HENRI MATISSE
Maquette pour la chasuble noire (dos), chapelle de Vence
Nice, 1950-1952
Papiers gouachés, découpés, collés et marouflés sur toile
Don des héritiers de l’artiste, 1960
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HENRI MATISSE
Maquette pour la chasuble noire (face), chapelle de Vence
Nice. 1950-1952
Papiers gouachés, découpés, collés et marouflés sur toile
Legs de Madame Henri Matisse, 1960
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HENRI MATISSE
Maquette pour le voile de calice noir, chapelle de Vence
Nice, 1950-1952
Papiers gouachés, découpés, collés et marouflés sur toile
Don des héritiers de l'artiste, 1960
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HENRI MATISSE
Vierge et Enfant sur fond étoilé, étude pour la chapelle de Vence
Nice, 1949
Pinceau et encre de Chine sur papier vélin, contrecoüé sur papier kraft marouflé sur toile de lin
Don des héritiers de l’artiste, 1960 N° inv. : 63.3.6
Matisse réalise pour le panneau de La Vierge à l'Enfant une succession d’états «définitifs» qui témoignent des difficultés rencontrées lors de la genèse d’une configuration à la fois religieuse et métaphorique d'une « idole » enchâssée dans un fond ornemental fleuri et étoilé.
Loin des maternités florissantes, la Vierge est ici, comme son nouveau-né, prise dans l’enroulement d’un manteau densément constellé, qui provoque un effet perspectif, comme s'il s’agissait d'une sculpture. On pense évidemment à l’image d'une Vierge-constellation.
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D’abord mêlées, les étoiles et les fleurs se séparent, le manteau captant les étoiles et les fleurs tapissant le fond, les unes et les autres finalement résorbées en nuages exhaussant l’image d’une Vierge à l’Enfant simplifiée à l’extrême.
« Je viens de terminer définitivement le carton de la Vierge, après l’avoir beaucoup travaillée. J’ai enfin ce que j'avais au fond de mon cerveau, j’ai une "Vierge glorieuse" - qui m'a évoqué comme espace spirituel le Paradis de Tintoret devant lequel j'ai souvent stationné au Louvre sans pouvoir l’aimer complètement.»
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HENRI MATISSE
Étude pour saint Dominique, chapelle de Vence
Nice. 1949-1950
Pinceau et encre de Chine sur papier vélin filigrané Barjon Moirans
Don des héritiers de l'artiste, 1960. Cette suite de dessins intervient au moment où le peintre doit concevoir les futures proportions du saint Dominique dans la chapelle du Rosaire, à Vence. Délaissant les carnets de croquis aux pages quadrillées sur lesquels il s'exerçait Matisse tente de se pénétrer du geste, d’abord en accroissant te format de la feuille, ensuite en utilisant le pinceau et l’encre de Chine. D'évidence, cette technique transforme le trait (Matisse se joue de l'expressivité que révèlent ses dessins) : l'on observera à cet égard les différents motifs de la « main ». L'analogie entre le burnous et le manteau dominicain semble ici concrétiser l'idée selon laquelle Matisse s'est inspiré pour la chapelle de Vence à la fois de la culture islamique et de ta culture monastique européenne, à une époque où l’image du Père de Foucauld était populaire.
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En 1947, sœur Jacques, l’ancienne infirmière de Matisse, évoque le souhait des sœurs de voir leur communauté installée à Vence se doter d'une chapelle. Le 4 décembre 1947, le frère Rayssiguier, passionné d'art moderne et convaincu de l’influence positive de celui-ci sur l'art religieux, réussit à convaincre Matisse de réaliser non seulement le vitrail de la chapelle, mais aussi l'intégralité de son décor, où figurent notamment des représentations de saints et un Chemin de Croix.