État français pour dépôt au Musée Matisse, Nice, 1978, Musée d’Orsay, Paris
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Anthropométrie sans titre (ANT 84), 1960 Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur tôle Achat en 1968 avec l’aide du FRAM Collection MAMAC, Nice. Résultat d'une action, las Anthropométries d’Yves Klein, nommées ainsi par le critique d’art Pierre Restany, signifient littéralement « la mesure de l'homme ». A partir de mars 1960, l'artiste organise des séances en public, dans une galerie ou dans son atelier, durant lesquelles il met en scène des « pinceaux-vivants », selon ses propres mots. Répondant à ses instructions, de jeunes modèles enduisent des parties de leur corps du fameux International Klein Blue avant de venir imprimer leur empreinte sur la toile ou le papier. Yves Klein s'affranchit de la sorte de la représentation pour saisir, dans l'instant de la performance, la « marque des états-moments de la chair. » Lors des séances publiques, Klein cultive l’image d’une mise à distance avec l'acte de peindre, apparaissant en costume, les mains gantées de blanc, délivrant ses instructions à ses modèles/assistantes. Avec cette série, il ouvre la voie à un art de la performance qui s’épanouira dans les années 1960-1970.
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HENRI MATISSE Jazz Paris, Tériade, 1947 Livre illustré avec 20 planches exécutées au pochoir d'après les collages et sur les découpages d'Henri Matisse Don des héritiers de l'artiste, 1963
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Jazz - Icare Paris, Tériade, 1947 Planche exécutée au pochoir d’après les collages et sur les découpages d’Henri Matisse Don des héritiers de l’artiste, 1963
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Petit Torse mince 192? Bronze, fonte à la cire perdue, patine brune Fonte Valsuani, 1930 Don de Madame Jean Matisse à l’État français pour dépôt au Musée Matisse, Nice, 1978
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HENRI MATISSE Élément de papier gouaché découpé non utilisé dans ses œuvres par Henri Matisse Gouache découpée Don des héritiers de l’artiste, 2012
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ANONYME « Océanie, la mer» et « Océanie le ciel» sur les murs de l’appartement de Matisse Paris, 132, boulevard du Montparnasse, 1946 Reproduction d’une photographie d'archives
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Polynésie, la mer 1946 Tapisserie de laine réalisée par la manufacture de Beauvais en 1964 Don de Madame Jean Matisse à l'État français pour dépôt au musée Matisse, Nice, 1978, musée du Louvre, Paris. Pour répondre à la commande d'une tapisserie par la manufacture des Gobelins, Matisse conçoit deux cartons en papiers gouachés découpés qui donnent forme aux réminiscences de son voyage tahitien, déjà évoqué dans les tentures murales Océanie, la mer et Océanie, le ciel. Il reprend le principe de double panneau pour créer un environnement relevant de l'univers océanique autant que de l'infinité du ciel.
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Il s'attache au même thème en découpant des motifs blancs - oiseaux, algues, coraux, étoiles de mer - qui dansent sur un damier composé de rectangles bleu turquoise et bleu foncé. Les deux tapisseries qui en résultent sont fondées sur une sensation similaire, sans doute liée à l'expérience qu’il fait en nageant et en plongeant dans les lagons : dans l'eau, ses repères spatiaux s’effacent et son corps évolue dans une immensité transparente où ciel et mer, haut et bas se confondent. Il filera la métaphore maritime quelques années plus tard en confiant à Aragon qu'il a souvent cherché à s’évader dans un «espace cosmique dans lequel on ne sentait pas plus les murs que le poisson dans la mer» (Henri Matisse, roman, 1971). Nulle technique n'était plus appropriée que les papiers découpés pour allier rythme décoratif, légèreté aérienne et élargissement de l'espace.
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